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Le CPL prêt à poursuivre ses négociations avec le bloc Hariri en vue d’une alliance dans d’autres circonscriptions électorales Aoun affûte ses armes en prévision d’une bataille féroce à Baabda-Aley (photo)

«Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Nous allons vers une confrontation dans la circonscription de Baabda-Aley, après avoir constaté que les négociations ont revêtu un caractère proche de la transaction. » Entre les deux blocs Joumblatt et Hariri, et le général Michel Aoun, c’est le divorce, à Baabda-Aley et dans le reste des circonscriptions où, jusqu’à lundi soir, une alliance électorale aurait pu être possible. Le général Aoun, qui a tenu hier une conférence de presse « parce que nous sommes arrivés à un point où il fallait trancher », affûte ses armes en prévision de la bataille féroce qui doit se dérouler à Baabda-Aley. Sa liste dans cette circonscription doit être annoncée dans les prochaines quarante-huit heures. Entouré des généraux Issam Abou Jamra et Edgar Maalouf, le leader du Courant patriotique libre a d’emblée annoncé l’échec des négociations avant d’encourager les électeurs dans cette circonscription, « acquise au CPL », à se re rendre massivement aux urnes « pour voter (en faveur de leurs représentants) et non pas pour (les) élire ». « Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Nous allons vers une confrontation dans la circonscription de Baabda-Aley, après avoir constaté que les négociations ont revêtu un caractère proche de la transaction », a déclaré le général Aoun qui a vivement plaidé en faveur du droit des Libanais à l’expression, à travers les élections, tout en faisant remarquer que la loi électorale « supprime ce droit au vote ». Il a indiqué qu’il a essayé lors des pourparlers avec les blocs Joumblatt et Hariri de faire en sorte qu’un arrangement, au cas où il aurait été conclu, « soit presque conforme à la réalité électorale dans ces deux cazas ». « Il nous est cependant apparu qu’il y a un “puzzle” bâti sur tout le Liban qu’ils essayaient de démonter afin de nous accorder deux ou trois sièges ici ou là. Tout était préparé et décidé à l’avance, peut-être même avant notre arrivée à Beyrouth », a déclaré le général. Estimant qu’« une importante partie de Libanais est marginalisée », il a critiqué les « limites confessionnelles qui ne permettent pas de partager le point de vue de l’autre ou de parvenir à un consensus avec lui ». Ces limites, a expliqué le général, ont constitué un obstacle « énorme » et « ont fait que les résultats de l’alliance n’auront pas été représentatifs des composantes populaires du caza ». « Nous n’avons pas pu parvenir à un accord, ce qui fait qu’il appartiendra au peuple de trancher dans ces deux cazas et d’exercer pleinement son droit », a ajouté le leader du CPL, avant de presser les électeurs d’obtenir leur carte électorale et de se rendre massivement aux urnes « pour voter et non pas pour élire » leurs représentants, tout en soulignant que sa formation, « dont les moyens sont limités », ne sera pas en mesure de mettre à leur disposition les facilités que d’autres candidats accordent à leurs électeurs lors des élections. La corruption Le général Aoun a ensuite expliqué que les négociations ont buté sur un autre obstacle : le programme électoral. « On dit qu’ils l’ont accepté, mais il n’y avait pas de plan pratique entre nous. Ils ont accepté les grandes lignes, mais lorsque nous nous sommes attaqués aux détails, certains ont vu que des éléments les concernaient. Il y a eu quinze ans caractérisés par une corruption et des projets (suspects) touchant de nombreuses personnes qui ont suivi le bulldozer électoral de l’an 2000 » et qui doivent revenir aujourd’hui (au Parlement) à la faveur de la même loi », a-t-il dit. Il a plaidé pour une lutte contre le confessionnalisme « par les actes et non pas par les paroles », en soulignant qu’il propose aujourd’hui une application authentique de l’accord de Taëf et qu’il ne peut pas ne pas tenir compte de la mosaïque communautaire à Baabda-Aley ou encore de ses partisans au sein des différentes communautés. Selon lui, Baabda (5 sièges) est acquis au CPL alors que Aley (6 sièges) n’est acquis à personne. « Il se peut cependant que le résultat du scrutin ne soit pas en faveur d’un seul groupe. S’il l’est, ce sera avec des écarts minimes », a ajouté le général Aoun. Il a aussi laissé entendre qu’il est prêt à poursuivre ses négociations avec le bloc Hariri en vue d’une alliance dans d’autres circonscriptions électorales, surtout qu’il voulait dès le départ dialoguer avec chaque partie à part, avant d’indiquer, en réponse à une question, qu’il ne peut pas être isolé, tant que le peuple se tient à ses côtés. « Je crois qu’il y a plus de liberté à négocier au Liban-Nord et partiellement dans la Békaa, là où le PSP n’est pas présent », a déclaré le chef du CPL. Le général Aoun a de nouveau reproché en substance à ses interlocuteurs de l’accuser de vouloir s’allier à « des symboles syriens », en jugeant que ce sont eux qui, avec Amal et le Hezbollah, faisaient partie de ces symboles. Interrogé au sujet d’une coordination possible avec le Hezbollah, il a répondu en soulignant la neutralité de cette formation. « Nous ne savons pas comment la situation évoluera. Tout le monde coopère avec le Hezbollah qui n’impose un embargo sur personne. Nous pensons qu’il est plus proche de Joumblatt et nous ne savons pas s’il a déjà pris sa décision », a-t-il fait valoir. De sources politiques, on indique que le CPL voulait que les pourparlers avec les haririens et les joumblattistes portent sur trois points prioritaires : établir un programme électoral, conférer un caractère démocratique et national au scrutin et distribuer les sièges, suivant cet ordre des priorités qui a fini par être inversé par le PSP et le Courant du futur. Selon les mêmes sources, le CPL jette tout son poids dans la balance pour garantir le succès de sa bataille à Baabda-Aley qu’il juge prioritaire. Il devra s’allier à Dory Chamoun, Talal Arslane et, éventuellement, au Hezbollah. Jusqu’à présent, la formation chiite n’a pas abattu ses cartes, mais de mêmes sources, on estime que le Hezbollah divisera ses voix entre le CPL et la coalition Joumblatt-Hariri, parce qu’il n’a pas intérêt à se mettre les chrétiens sur le dos, surtout qu’il pourrait avoir besoin d’une couverture chrétienne après les élections, au cas où la question de son désarmement serait posée avec force. Aujourd’hui, le général Aoun devra tenir une réunion avec M. Dory Chamoun en vue de jeter les bases de leur alliance.

«Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Nous allons vers une confrontation dans la circonscription de Baabda-Aley, après avoir constaté que les négociations ont revêtu un caractère proche de la transaction. » Entre les deux blocs Joumblatt et Hariri, et le général Michel Aoun, c’est le divorce, à Baabda-Aley et dans le reste des circonscriptions où, jusqu’à lundi soir, une...