Offenser les croyances des détenus : une pratique américaine répandue, estime HRW

La polémique Newsweek, qui a désavoué une information sur une profanation du Coran par des soldats américains, « ne doit pas faire oublier que l’humiliation religieuse de prisonniers à Guantanamo et ailleurs est répandue », a souligné Human Rights Watch (HRW). « À travers le monde, les États-Unis ont humilié des détenus musulmans en offensant leurs croyances religieuses », indique dans un communiqué Reed Brody, conseiller de l’organisation de défense des droits de l’homme, basée à New York. HRW indique avoir recueilli le témoignage d’ex-détenus, dont trois Britanniques et un Russe, indiquant avoir vu le Coran maltraité par des Américains chargés de les interroger. Selon Erik Saar aussi, un ancien interprète à Guantanamo, les gardiens jetaient régulièrement le livre sacré sur le sol, ajoute HRW. Pour HRW, l’affaire Newsweek n’aurait pas eu une telle résonance s’il n’y avait pas eu de cas aussi fréquents d’abus par des Américains. « Si les États-Unis veulent réparer les dommages en termes d’image causés par leur mauvais traitement des prisonniers, ils doivent lancer des enquêtes sur ceux qui ordonnent ou excusent ces abus, et non attaquer ceux qui ont tenté de les faire connaître », ajoute M. Brody. Parallèlement, le chef radical chiite Moqtada Sadr a appelé les musulmans irakiens à peindre des drapeaux américains et israéliens devant les mosquées du pays afin de les fouler aux pieds lors de la prière du vendredi pour dénoncer la profanation présumée du Coran. Des drapeaux auraient déjà été peints devant plusieurs mosquées de Bagdad et de Najaf. En outre, une organisation musulmane américaine, en colère après la livraison par Amazon.com d’un Coran selon elle profané, exige que la librairie en ligne s’engage à ce que de tels faits ne se reproduisent plus, a déclaré son porte-parole. Une étudiante de Los Angeles avait commandé un exemplaire d’occasion du livre saint musulman via la plate-forme de vente d’Amazon.com. Elle a indiqué qu’en ouvrant le livre, elle avait découvert la phrase « Mort à tous les musulmans » et des insultes sur la page de garde.