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Actualités - ANALYSE

Certains opposants redoutent que Aoun ne détourne le sit-in à son profit La jeunesse s’apprête à lever le camp, place de la Liberté(photo)

Homologation anticipée du changement, sinon de la victoire finale : deux mois et demi après le signal de la révolution blanche succédant à l’assassinat du président Hariri, la jeunesse s’apprête à lever le camp, place de la Liberté. Là, le sit-in a rassemblé les générations montantes de toutes les communautés, de toutes les régions, de toutes les tendances opposantes. Du Courant du futur au Parti socialiste progressiste, en passant par les indépendants, les Forces libanaises, les aounistes, les Réformateurs kataëb, les Nationaux libéraux, le Bloc national... Toute la palette représentée au sein de la Rencontre du Bristol, et encore plus. Certains de ces mouvements ont déjà fixé la date du départ qui aurait lieu samedi. D’autres hésitent encore. Revendications Les cadres du Futur et du PSP, réunis la semaine dernière, ont estimé qu’il est temps de cesser le mouvement, maintenant que les demandes initiales sont satisfaites ou en voie de l’être sous peu. Ces revendications s’énumèrent comme suit : – Formation rapide d’un gouvernement représentant toutes les parties. – Engagement formel des autorités à coopérer pleinement avec la commission internationale d’enquête sur l’assassinat du président Hariri. – Retrait syrien conformément à la 1559. – Remplacement des chefs des services sécuritaires. – Organisation des élections législatives dans les délais constitutionnels. Des sources militantes progressistes indiquent qu’il faut se tourner, le mois prochain, vers un double objectif : la campagne électorale. Et la préparation des examens officiels, scolaires ou universitaires. Ce qui est d’autant plus pressant que la plupart des jeunes campeurs ont certainement perdu du temps, côté études, depuis la mi-février. Frictions Les professionnels de la politique sont, de leur côté, généralement d’avis qu’il vaut mieux que les jeunes détellent maintenant. Parce que, avec l’approche des élections et en raison de prises de position diversifiées, certains groupes commencent à se regarder avec méfiance, en chiens de faïence. À preuve qu’il y a eu dernièrement des frictions musclées entre aounistes et FL. Ce qui a nécessité l’intervention des FSI et de l’armée. Samedi Dès lors, les jeunes du Futur et du PSP ont décidé de donner l’exemple du départ en pliant tentes et bagages samedi prochain. En se frottant les mains pour le bilan positif réalisé en deux mois. Car, à leur sens, il est indéniable que l’opération commune a beaucoup aidé l’opposition unifiée. En contribuant fortement, par exemple, au succès du 14 mars, journée nationale de la marche et de la manifestation dite du million. Ou même du million et demi. Aoun Il faut cependant signaler un détail : nombre d’opposants appréhendent sourdement que Michel Aoun, à son retour le 7 mai, ne détourne au profit de sa propre popularité le sit-in. Du moment qu’il se propose de visiter la place de la Liberté dès son arrivée à Beyrouth pour déposer des couronnes sur la tombe du président Hariri et de ses compagnons de martyre. Mais aussi pour haranguer les jeunes, son courant mobilisant tous ses effectifs dans cette perspective. Car l’accueil populaire à l’aéroport même a été interdit. En tout cas, les autorités militaires et sécuritaires ont prévu des dispositions serrées pour contrôler le maintien de l’ordre, le 7 mai place de la Liberté et dans les allées qui y mènent. Le campement des tentes, s’il en subsiste, sera cerné. Les responsables prévoient des mesures contre les auteurs d’infractions. Comme les jeunes qui revêtent des tenues léopard, prohibées. Manigance Les autorités ont reçu des rapports selon lesquels certaines parties tenteraient de provoquer des troubles. Pour exploiter la situation, après le retrait des Syriens. Et afin de montrer que les Libanais sont toujours divisés et inaptes à se gouverner tout seuls, sans tutelle. Un thème que certains pôles, on le sait, ont maintes fois développé, dans leurs tentatives de justifier le maintien de la présence militaire syrienne. Philippe ABI-AKL

Homologation anticipée du changement, sinon de la victoire finale : deux mois et demi après le signal de la révolution blanche succédant à l’assassinat du président Hariri, la jeunesse s’apprête à lever le camp, place de la Liberté. Là, le sit-in a rassemblé les générations montantes de toutes les communautés, de toutes les régions, de toutes les tendances...