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Actualités - CHRONOLOGIE

Colloque « Psychanalyse de l’état amoureux » à l’USJ

Comment aime-t-on quand on est homme ou femme, jeune ou vieux, adepte de telle religion ou de telle autre ? La passion est-t-elle dans le corps, dans le psyché ou dans les deux à la fois ? Qu’y a-t-il d’interdit dans le désir amoureux ? Quel serait le destin de celui qui ne peut plus aimer, qui n’est plus aimé ou qui ne veut plus aimer ? Autant de questions auxquelles tenteront de répondre psychanalystes libanais et européens, biologistes, philosophes et littéraires dans le cadre de la cinquième journée d’étude du Cercle d’études psychanalytiques, qui aura lieu demain samedi 14 mai, à partir de 8h, au campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (USJ), bâtiment C, 5e étage, salle polyvalente. « L’objectif de ce colloque annuel est de faire réfléchir le public sur un thème qui n’est pas nécessairement lié à l’actualité socio-politique », explique M. Mounir Chamoun, psychologue-psychanalyste, vice-recteur de recherches à l’USJ, l’un des fondateurs de la Société libanaise de psychanalyse, fondateur du Cercle d’études psychanalytiques et de l’Université pour tous. « Lorsqu’à la suite de la Première Guerre mondiale, Albert Einstein a écrit à Sigmund Freud une lettre lui demandant les raisons pour lesquelles les gens se font la guerre, Freud a répondu que la guerre se trouve dans les pulsions de mort que l’être humain renferme, poursuit M. Chamoun. Mais en même temps, la réponse à cela se trouve dans l’affectif et dans l’émotion, et tant que les gens puissent se respecter et s’aimer, il n’y aura pas d’autres solutions. » « Le thème de l’amour que nous avons choisi cette année est une sorte de réponse à ce qui continue à nous diviser et à ce qui provoque l’adversité, le conflit et surtout la haine, ajoute M. Chamoun. L’amour c’est l’antithèse de la haine, mais il la contient aussi. Il n’y a pas d’amour sans haine. » Pourquoi ce thème ? « Parce que nous avons constaté, en tant que psychanalystes, que la plupart des troubles pour lesquels on nous consulte sont en général en rapport direct avec la vie amoureuse, répond M. Chamoun. Parfois même, des troubles graves comme des dépressions sévères, des états mélancoliques ou des tentatives de suicide sont en rapport avec l’amour ou le désamour. Les gens crèvent de faim d’amour. » Et d’insister : « Il s’agit de proposer quelques issues. Le mal-aimé n’est pas condamné à rester mal aimé. Il y a souvent le soutien social qui est très important, d’où l’importance de la famille comme lieu d’accueil de la souffrance dans notre société libanaise. Mais il y a aussi les voies de la sublimation. Très souvent les gens narcissiquement blessés sont de grands créateurs. On retrouve d’ailleurs derrière toute grandeur essentiellement une blessure de l’amour parental. Tout le monde ne peut pas sublimer. On peut sublimer l’amour et aussi le non-amour. Mais tout le monde n’a pas cette possibilité. C’est pourquoi nous avons voulu apporter un soutien à ces gens qui n’arrivent pas à sublimer et qui crèvent de ne pas être aimés. Ce n’est pas nécessairement une mort physique, c’est souvent une mort psychique, une sorte de dévitalisation de l’intérieur. » À l’ordre du jour du colloque, organisé avec le concours de l’Université pour tous, du département de psychologie et du Conseil de la recherche de l’USJ, les thèmes suivants : « Amour et passion », « Quelle biologie des passions ? », « Amour et méditation », « Tu n’aimeras point : le traumatisme du désir », « Premières amours », « La femme et l’amour », « La virginité, cette fiction de l’amour » et « Mourir de ne plus aimer ou de ne plus être aimé ».
Comment aime-t-on quand on est homme ou femme, jeune ou vieux, adepte de telle religion ou de telle autre ? La passion est-t-elle dans le corps, dans le psyché ou dans les deux à la fois ? Qu’y a-t-il d’interdit dans le désir amoureux ? Quel serait le destin de celui qui ne peut plus aimer, qui n’est plus aimé ou qui ne veut plus aimer ? Autant de questions auxquelles tenteront de...