Résultats préliminaires de la commission militaire conjointe Pour Beyrouth, le campement de Deir el-Achaer se trouve en territoire syrien

Une commission militaire mixte libano-syrienne a affirmé hier que le campement des troupes de Damas situé à l’est de Deir el-Achaer et de Kfarkouk, villages frontaliers de la Békaa-Ouest, est situé en territoire syrien. Cette commission militaire conjointe formée à la demande du Premier ministre, Nagib Mikati, est composée d’officiers et d’experts en topographie appartenant aux armées libanaise et syrienne. L’armée avait publié, hier, un communiqué soulignant que « la direction générale de l’armée libanaise a décidé, en coordination avec la direction de l’armée syrienne, de former une commission militaire conjointe composée d’officiers et d’experts en topographie pour examiner la question du maintien de soldats syriens dans la région de Deir el-Achaer et de Kfarkouk ». Ces mêmes propos ont été tenus hier à Damas par un haut responsable syrien cité par l’agence officielle Sana. Hier en soirée, le chef du gouvernement a reçu « les résultats préliminaires de l’enquête des instances sécuritaires concernées », indique un communiqué publié par le bureau de presse de M. Mikati. « Les travaux de vérification effectués ont montré que la position militaire syrienne en question est située à l’intérieur du territoire syrien et les questions qui ont été soulevées à ce sujet n’étaient donc pas précises », indique le texte. Sur le terrain, des habitants de Deir el-Achaer attendaient toujours hier que les derniers soldats syriens déployés au Liban quittent leur village. Selon eux, cette persistance des soldats syriens chez eux est due à la légèreté avec laquelle a été tracée la frontière entre leur village et le territoire syrien. « Nos frontières sont enchevêtrées. Et, si vous voulez la vérité, c’est la faute à la France », qui a tracé la frontière en 1920, a affirmé Ahmed Nasr, directeur d’une école du village. Le chef du gouvernement, attendu aujourd’hui à Damas, avait affirmé lundi dernier dans une interview au quotidien français Le Monde que l’armée syrienne maintient une position « à l’intérieur du territoire libanais » à Deir el-Achaer. « Deir el-Achaer est à la frontière entre les deux pays, mais nous avons la certitude que la position syrienne est à l’intérieur du territoire libanais », a-t-il assuré. « Nous allons bien évidemment en parler avec la Syrie à l’occasion de ma visite à Damas », a poursuivi M. Mikati. « Dans la mesure où la direction syrienne a pris la décision, assurément la plus difficile pour elle, de ne maintenir aucune présence militaire ni des services de renseignements au Liban, elle n’a aucun intérêt à maintenir quelques camions militaires et quelques soldats à Deir el-Achaer », a fait valoir M. Mikati. « Cette question sera réglée rapidement », a-t-il estimé. L’équipe onusienne chargée de vérifier le retrait à Baalbeck Par ailleurs, l’équipe de l’Onu chargée de vérifier le retrait des troupes syriennes du Liban s’est rendue hier, au second jour de sa mission sur le terrain, à Baalbeck. Outre la visite du terrain, l’équipe utilise l’aviation dans ses vérifications, a indiqué un officier libanais sous le couvert de l’anonymat. L’équipe de l’Onu, accompagnée d’officiers de l’armée libanaise, s’est rendue à l’emplacement des positions que l’armée syrienne maintenait à Baalbeck et Doris et a visité les lieux où se trouvait le siège des services de renseignements militaires syriens dans la ville ainsi que son annexe. Lundi, l’équipe avait visité l’emplacement des positions que l’armée syrienne maintenait dans un autre groupe de villages de la Békaa. La tournée de l’équipe onusienne devrait englober la plupart des positions qui étaient occupées par les troupes syriennes. Selon des sources libanaises, l’équipe de l’Onu chargée de vérifier le retrait du Liban poursuivra son travail aujourd’hui. Arrivée jeudi dernier au Liban, l’équipe onusienne, qui doit faire son rapport dans la semaine au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, a rencontré plusieurs responsables libanais, notamment le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane. Elle est formée par le conseiller militaire adjoint des forces de paix de l’Onu, le général sénégalais Elhadji Mouhamadou Kandji, d’un de ses adjoints, le commandant finlandais Kari Olavi Makinenirc, et du chef d’état-major de la force de l’Onu à Chypre, le colonel britannique Ian Sinclair.