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Actualités - OPINION

Le Premier ministre entre en ligne comme conciliateur

Le président du Conseil, Nagib Mikati, absent pendant une semaine, s’implique maintenant dans le traitement de la crise politique en conciliateur. Pour tenter de dissiper le climat de tensions à caractère confessionnel. De retour du sommet de Brasilia, et après sa rencontre de coordination antérieure avec Kofi Annan, il s’est de suite concerté avec Bernard Émié et Jeffrey Feltman qui jouent, décidément, un rôle de premier plan sur la scène locale agitée. Il a tenté de les sonder sur la possibilité de reporter l’échéance de quelques semaines pour trouver une issue au problème de la loi électorale. Mais ils se sont montrés pareillement résolus, côté délais à respecter. Tout en soulignant la nécessité d’une meilleure solidarité interlibanaise, dans l’esprit et le prolongement du 14 mars, et en s’inquiétant donc des tiraillements de l’heure. Le président Nabih Berry a pour sa part tranché définitivement en faveur de la loi 2000, rejetant toute idée et toute possibilité d’adopter le caza. Pour lequel le président de la République ne cesse de plaider. Ce qui fait que la Chambre a renvoyé sa lettre au président Lahoud que Berry boude désormais, faisant l’impasse sur leur rendez-vous hebdomadaire traditionnel. Mikati intervient, donc, pour tenter de rapprocher les deux hommes. Sur un plan plus général, il s’est rendu à Bkerké, dans la foulée du manifeste épiscopal qui a pris la forme d’un sévère avertissement, mettant en garde contre les conséquences néfastes de la 2000, en appelant musulmans et chrétiens à méditer sur la délicate situation présente. Mikati, on le sait, avait déjà rencontré le patriarche Sfeir à Rome, lors du couronnement du nouveau pape. Selon des sources informées, ils se seraient alors entendus pour compenser les effets, et les déséquilibres, de la 2000 par des arrangements électoraux précis concernant Beyrouth, Bécharré et Jezzine. Mais cela ne s’est pas produit. Un opposant note à ce propos que certains pôles mahométans de la contestation ont monté des listes en ignorant la partie chrétienne. D’où la forte protestation des évêques maronites, qui peut encore, selon cette source, empêcher sans doute une trop forte discrimination des chrétiens dans nombre de régions. Car les leaders de l’opposition ne s’étaient pas réunis, comme ils s’y étaient engagés après la rencontre de Bristol 1, pour s’entendre sur des listes unifiées. Parallèlement, le retour du général Michel Aoun a imprimé un fort mouvement à l’activité politique locale. Il a proposé un report des élections de deux semaines à deux mois aux fins d’élaborer une loi sensée et de s’entendre sur les listes. Aoun estime qu’il faut à tout le moins amender la 2000 pour que la pilule puisse passer. Car il est inadmissible d’adopter une formule établie par Ghazi Kanaan et les SR, texte déjà rejeté lors de sa promulgation. Aoun émet des réserves sur les prestations de certains membres de l’opposition, de Kornet Chehwane et de la Rencontre du Bristol. En s’étonnant de la campagne dirigée contre Bkerké et des critiques dont le manifeste des évêques fait l’objet. Retour à Mikati. Il laisse entendre qu’il faut tenir compte des vues du général Aoun, dont il loue la transparence. Tout en s’efforçant, répétons-le, de rapprocher Aïn el-Tiné de Baabda à travers d’éventuelles retrouvailles de la troïka. Les visiteurs du chef de l’État indiquent que, pour sa part, il est irrité par les prestations de certains, par le climat d’escalade confessionnelle et par les dérobades de certains responsables face à leurs devoirs. De son côté, Kornet Chehwane essaie de se ramasser, si l’on peut dire. Car la Rencontre se trouve secouée par de multiples différends entre ses pôles. À cause de la loi électorale, certains se trouvant accusés d’avoir conclu des accords occultes, sous la table, en faveur de la 2000 qui leur conviendrait bien mieux que le caza. Ce qui s’applique à Kornet Chehwane est évidemment valable également pour le front opposant dans son ensemble. Il est fortement divisé et se trouve éloigné de l’esprit du 14 mars. Mais ses pôles tentent de recoller les morceaux en se réunissant. Ce qui paraît d’autant plus nécessaire que, d’après nombre d’opposants, des symboles du système en instance de départ, naguère partisans de la 2000, tentent de se poser en champions des causes opposantes, notamment chrétiennes. Sans doute pour aider à la dislocation du front opposant. Philippe ABI-AKL
Le président du Conseil, Nagib Mikati, absent pendant une semaine, s’implique maintenant dans le traitement de la crise politique en conciliateur. Pour tenter de dissiper le climat de tensions à caractère confessionnel. De retour du sommet de Brasilia, et après sa rencontre de coordination antérieure avec Kofi Annan, il s’est de suite concerté avec Bernard Émié et Jeffrey Feltman qui...