Le FL Georges Adouane à la place de Georges Dib Nehmé, le reste de la liste inchangé Walid Joumblatt et Sethrida Geagea confirment à Deir el-Qamar la réconciliation dans la Montagne

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a rendu publique hier son alliance avec les Forces libanaises au Chouf. Une annonce qui a été faite au cours d’une conférence de presse au domicile de Georges Adouane, nouveau candidat FL pour l’un des trois sièges maronites de ce caza, et une occasion pour Walid Joumblatt et Sethrida Geagea, assis côte à côte, d’afficher publiquement leur cohésion, en présentant une liste complète pour les législatives 2005 : Joumblatt, Hamadé, Boustany, Aoun, Adouane, Tohmé, Hajjar et Terro. « Nous sommes aujourd’hui au Chouf, et plus précisément à Deir el-Qamar, pour consacrer la réconciliation historique initiée par le patriarche Sfeir et par Walid Joumblatt ; pour tourner une page douloureuse du passé entre le PSP et les FL, et pour jeter les bases d’une relation équilibrée dans cette région chère à nos cœurs qu’est le Chouf. Nous allons poursuivre ensemble l’intifada de l’indépendance, faire en sorte que tous ses objectifs soient assurés, à commencer par la libération, le plus vite possible, de Samir Geagea », a déclaré l’épouse du chef des FL embastillé depuis 1994. Quant à Walid Joumblatt, il a commencé par affirmer que le PSP et les FL se sont retrouvés sur la base d’une alliance électorale, « et par conséquent politique, afin de réaffirmer l’importance de la grande réconciliation nationale concrétisée par le patriarche Sfeir dans la Montagne en l’an 2001 », a-t-il rappelé, profitant de l’occasion pour souhaiter un joyeux anniversaire au cardinal maronite, et pour rendre un hommage appuyé à Georges Dib Nehmé, qui a cédé sa place à Georges Adouane. « Par la même occasion, je salue le Dr Ghattas Khoury, qui n’a pas eu la chance de se représenter à Beyrouth. Mes propos ne visent absolument pas à mettre en cause la crédibilité de Mme Solange Gemayel, bien au contraire ; nous allons marcher elle et moi main dans la main dans Beyrouth, tout Beyrouth », a-t-il ajouté. Walid Joumblatt a également indiqué qu’il allait rendre publiques les alliances dans les autres régions et dans la mesure du possible, « sachant que dans les autres régions, et notamment à Baabda-Aley, les composantes sont plus nombreuses. Nous souhaitons que des alliances voient le jour entre toutes ces composantes afin d’éviter des batailles qui useraient le citoyen ». Interrogé sur d’éventuelles tractations avec Michel Aoun visant à la formation d’une liste commune à Baabda-Aley, Walid Joumblatt a rappelé l’existence de plusieurs courants dans ces deux cazas, réitérant son appel en faveur des dénominateurs communs entre tous et indiquant que rien n’a encore été décidé pour l’instant. « La liste sera annoncée dans une semaine si Dieu le veut, et pour l’instant nous multiplions les contacts avec les différents courants. Si nous aboutissons à une liste commune, ce sera bien meilleur pour tout le monde », a-t-il poursuivi. Prié de commenter les derniers propos du général Aoun à son encontre – il l’avait accusé d’avoir fomenté un putsch contre l’opposition, assurant que c’est le peuple qui aura le dernier mot entre eux deux –, le chef du PSP a répondu : « Je ne comprends pas pourquoi il m’accuse et pourquoi il s’emporte contre moi, alors que depuis son retour, j’ai multiplié à son égard les adresses positives. On a interprété le mot tsunami, alors que ça pourrait être le tsunami de la prospérité et de l’amitié – on n’a pas besoin d’interprétations négatives ni de nervosité. Nous sommes prêts, et ni le général ni nous sommes seuls à Baabda », a rappelé Walid Joumblatt. Le pays n’a-t-il pas besoin de changement et d’une nouvelle politique ? « Si, et c’est pour cela qu’il faudrait aboutir à une formule qui satisfasse tous ceux qui se sont réunis place des Martyrs le 14 mars dernier ; c’est pour cela qu’il faudrait en finir avec le confessionnalisme politique tout en continuant à préserver les droits des communautés, dont celle des laïcs », a-t-il dit, réitérant son appel en faveur de la création d’un Sénat.