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Point de vue Liban, acte de foi immédiate

Trois points, trois traits, trois points. Tititit, tatatat. SOS en morse. Save Our Souls. Ce que les évêques clament, et réclament, c’est qu’on sauve cette âme. Singulière et composite. Qu’est le Liban. Ce don de Dieu. Ce sentier lumineux, bordé de cerisiers en fleurs, qui lie la vaste vallée protégée. Aux cimes de notre montagne sacrée, encore enneigée. L’a-t-on seulement compris ? L’appel des pères, tels que ces hommes se nomment, est fondateur. Aujourd’hui, miracle, le Phénix phénicien a la chance de renaître de ses cendres. De sa putrescence, plutôt. Mais, génétiquement modifié, déjà hybride, rongé par les vers durant sa descente aux enfers, il lui faut un deuxième prodige. Pour éviter une redoutable mutation. Un saut dans l’inconnu. Cancérigène. Hors du charnier, nous voici à un moment charnière. Vital. Capital : il faut, avant tout, des sous. Pour le pain quotidien. Trente-cinq milliards de dollars de dette à éponger. C’est là, à la fois, la seule priorité et le seul objectif d’ordre effectivement national. Qui imposent, qui devraient imposer, l’unique contre-action, la contraction salvatrice de la renaissance : la dépolitisation. Fille urgente, indispensable, paradoxale, d’une entente politique ponctuelle. Sur la loi électorale. Trop tard, entend-on soupirer. Cette résignation même est extrêmement inquiétante. Car elle est signe de médiocrité. Péché mortel pour un pays hétéroclite. Condamné, pour rester cohérent et viable, sinon à l’excellence, sinon à se surpasser toujours, du moins à une haute qualité de gestion publique. Nonobstant tout agenda. Sur ce point précis, la micropolitique se goure et s’égare. C’est un rare sarcasme, inutile de citer de nom, d’entendre soutenir que la question est aux mains des Franco-Américains. Ce sont eux qui vont vivre dans ce pays, ou vivre ce pays ? Faudra-t-il, parce que, après d’autres, ils nous dictent leur loi, continuer à leur exporter nos enfants, la chair de notre chair ? En vidant notre humble bergerie de ses blanches brebis, de sa substantifique moelle ? En songeant que dans trente ans, dans cinquante, nos familles n’auront plus de nom ici ? Comment faire si tout passe par les élections et que les dés semblent jetés ? Il est clair qu’il ne servirait à rien, qu’il serait nocif pour le pays même, aussi national et désintéressé que soit le dessein du Hezbollah (hum hum), de Joumblatt ou des haririens, de leur faire procuration de la part chrétienne. D’accepter, encore une fois, de n’avoir en réalité que 36 députés, sur 128, à la Chambre. Même pas le tiers de blocage, et adieu l’égalité des chances, la démocratie consensuelle. Mais il y a mieux, ou pire. Ce désaccord, qui a tout le pathétique du ridicule, sur le sens du mot unité. Relevons-le tout uniment, c’est le mot, l’absurde polémique a deux têtes. Il y a ceux qui tremblent pour l’unité de l’opposition, notion dépassée. Ceux qui ferraillent pour l’unité communautaire cloisonnée, notion du passé. Alors que la solution est toute simple. Reprenant un thème ancien oublié, mais élémentaire, le patriarche glisse aux chrétiens qu’il faut d’abord cesser d’être divisés « fi ma baynana ». Entre nous. Les mahométans étant déjà unis sur le plan électoral, crucial, décisif. Puisqu’il en sortira pour la minorité que nous sommes ou un statut de dhimmis. Ou une existence d’hommes libres. Dans un cadre où les partenaires distincts, bien rassemblés chacun de son côté, confirmeraient leurs vœux 43 de mariage. L’union nationale, plutôt que l’unité. C’est là notre raison d’être. Et notre seule vérité. Jean ISSA
Trois points, trois traits, trois points. Tititit, tatatat. SOS en morse. Save Our Souls. Ce que les évêques clament, et réclament, c’est qu’on sauve cette âme. Singulière et composite. Qu’est le Liban. Ce don de Dieu. Ce sentier lumineux, bordé de cerisiers en fleurs, qui lie la vaste vallée protégée. Aux cimes de notre montagne sacrée, encore enneigée.
L’a-t-on seulement...