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Actualités - CHRONOLOGIE

L’armée s’est redéployée dans la ville frontalière de Kara Suu La répression ouzbèke aurait fait plus de 1 000 morts

Une organisation internationale, la Fédération internationale d’Helsinki, a évoqué jusqu’à 1 000 morts dans les répressions sanglantes de la semaine dernière en Ouzbékistan. La communauté internationale exerce de plus en plus de pression sur le pouvoir et appelle à une enquête internationale sur les événements. Par ailleurs, l’armée s’est redéployée à Kara Suu, à la frontière kirghize La Fédération internationale d’Helsinki pour les droits de l’homme (IHF), qui regroupe une quarantaine d’organisations non gouvernementales, a estimé que jusqu’à 1 000 civils pourraient avoir été tués par les forces de sécurité. Quelque 700 civils ont été tués à Andijan, où une insurrection avait commencé dans la nuit du 12 au 13 mai, 200 autres à Pahktaabad et 100 près de la frontière avec le Kirghizstan, a affirmé l’IHF, se fondant sur un décompte du président de la Société des droits de l’homme d’Ouzbékistan, Talik Yabukov. « J’ai l’intuition qu’il va y avoir un soulèvement » dans le pays, a dit ce dernier à des journalistes au siège d’IHF à Vienne. Sur le terrain, les forces ouzbèkes ont repris hier le contrôle de Kara-Suu, à la frontière avec le Kirghizstan, où des manifestants ouzbeks avaient mis le feu à des bâtiments officiels il y a quelques jours et fait fuir les autorités locales, la police et les gardes-frontières. Sur le pont marquant la frontière et divisant en deux cette ville de 30 000 habitants, les gardes-frontières ouzbeks et la police étaient revenus hier. Des soldats patrouillaient l’arme au poing et des hélicoptères militaires survolaient la frontière. Trois dirigeants du mouvement de protestation locale, dont Bakhtiar Rakhimov qui se présente aux médias comme le chef des radicaux islamistes de Kara-Suu, ainsi que son adjoint, ont été arrêtés par les forces ouzbèkes, ont affirmé plusieurs habitants de la ville. « On dit que ce sont des fanatiques. Mais ce n’est pas vrai », assure Alim, 35 ans, un vendeur de légumes qui vient de la partie ouzbèke de la ville et préfère pour cette raison ne pas donner son nom de famille. « Ces types qu’ils ont arrêtés sont des extrémistes islamistes qui fument des joints toute la journée », estime pour sa part Akhmad Rakhimov, professeur de lutte qui habite la partie kirghize de la ville. Le régime d’Islam Karimov, qui conteste les témoignages et les décomptes de l’opposition faisant état de centaines de morts civils dans la répression de la rébellion (le pouvoir annonce 169 morts au total), avait organisé mercredi une visite éclair à Andijan pour les diplomates étrangers. Mais il n’a pas réussi à convaincre, et la pression internationale s’est accentuée. Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a ainsi demandé « une enquête internationale indépendante ». La France s’est déclarée elle aussi favorable à une telle enquête sur les violences et la répression qui ont endeuillé l’Ouzbékistan. Légèrement en retrait de Londres, les États-Unis, alliés de Tachkent depuis 2001, ont souhaité une enquête « crédible et transparente », sans exclure qu’elle puisse avoir un caractère international. « Je suis sûr que la communauté internationale sera prête à participer à ce processus, soit en le soutenant, soit en le mettant en œuvre », a dit le porte-parole du département d’État, Richard Boucher. Plus prudent, un haut responsable de l’Otan, Robert Simmons, représentant spécial du secrétaire général de l’Otan pour le Caucase et l’Asie centrale en visite à Moscou, s’est refusé hier à désigner un ou des « coupables » des violences de la semaine dernière en Ouzbékistan, tout en souhaitant « plus de démocratie » dans ce pays.
Une organisation internationale, la Fédération internationale d’Helsinki, a évoqué jusqu’à 1 000 morts dans les répressions sanglantes de la semaine dernière en Ouzbékistan. La communauté internationale exerce de plus en plus de pression sur le pouvoir et appelle à une enquête internationale sur les événements. Par ailleurs, l’armée s’est redéployée à Kara Suu, à la...