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Actualités - CHRONOLOGIE

CD - Dans les bacs, « Le miroir de l’éternité », de Houtaf Khoury Un rêve pour la paix...(photos)

On avait applaudi ses compositions au piano, interprétées par sa femme, la pianiste Tatiana Primak-Khoury, une ravissante virtuose échappée des nouvelles de Tourgueniev... Une pianiste au-dessus de tout éloge, qui fait le bonheur de nombreux pianophiles dans le paysage musical libanais tant par ses prestations remarquées que par sa présence assidue sous les feux de la scène. Aujourd’hui, la vedette lui est volée par son mari, Houtaf Khoury, dont le dernier CD est déjà dans les bacs des cédéthèques. Titre plein de poésie et d’une dimension sans nul doute un peu métaphysique: Le miroir de l’éternité. Un miroir et une éternité où Wissam Boustany prête le talent de sa flûte, enchantée et enchanteresse, pour une inspiration marquée pourtant par la tourmente et la guerre, avec des échappées belles vers des zones d’amour et de paix. Angoisse et mélancolie dues à l’injustice et l’oppression. Un monde jeté en pâture au chaos de l’univers et où l’homme se débat pour trouver son équilibre et sa paix. Voilà le fil conducteur de cette musique aux influences musicales diverses, allant de l’Arménie au Liban en passant par l’Ukraine. Il ne faut pas l’oublier, le compositeur, originaire de Tripoli, a peaufiné ses études musicales à Kiev. Cela est pour le cheminement secret de la partition. À travers folklore et frontières géographiques, demeure la dimension humaine et universelle face au désarroi et au trouble de vivre. Un rêve pour la paix où la haine et les luttes fratricides seraient bannies: telle est la formulation de cette œuvre tout en sensibilité. Œuvre décrivant l’environnement des personnes un peu en mal-être, en l’occurrence celui du monde arabe pris dans le tourbillon des événements... Œuvre tissée aussi de phrases sous influence de musique russe, à mi-chemin du pathos et des tons véhéments, où oubli, désillusion et renaissance se succèdent comme une chaîne inévitable. Écriture d’une audacieuse modernité, voilà l’enjeu de cette partition qui ne manque pas d’ambition par les thèmes sérieux proposés. Tendre vers la liberté pour mieux savourer le parcours d’une vie: c’est ainsi que se présente cette musique oscillant entre lenteur, rythmes et un largo non dénué d’une certaine grave majesté. Au menu du CD aussi, un Concerto pour flûte d’Aram Khatchadourian qui eut la fascination pour le folklore arménien, azerbaidjanais et géorgien. Un concerto écrit d’abord pour le violon de David Oistrakh et que Jean-Pierre Rampal a transcrit pour la flûte tant il avait été séduit par ses couleurs, ses rythmes et ses cadences. Et dernier morceau gravé, la Symphonie de chambre n° 3 de Yevhen Stankovych, prolifique compositeur né en 1942 en Svaliana, en Ukraine, et honoré de plus d’un prix. Dont justement celui de l’Unesco pour cet opus sélectionné en 1985 comme l’une des dix meilleures compositions au monde. Œuvre originale et dense, aux préoccupations multiples, dans ses thèmes récurrents et obsessionnels. Dominée par une sorte de désespoir et de ton sombre aux confins du romantisme, elle offre des moments de paix fugaces et se termine toutefois sans donner une conclusion claire. Aux commandes du vent, Wissam Boustany qui n’a plus besoin d’être présenté au public et que tous les mélomanes libanais connaissent parfaitement. Il prête toute la fluidité, la douceur ou la colère des mélodies de ces trois compositeurs réunis sur une même platine par le biais d’une flûte aux sonorités plus que séduisantes. L’Orchestre symphonique national de l’Ukraine est ici dirigé par maestro Vladimir Sirenko, pair d’Esa-Pekka Salonen et Simon Rattle. Edgar DAVIDIAN

On avait applaudi ses compositions au piano, interprétées par sa femme, la pianiste Tatiana Primak-Khoury, une ravissante virtuose échappée des nouvelles de Tourgueniev... Une pianiste au-dessus de tout éloge, qui fait le bonheur de nombreux pianophiles dans le paysage musical libanais tant par ses prestations remarquées que par sa présence assidue sous les feux de la scène....