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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le sommet arabo-latino-américain Tournée des grands-ducs pour Mikati au Brésil

BRASILIA - De notre envoyé spécial, Khalil FLEYHANE À la tête d’un cabinet des élections transitoire, Nagib Mikati n’en prend pas moins soin, à la Hariri, de son rôle diplomatique. Il voyage beaucoup. Après New York, le Brésil. En étendant le plus possible, toujours à la Hariri, son entregent international, par des contacts personnels au plus haut niveau. Il avait vu, on le sait, Annan après Bachar el-Assad. Hier, en marge du sommet arabo-latino-américain qui se tient à Brasilia, il a rencontré deux chefs d’État. Luis (Lula) Ignacio Da Silva, l’hôte brésilien, et Abdel Aziz Bouteflika, l’Algérien. Et, en prime, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Pour des entretiens axés certes sur l’ordre du jour du sommet, mais aussi sur des questions, régionales ou locales, intéressant plus particulièrement le Liban. Il a obtenu un satisfecit brésilien, Da Silva déclarant que le niveau de la participation libanaise dynamise le sommet. Bouteflika n’a pas été en reste, puisqu’il estime qu’au Liban « cela va de mieux en mieux ». Quant à Abbas, il a réaffirmé qu’il soutient le gouvernement libanais dans l’application de la loi, en ce qui concerne l’armement des camps palestiniens chez nous. Amr Moussa a pour sa part indiqué qu’aucune initiative éventuelle de la Ligue arabe, dont il est le secrétaire général, ne serait efficiente au Liban avant les législatives. Da Silva Da Silva, que Mikati a vu en premier, a évidemment souligné l’étroitesse et la solidité des liens bilatéraux entre le Liban et ce Brésil où vivent, et prospèrent, des millions de ressortissants d’origine libanaise. Il a rappelé la visite qu’il a effectuée à Beyrouth, il y a deux ans, pour affirmer qu’il s’y était senti comme chez lui. D’autant que chaque Libanais rencontré a un proche au Brésil. Ajoutant que la participation libanaise au sommet dynamise sans conteste les relations bilatérales ainsi qu’entre les pays arabes et l’Amérique du Sud. Il a souhaité plein succès au gouvernement libanais dans sa tâche, ainsi que la poursuite de la marche en avant entamée au Liban. Da Silva n’a pas manqué non plus d’espérer que le sommet va imprimer un meilleur essor au mouvement d’investissements mutuels commerciaux ou autres. Ainsi qu’aux échanges culturels, énergétiques ou touristiques. Mikati a transmis à Da Silva les salutations du président Lahoud. Et ses vœux pour le succès du sommet, qui devrait ouvrir la voie à une intensification des échanges économiques entre les pays participants. Bouteflika L’entretien avec le président algérien Bouteflika a duré un peu moins d’une heure, portant sur un tour d’horizon des questions de l’heure, bilatérales, régionales ou internationales. L’entrevue s’est déroulée en présence du ministre Mahmoud Hammoud et de l’ambassadeur du Liban au Brésil, Fouad Khoury. Tandis que Bouteflika avait à ses côtés ses conseillers, Abdel Latif Rahhal et Hachemi Jabbar. Après l’entretien, Bouteflika a répondu à quelques questions de journalistes. Il en a éludé la première, relative à un rôle au Liban du sommet arabe (dont il est le président en exercice), en indiquant qu’il avait discuté avec « mon ami et mon frère (Mikati) de toutes les questions arabes, de l’Océan au Golfe ». Puis il a précisé que l’Algérie, membre du Conseil de sécurité, n’a joué aucun rôle dans l’élaboration de la 1559. Et qu’elle a juste essayé d’aider à résoudre les problèmes qui se posaient. A-t-il quelque chose à dire aux Libanais ? « Mon affection fraternelle. » La situation au Liban lui semble-t-elle satisfaisante : « Au moins, cela va de mieux en mieux. » Autre rencontre arabe de Mikati : Saoud el-Fayçal, le ministre saoudien des Affaires étrangères, qui s’est contenté d’indiquer ensuite, en réponse à une question, que Mikati désire visiter Ryad et qu’il y serait le bienvenu, le royaume étant son pays. Abbas Mahmoud Abbas, également reçu dans l’aile de palace qu’occupe Mikati, s’est montré à peine plus prolixe. Il était accompagné du ministre palestinien des AE, Koudoua, de son conseiller Abou Roudeyna et de l’ambassadeur palestinien au Brésil, Audeh. Abbas, interrogé sur la 1559 et sur l’armement des camps, a redit que l’application de la résolution onusienne concerne le gouvernement libanais et que l’Autorité palestinienne appuie toute décision que ce gouvernement prendrait, ajoutant que les Palestiniens sont au-dessous et non au-dessus de la loi. Il a confirmé qu’une délégation palestinienne va se rendre au Liban pour débattre de nouveau de la question. Quant à Mikati, il a déclaré que l’accord est total, que la question continue à être étudiée, ajoutant que les propos de Abbas donnent, par ailleurs, de l’espoir dans la paix. Moussa Après un entretien avec le ministre argentin des Affaires étrangères sur la situation de la colonie libanaise dans ce pays, Mikati a successivement reçu les ministres des Affaires étrangères d’Égypte et du Maroc, puis le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa, qui a indiqué par la suite que la région et le Liban connaissent actuellement une suite d’événements importants. L’avenir du Liban, a-t-il souligné, est en jeu à travers les prochaines législatives, tandis que le monde arabe connaît bien des problèmes au sujet d’une quelconque initiative de la Ligue concernant la 1559, notamment pour ce qui est de l’armement palestinien, Moussa a répondu que la Ligue, en tant qu’organisation régionale, respecte les résolutions du Conseil de sécurité. Mais qu’il faut tenir compte des modalités d’application, du timing et des circonstances, précisant qu’à ce stade, la question n’a pas encore été abordée en pratique. À la remarque que l’armement palestinien est une responsabilité arabe, Moussa a rétorqué qu’il y a actuellement au Liban des élections, une réorganisation de la situation en perspective. Qu’on ne peut donc rien demander au Liban dans cette phase et que nul en dehors du Liban ne doit intervenir, le sujet devant être traité par la suite. Sur le point de savoir si la Ligue est avec les loyalistes ou avec les opposants au Liban, Moussa a sursauté : « Loyalistes, opposants, qu’est-ce que cela veut dire ? Nous sommes avec le Liban. Le changement est-il terminé ? Le processus est toujours en cours et n’a pas encore connu de station. » Toujours en réponse à une question, Moussa a réaffirmé que le monde entier se préoccupe de savoir qui a commis l’abominable attentat contre le président Rafic Hariri et qu’il ne faut pas que l’affaire soit étouffée, comme d’autres ont pu l’être. Mikati a enfin reçu le vice-ministre syrien des AE, Walid Moallem. Un mot de Hammoud De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a prononcé lundi un mot devant la conférence préparatoire des chefs de diplomatie. Pour souligner l’intérêt que le Liban porte au sommet arabo-latino-américain, vu les rapports étroits qu’il entretient avec les pays d’Amérique du Sud. Hammoud était parmi les convives du déjeuner donné ensuite par le ministre brésilien des Affaires étrangères au cours duquel les échanges ont porté sur les mécanismes à prévoir pour régulariser les rapports arabo-latino-américains, notamment sur le plan économique comme dans le domaine culturel. Il est ainsi prévu qu’il y aurait une rencontre générale tous les trois ans au niveau du sommet et tous les deux ans au niveau des ministres ou des experts. Dans son speech, Hammoud a, bien entendu, mis l’accent sur la densité considérable de la présence d’origine libanaise dans le continent sud-américain. Il a relevé que les pays arabes, autant que les pays sud-américains, souhaitent un nouvel ordre mondial fondé sur l’équité et sur le respect de la loi internationale. Il a appelé à l’application des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité concernant le conflit israélo-arabe, en base du principe, « la terre moyennant la paix ». En rappelant que le sommet arabe de Beyrouth avait pris une initiative de paix en 2002, confirmée par le dernier sommet d’Alger. Il a souligné que le Liban, malgré ou à cause d’une longue guerre intérieure, se veut un pays de dialogue. Qualifiant l’assassinat du président Hariri d’attentat terroriste et affirmant que le gouvernement libanais reste déterminé à faire la lumière sur ce crime. Tout comme il est résolu à consolider la sécurité, la stabilité politique et économique en exigeant la libération de Chebaa. Pour conclure que les législatives constitueront une étape importante dans la consécration de la démocratie libanaise.
BRASILIA - De notre envoyé spécial, Khalil FLEYHANE
À la tête d’un cabinet des élections transitoire, Nagib Mikati n’en prend pas moins soin, à la Hariri, de son rôle diplomatique. Il voyage beaucoup. Après New York, le Brésil. En étendant le plus possible, toujours à la Hariri, son entregent international, par des contacts personnels au plus haut niveau. Il avait vu, on le sait,...