Le député de Zghorta se dit prêt à s’allier avec les Forces libanaises et le CPL Frangié plaide en faveur de l’union politique des chrétiens

Le député Sleimane Frangié s’est posé hier en champion de l’union des forces politiques représentatives des chrétiens, annonçant à partir de Bkerké qu’il visitera le général Michel Aoun et qu’il est tout à fait disposé à rencontrer Mme Sethrida Geagea. Il a par ailleurs assuré qu’à ce stade, il ne songe pas à la présidence de la République, mais qu’il sera en faveur de « tout honnête homme ». Le général Aoun étant rangé, par lui, dans cette catégorie. «J’ai senti que le patriarche est quelque peu écœuré du climat qui règne (...) Plus que jamais auparavant, j’appelle aujourd’hui à l’union des chrétiens, non par réflexe confessionnel, mais parce que j’ai conscience que cela serait dans l’intérêt de leur présence politique au Liban. Autrement, leur situation après ces élections sera encore plus défavorable qu’aujourd’hui », a-t-il dit. « Le problème, a ajouté M. Frangié, réside dans ceux qui ont lancé des slogans et ont marché devant nous, avant de changer. Certains pensent que la physionomie de la prochaine Assemblée sera différente. Je pense le contraire, mais c’est son discours qui changera. » M. Frangié s’est par ailleurs promis de divulguer, vendredi, dans un entretien télévisé, certaines des manœuvres de l’opposition, sans nécessairement donner de noms. Il a cependant exclu de ses critiques les Forces libanaises et le Courant patriotique libre du général Michel Aoun. C’est avec ces deux courants qu’il est possible de s’allier, selon lui, pour l’émergence d’un front politique chrétien fort. C’est dans ce cadre qu’il a affirmé qu’il va rencontrer le général Aoun. Parallèlement, il a invité Mme Geagea à ne pas céder au « chantage » de certaines forces politiques et à ne pas « vendre la liberté de Samir Geagea pour un siège électoral à Bécharré ». Selon lui, le chef des Forces libanaises ne sera pas libéré avant les élections législatives. Ses chances de l’être, après les élections, seront meilleures, a-t-il dit. Le député de Zghorta a par ailleurs affirmé qu’une réconciliation avec les Karamé est nécessaire. Il a relevé que cette réconciliation ne doit pas être faite « un jour avant le vote de la loi d’amnistie, comme s’il s’agissait d’une simple formalité ». Enfin, M. Frangié a estimé que tout se passe « comme si on cherchait à exclure de l’équation politique une partie des chrétiens ».