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Quatre bougies et un programme en treize points Kornet Chehwane publie un bilan en forme de manifeste

Soufflant sa quatrième bougie, la Rencontre de Kornet Chehwane a publié un bilan en forme de manifeste, proposant un programme en treize points. Et développant les données suivantes : – D’abord, un raccourci de dates : fondation le 30 avril 2001, départ des Syriens le 30 avril 2005. Ce qui réalise l’appel initial, lui-même fondé sur le manifeste des évêques maronites du 20 septembre 2000, à la souveraineté et à l’indépendance. – La Rencontre a constamment œuvré à l’unification des rangs des Libanais, condition première de la libération qui implique que l’on tourne la page du passé et qu’on lance un vrai dialogue national. – La Rencontre a agi pour contrer ce que l’on appelle le « ihbat », le sentiment de frustration et de désappointement qu’éprouvaient les Libanais. En contribuant à la réconciliation druzo-chrétienne initiée par la tournée en montagne du patriarche Sfeir le 3 août 2001. Les élections du Metn ont confirmé que les Libanais étaient désormais déterminés à s’impliquer dans la vie publique, pour le changement. – La Rencontre a subi les coups du système sécuritaire libano-syrien qui a tenté de l’isoler et de la disloquer. En usant de toutes les atteintes aux libertés publiques, passant par les arrestations, les menaces de mort, le recours à l’appareil judiciaire pour fabriquer des dossiers et intenter des procès politiques. Sans compter la mise en place de rassemblements pour cerner la Rencontre et l’empêcher de communiquer avec d’autres forces du pays. Grâce au soutien du patriarche Sfeir et de l’opinion publique, la Rencontre a pu résister à ces multiples assauts. – Elle a pu de la sorte livrer la bataille contre la prorogation anticonstitutionnelle du mandat du président Lahoud. – Elle s’est efforcée ensuite, avec succès, d’unifier les rangs de l’opposition en vue de la bataille de l’indépendance, à travers les législatives. En lançant l’idée d’un retour à la formule 1960, à laquelle la Rencontre reste attachée. – Le système sécuritaire a décidé de stopper cette marche en avant. « N’ayant pas réussi, dit le communiqué de Kornet Chehwane, à susciter des contradictions au sein de l’opposition, il a perpétré le 14 février le crime de l’assassinat des martyrs, le président Rafic Hariri, le député Bassel Fleyhane et leurs compagnons. Provoquant une colère populaire qui s’est transformée en vaste mouvement, l’“intifada de l’indépendance”. – La peur s’est envolée, les Libanais, séparés par la guerre puis par la tutelle syrienne, se sont retrouvés. Au sein d’une vague sans précédent, empreinte de lucidité. Illustrée par la manifestation du 14 mars, l’une des plus impressionnantes du monde. – Le texte de la Rencontre rappelle ensuite les faits marquants de ces dernières semaines : retrait syrien, indépendance libanaise retrouvée, constitution d’une commission d’enquête internationale, éviction des cadres sécuritaires et du procureur. – Mais après l’assassinat du président Hariri, et après la manifestation du 14 mars, le système sécuritaire s’est employé à faire ajourner les élections. En exécutant, affirme le communiqué, « les explosions du Metn et du Kesrouan ». Et en atermoyant dans la formation d’un nouveau gouvernement. L’opposition a contré ce plan. Cependant, le système a agi pour torpiller la formule de 1960, ainsi que le projet d’amnistie pour Samir Geagea. Les engagements La Rencontre énumère ensuite les treize points d’un programme général pour l’édification d’un État moderne : – Consécration de la coexistence. Réhabilitation des principes démocratiques libertaires, de l’indépendance de la justice, des organismes de contrôle. Mise en chantier de la réforme administrative, de la lutte contre la corruption, du trafic d’influence, du copartage, du clientélisme. Pour rétablir la confiance dans un Liban devenu un État de droit, loin de l’immixtion illégitime des services de sécurité. – Respect des droits de l’homme et des libertés publiques ou privées. Dont le droit d’opinion, d’expression, de rassemblement, de partis, de syndicats, d’associations, de la liberté d’information. – Rejet de toute forme de système politico-sécuritaire, les services ne devant s’occuper que de sécurité militaire, en restant sous la coupe de l’autorité politique. Suppression du service du drapeau et limitation de la compétence des tribunaux militaires aux affaires de l’institution militaire. – Application de la décentralisation administrative, en révisant le découpage des districts. – Élaboration, immédiatement après les élections, d’une loi électorale ménageant Taëf, la coexistence, en assurant une vraie représentation parlementaire de l’électorat. Dans l’égalité, côté dépenses électorales notamment, et dans la transparence. En ramenant l’âge électoral à 18 ans. Et en permettant aux Libanais du dehors de voter. – Établissement de sains rapports avec la Syrie, à travers des relations diplomatiques, en règle, après réexamen des accords bilatéraux déjà conclus. – Confirmation du droit, et du devoir, de l’État libanais d’étendre son autorité à l’ensemble du territoire national par le truchement de ses seules forces régulières. Car l’État a seul le droit de décider de la guerre et de la paix. Le Liban ne doit plus servir d’exutoire, de lice pour autrui. L’État doit dès lors prendre dans son giron les forces qui ont contribué à la libération du territoire occupé par Israël, en refusant que ces forces soient classées comme terroristes. – Priorité à la réforme financière, pour sortir du cercle vicieux de l’endettement et du déficit budgétaire. – Chantier national de réédification de l’économie, en encourageant les investissements, notamment de la part des émigrés. Et en favorisant la justice sociale, à travers un plan permettant au Liban de mieux adhérer au partenariat européen et à l’Organisation mondiale du commerce. – Équilibrer la complémentarité entre les secteurs de production, en dynamisant l’industrie et l’agriculture. Et en consolidant les percées du secteur des services, du marché financier et du tourisme. – Rénovation du capital humain libanais par une saine politique pédagogique, une stratégie de santé valable, une politique de l’emploi. – Soutien aux petites et moyennes entreprises, promotion de la femme dans la vie publique ou active, rétablissement de l’indépendance syndicale, élargissement de la classe moyenne. – Prendre soin des équilibres écologiques, lutter contre la réduction des espaces verts, contre la pollution de l’air ou de l’eau, contre les abus sur le littoral ou en montagne.

Soufflant sa quatrième bougie, la Rencontre de Kornet Chehwane a publié un bilan en forme de manifeste, proposant un programme en treize points. Et développant les données suivantes :
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