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Actualités - OPINION

Les Franco-Américains mettent le paquet, côté pressions en forme de conseils...

Si ce n’est pas de la tutelle, c’est du parrainage. En attendant que cela devienne du sponsoring. C’est-à-dire en attendant qu’à travers un éventuel Paris III, et pour démentir l’adage, les conseilleurs ne deviennent les payeurs. C’est peut-être à cause de cette perspective d’assistance financière à un pays asphyxié par une dette de quelque 40 milliards de dollars que nos dirigeants montrent tant d’affabilité à l’égard des Franco-Américains dont les pressions quotidiennes, pointues et détaillées, ressembleraient à du harcèlement n’était la bonne volonté amicale qui les anime, aux dires de Mikati. Pas un jour ne se passe sans que Jerry Feltman et Bernard Émié, sans jamais se télescoper ni se marcher sur les pieds, ne démarchent quantité d’officiels ou de pôles divers. Loyalistes, opposants, réformateurs ou traditionalistes, tout le monde est sur l’agenda. Les deux représentants des deux puissances mères de la 1559 comme de la 1595 se répartissent les rencontres, l’horaire et les thèmes. Pour répéter à l’envi des recommandations d’unité et de solidarité nationales libanaises. Sans manquer de citer en exemple, en modèle historique, la fameuse journée du 14 mars. Ils réprouvent dès lors tout climat de tension confessionnelle dans la préparation de l’échéance électorale. En s’efforçant d’amener à composition divers leaderships rétifs à la détente, contribuant de la sorte, sans jouer les intermédiaires bien évidemment, à rétablir des ponts rompus. Feltman, Émié, mais aussi Roed-Larsen, l’onusien, ont déjà obtenu (« imposé », laisse entendre Berry) qu’on ne reporte pas les élections, s’accrochant à la date du 29, comme s’il y allait de la vie même du Liban. Tout en reconnaissant que, comme le soupire l’Américain, spécialiste de la litote diplomatique, la 2000 « n’est pas idéale ». Aoun-Joumblatt Les ambassadeurs marquent d’autres points. Ainsi, leurs pressantes prescriptions ne seraient pas étrangères à la reprise des réunions entre la Rencontre démocratique jomblattiste et le Courant patriotique libre aouniste. Sur base des critères d’un partenariat effectif fondé sur le principe de la coexistence. Bien entendu, les pourparlers portent en tout premier lieu sur les sites où les deux formations sont en présence, principalement au Chouf et à Baabda-Aley. Ainsi que dans la Békaa-Ouest, à Zahlé, au Nord ou à Baalbeck. Les aounistes, cela va de soi, traitent aussi avec d’autres parties, suivant les cas de figures. Le Nord L’on apprend de la sorte que le député Misbah el-Ahdab a joué les traits d’union entre les aounistes et Mohammed Safadi, au sujet d’une éventuelle alliance dans la première circonscription du Nord qui groupe Zghorta, Minyé, Tripoli, le Koura et Batroun. Parallèlement, les aounistes, qui ont déjà nommé leurs candidats dans cette zone, attendent des éclaircissements de la part de Sleimane Frangié qui, comme on sait, a récemment rencontré leur chef. L’on avait évoqué à ce propos une possible coalition rassemblant Sleimane Frangié, Omar Karamé, les aounistes, la Jamaa islamiya, Abdel Magid Rafeï, le PSNS et les communistes. Mais il est apparu qu’il ne s’agissait que d’un ballon d’essai. Sans doute lancé par des parties ayant intérêt à ce que les aounistes n’aillent pas s’entendre avec le Courant du futur, avec le Rassemblement tripolitain, avec Ahdab et d’autres forces locales. Toujours est-il que les choses doivent se décanter dans les 48 heures. Avec la probabilité que certains symboles de l’ère syrienne renoncent à présenter leurs candidatures. Contentieux Du côté du député Mohammed Safadi, concernant le litige avec Sleimane Frangié, on explique que le groupe tripolitain n’a jamais fait partie de la liste du leader de Zghorta et de Omar Karamé, soulignant que le Rassemblement était indépendant en 2000 et ajoutant qu’il avait, sous l’ancienne tutelle, payé le prix de sa position, réclamant l’assainissement des relations avec la Syrie. Ces sources relèvent que Sleimane Frangié, après s’être dressé contre la prorogation du mandat du président Lahoud, a fini par y adhérer. Tout comme le Rassemblement, du reste. Qui, cependant, a rué dans les brancards, soutiennent ses cadres, en constatant que la prorogation se muait en copartage intensifié. Les mêmes cadres rappellent qu’ils avaient rejeté la désignation de Omar Karamé à la tête du cabinet dont Sleimane Frangié faisait partie. Ils reprochent au leader zghortiote d’avoir cité Omar Karamé et Nagib Mikati comme ses alliés, en négligeant le Rassemblement, comme si ce dernier lui était naturellement acquis. Plus globalement, Safadi, affirment ces sources, a milité pour la réconciliation nationale, devenant l’un des piliers de l’opposition nationale au Nord, en s’alliant avec Nayla Moawad, Boutros Harb, Misbah Ahdab, les Forces libanaises et le Courant du futur. Sleimane Frangié tente de frapper cette alliance, affirment les proches de Safadi. Philippe ABI-AKL
Si ce n’est pas de la tutelle, c’est du parrainage. En attendant que cela devienne du sponsoring. C’est-à-dire en attendant qu’à travers un éventuel Paris III, et pour démentir l’adage, les conseilleurs ne deviennent les payeurs. C’est peut-être à cause de cette perspective d’assistance financière à un pays asphyxié par une dette de quelque 40 milliards de dollars que nos...