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Communautés - Le principe de la coexistence islamo-chrétienne est violé Les évêques maronites dénoncent la loi électorale 2000(photo)

L’assemblée des évêques maronites s’est élevée hier, dans un communiqué d’une rare virulence, contre la loi électorale de l’an 2000, qui doit servir de base aux élections législatives prévues à partir du 29 mai. L’assemblée a estimé que cette loi « viole le principe de la coexistence islamo-chrétienne » figurant comme principe intangible dans la Constitution. « Insister pour organiser des élections législatives dans le cadre de cette loi inique aura des conséquences néfastes que nous ne voulons ni ne souhaitons », a averti l’assemblée. Voici le texte intégral du communiqué des évêques maronites : « Convoquée en réunion extraordinaire, à Bkerké, l’Assemblée des évêques maronites, sous la présidence du patriarche, a examiné la situation interne et en particulier la loi électorale de l’an 2000, que beaucoup de Libanais, et en particulier les communautés chrétiennes, considèrent comme une loi inique inapte à refléter leur opinion et qui les prive de la possibilité d’élire les députés qui les représentent fidèlement, pour les raisons suivantes : « 1- Cette loi a été forgée à une époque que nous ne souhaitons pas évoquer, et a été acceptée par les Libanais à leur corps défendant. Ces Libanais étaient convaincus qu’elle ne reflétera ni leur opinion ni leur choix, mais ils étaient impuissants à la rejeter. De fait, les déformations qui ont accompagné les scrutins législatifs, la falsification et la subornation ont vicié la saine représentativité des députés, mais il est impossible ici de s’étendre là-dessus. « 2- Les résultats de cette loi sont en contradiction avec l’accord d’entente nationale de Taëf devenu Constitution. Cette Constitution prévoit une parité dans la représentation parlementaire entre députés chrétiens et musulmans, dans la diversité de leurs composantes, ce qui accorde à chaque grande confession 64 députés. Mais à l’ombre de la loi en question, les chrétiens ne peuvent élire que 15 de ces 64 députés. Le reste, soit environ 50 députés, est élu par les musulmans, ce qui est une entorse évidente à l’esprit de l’accord de Taëf qui prive de légitimité tout ce qui contredit le principe de la coexistence islamo-chrétienne. « 3- En réalité, les députés chrétiens élus par un bloc musulman ne peuvent pas représenter leurs électeurs chrétiens. Ils représentent leurs têtes de listes et sont contraints d’adopter les positions de leurs listes et non celles de leurs électeurs chrétiens, dans la grande circonscription. C’est pourquoi nous avons préconisé la petite circonscription, qui permet aux chrétiens et aux musulmans d’élire librement leurs représentants, qu’ils connaîtraient de près et dont ils seraient convaincus qu’ils les représenteront fidèlement. » La déception des Libanais « 4- L’insistance, après une période d’atermoiements, à organiser les élections législatives en base de cette loi est une injustice. On sait en effet que, durant la dernière décennie, le Parlement a forgé une nouvelle loi électorale à chaque fois qu’une échéance législative se présentait, soit tous les quatre ans, sauf cette fois, où il revient à une loi antérieure rejetée par la plupart des Libanais. « 5- La déception qui commence à se manifester parmi les Libanais, en particulier les chrétiens, après l’immense manifestation du 14 mars, n’augure rien de bon pour le Liban. Nous avons un besoin urgent d’entente, d’accord, de coopération pour relever le Liban d’une prostration qui n’a que trop longtemps été négligée et ignorée. « 6- L’insistance à organiser les élections législatives à l’ombre d’une loi inique aura des conséquences catastrophiques que nous ne souhaitons ni ne voulons. Les prémisses de ces conséquences ont commencé à se manifester sous la forme du désistement de certains candidats. À bon entendeur ! « 7- Nous invitons tous les dirigeants, chrétiens comme musulmans, à y regarder de plus près et à faire prévaloir l’intérêt national sur tout autre intérêt, à s’attacher fermement au principe de la coexistence, qui met à pied d’égalité chrétiens et musulmans. » Les Arméniens aussi Les Arméniens orthodoxes ont joint leur voix à celle du patriarche maronite, pour considérer que la loi électorale de l’an 2000 est « inadmissible et faussera la représentativité de la prochaine Chambre ». « Nous avons affirmé, en 2000, que la loi électorale d’alors ne répondait pas aux critères d’une loi démocratique, mais créait un climat chargé de frustrations et de susceptibilités », a affirmé hier le catholicos de Cilicie, Aram Ier, à la veille d’un voyage en Iran. « Partant, et par souci de renforcer l’unité nationale, nous avons considéré alors, et nous considérons toujours, que la loi de 2000 doit être revue », a ajouté Aram Ier, qui passera deux semaines en Iran où vit une minorité arménienne forte de 250 000 individus environ, résidant principalement à Téhéran, Tabriz et Ispahan.
L’assemblée des évêques maronites s’est élevée hier, dans un communiqué d’une rare virulence, contre la loi électorale de l’an 2000, qui doit servir de base aux élections législatives prévues à partir du 29 mai.
L’assemblée a estimé que cette loi « viole le principe de la coexistence islamo-chrétienne » figurant comme principe intangible dans la Constitution.
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