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Les aounistes répugnent à s’allier avec certains prosyriens Une règle commune observée par les négociateurs : la discrétion...

D’heure en heure, les délais se resserrent, se font plus pressants. Le tableau des alliances a donc commencé, forcément, à se décanter. Mais les protagonistes des négociations principales, aounistes, joumblattistes ou haririens s’entendent pour ne rien divulguer des réunions tenues et de leur teneur. C’est du moins le climat qui prévalait encore hier après-midi. L’un des membres des comités mixtes confirmait ainsi qu’en raison de la gravité comme de la délicatesse des tractations, elles devaient être entourées de la plus grande discrétion par souci d’efficacité et pour ne pas permettre une quelconque intox orchestrée par d’autres parties. Ce qui, à son avis, est parfaitement prévisible du moment qu’un éventuel accord entre les trois forces concernées en décevrait bien d’autres. De son côté, le général Aoun a maintes fois mis en garde contre les rumeurs propagées dans le but de semer la confusion et de torpiller un possiblement arrangement. Quoi qu’il en soit, le mur du silence n’empêche pas l’opinion de sentir que les pourparlers sont durs, tendus, marqués par de multiples tiraillements. Mais, toujours hier, les proches des trois formations en cause soulignaient en chœur qu’il y avait une commune conviction concernant la nécessité de s’entendre. Il va sans dire que les pressions extérieures ne sont pas étrangères à cet esprit. Les Occidentaux cachent mal en effet qu’ils souhaitent fortement que les parties libanaises qui avaient marché ensemble le 14 mars continuent à naviguer de concert. Les forces opposantes sont expressément invitées à rester soudées, à tenter de former des listes unifiées. Pour engager ensuite, ensemble, le changement et la réforme, à travers notamment une nouvelle batterie de lois diversifiées et de programmes techniques. Selon des sources locales, le contrat peut englober tout le monde, à partir de dénominateurs communs a minima. Ces cadres affirmaient mordicus, hier encore, que la rupture au sein de l’opposition était absolument prohibée. Parce qu’elle signifierait la liquidation du processus de changement fondamental exigé par les Libanais. Ajoutant qu’un conflit consommé aurait pour résultat le maintien du statu quo ante et des symboles syrianisés. Équivoque Selon ces cadres, l’une des exigences majeures de l’extérieur serait justement qu’il n’y ait pas de retour à l’avant-scène de ces figures de proue du précédent système dominé par la tutelle syrienne. Une observation, une remarque qui manquent cependant, pour le moins, de précision sinon de réalisme. Car, répondent d’autres sources, on voit mal, surtout à l’ombre de la 2000, comment des vedettes de l’ancien système, qui gardent, à l’instar de Berry, tout leur empire électoral, vont pouvoir être évincées. Il reste qu’en gros, certains désistements s’expliqueraient effectivement par l’impossibilité pour certains anciens servants de la tutelle de se maintenir. Ils se retirent donc de la course, en prônant parfois le boycottage des élections. Toujours est-il que jusqu’à hier après-midi, des politiciens proches de Aoun affirmaient que comme le changement n’est pas possible avec les anciens symboles, il n’est pas question de s’entendre au Nord avec Sleimane Frangié ou Omar Karamé. Ces sources confirmaient que le courant du général s’était entendu avec le bloc tripolitain qui regroupe Mohammed Safadi, Maurice Fadel et Mohammed Kabbara, avec le concours de Misbah el-Ahdab. Dans le même ordre des choses, ces sources aounistes écartaient hier après-midi l’idée d’un arrangement électoral au Metn avec Michel Murr et avec Talal Arslane à Baabda-Aley. Mais en cas d’échec des pourparlers avec les joumblattistes et avec les haririens ? À ce moment, ajoutaient les mêmes personnalités, Aoun opterait pour des listes à lui, en s’alliant éventuellement avec des indépendants mais pas avec des leaderships réputés prosyriens. Reste Kornet Chehwane. Il semblait toujours possible, hier après-midi, qu’il y ait accord des aounistes avec ce club politique dont certains membres avaient pris les devants pour s’allier avec Joumblatt ou avec Hariri. Tandis que d’autres se tenaient toujours sur la réserve, sans se prononcer. Quoi qu’il en soit, les parrains impartissent à l’opposition une mission considérable, après les élections. Il faut opérer le changement, répètent-ils. Berry semble lui-même vouloir prendre le train en marche. Son alliance avec le Hezbollah devrait le prémunir d’une percée des jeunes indépendants, et intellectuels, dans son fief du Sud. Cependant, un opposant de marque estime que de toute évidence, l’axe Joumblatt-Hariri-Hezbollah-Amal, auquel se joindrait éventuellement Aoun, ne devrait pas aller plus loin que les élections. Car les programmes politiques de fond sont divergents. Sans compter qu’un litige pourrait éclater pour l’élection du président de la prochaine Chambre. On sait en effet que Berry tient à garder le perchoir. Mais les haririens ont en vue pour leur part Mohsen Dalloul ou Bassem Sabeh, qui bénéficie en outre des sympathies des joumblattistes et même du Hezbollah. Qui, pour sa part, estimerait que pour mieux contrer la 1559, il serait préférable de rester ami avec les joumblattistes, les haririens et même Kornet Chehwane plutôt qu’avec Berry s’il y a un choix à faire. Philippe ABI-AKL

D’heure en heure, les délais se resserrent, se font plus pressants. Le tableau des alliances a donc commencé, forcément, à se décanter. Mais les protagonistes des négociations principales, aounistes, joumblattistes ou haririens s’entendent pour ne rien divulguer des réunions tenues et de leur teneur. C’est du moins le climat qui prévalait encore hier après-midi. L’un des...