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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré les propos virulents, des sources militaires israéliennes estiment que l’État hébreu veut éviter l’escalade Face au Hamas, Mofaz hausse le ton

Israël a menacé hier de durcir ses opérations militaires dans la bande de Gaza si les tirs palestiniens contre les colonies juives de cette région et le territoire israélien se poursuivaient à moins de cent jours du retrait israélien prévu. Le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a annoncé hier avoir ordonné à l’armée d’user de « tous les moyens nécessaires » pour faire cesser les tirs de mortiers et de roquettes de la part des activistes palestiniens sur ses positions. « Nous devons agir de façon plus agressive que nous ne l’avons fait jusqu’à maintenant », a affirmé, pour sa part, le vice-ministre de la Défense Zeev Boïm à la radio publique. Citant le bureau du Premier ministre Ariel Sharon, la radio militaire a pour sa part évoqué la possibilité que l’armée israélienne réoccupe les secteurs de la bande de Gaza d’où ont été tirés 38 obus de mortiers et trois roquettes Qassam depuis mercredi soir, selon le décompte du porte-parole de l’armée. « Nous avons réagi jusqu’à présent avec modération et retenue, car nous avons intérêt à ce que le calme règne durant la période qui précède le retrait israélien de la bande de Gaza (prévu à la mi-août), mais personne ne peut imaginer que nous procéderons à l’évacuation sous le feu (des Palestiniens) », a ajouté M. Boïm. Alors que celui-ci semblait évoquer un report du retrait de Gaza, un proche du Premier ministre israélien a indiqué à l’AFP qu’il « n’est pas question de changer les dates ». Plus radical, le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement Youval Steinitz a pour sa part appelé M. Sharon à « proclamer la fin du cessez-le-feu » et « à lancer une offensive d’envergure contre le Hamas », le mouvement islamiste radical responsable des tirs. M. Sharon devait convoquer dans la journée une réunion de responsables des services de sécurité et de l’armée pour étudier d’éventuelles ripostes en cas de poursuite des tirs palestiniens. On souligne toutefois, de source militaire, que les ripostes de l’armée israélienne seront mesurées pour éviter une escalade qui pourrait compliquer le projet israélien d’évacuer Gaza. D’ailleurs, Israéliens et Palestiniens sont convenus d’assurer le maintien de cette trêve lors d’une rencontre hier à Jérusalem du conseiller de M. Sharon, Dov Weisglass, et de Saëb Erakat, principal négociateur palestinien, selon des responsables palestiniens qui ont requis l’anonymat. Les deux parties sont également convenues lors de cette rencontre d’activer la mise en œuvre des mesures destinées à rétablir la confiance dont le principe avait été arrêté à Charm el-Cheikh, comme la libération de détenus palestiniens et le transfert du contrôle sécuritaire de villes de Cisjordanie à l’Autorité palestinienne. Le principe d’une rencontre en juin entre M. Sharon et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a été également convenu, a-t-on ajouté sans autre précision. Ce brusque regain de violence fait suite à la mort dans la nuit de mardi à mercredi d’un activiste du Hamas à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. Le Hamas affirme qu’il a été tué par des tirs israéliens, alors que des sources de sécurité palestiniennes n’excluent pas que le Hamas ait pu orchestrer l’incident pour perturber l’accalmie sur le terrain et provoquer une riposte israélienne. Par la suite, l’armée israélienne a mené mercredi son premier raid aérien en quatre mois dans la bande de Gaza contre un groupe d’activistes du Hamas qui s’apprêtait à tirer au mortier sur une colonie juive, tuant l’un d’entre eux. Côté palestinien, le porte-parole du Hamas, Mouchir al-Masri, a affirmé que « les déclarations de Mofaz ne nous font pas peur ». « Actuellement, la situation est plutôt sensible. Le calme temporaire est très fragile, une toute petite étincelle peut provoquer une confrontation violente à grande échelle », avertissait pour sa part Mahmoud Abbas, en visite au Pakistan. Le responsable de la Sécurité nationale palestinienne pour le sud de la bande de Gaza a, pour sa part, manifesté son exaspération devant les violations par le Hamas de la trêve de facto avec Israël, mais a exclu une confrontation avec ce mouvement islamiste radical. « Ils (les responsables du Hamas) affirment respecter la période d’accalmie, puis ils font une chose qui prouve le contraire sur le terrain », a déclaré à l’AFP, à Khan Younès, le général Jamal al-Qayed. Lors des funérailles jeudi de la victime du raid israélien de mercredi, un membre de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, a insisté sur le fait que le mouvement « était, lui aussi, contre une guerre civile ». Il a toutefois critiqué les services de sécurité pour avoir essayé d’empêcher les tirs de roquettes. Trois membres des services de sécurité ont été légèrement blessés dans la nuit de mercredi à jeudi après être intervenus pour empêcher le Hamas de tirer plus de mortiers à partir de Khan Younès. Mais hier soir, une source israélienne affirmait qu’une nouvelle roquette artisanale tirée à partir de la bande de Gaza s’était abattue, sans faire de victime, en territoire israélien.
Israël a menacé hier de durcir ses opérations militaires dans la bande de Gaza si les tirs palestiniens contre les colonies juives de cette région et le territoire israélien se poursuivaient à moins de cent jours du retrait israélien prévu.
Le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a annoncé hier avoir ordonné à l’armée d’user de « tous les moyens nécessaires » pour...