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Social - Deux ONG se mobilisent pour que la réinsertion intègre le débat public Un projet pour faciliter aux handicapés la participation aux élections et à la vie politique

Qui se rend compte des multiples obstacles qui entravent le chemin d’un handicapé quand il se rend aux urnes ? Les bureaux de vote sont souvent situés dans les étages, ce qui rend leur accès difficile aux handicapés moteurs, notamment. Parfois, ce sont les préjugés de la société qui sont l’ennemi, envers des non-voyants ou des malentendants par exemple. Et dans tous les cas, comme toutes les causes à caractère social, celle de la réinsertion des handicapés n’est pas encore centrale dans les campagnes électorales, davantage axées sur la politique pure et simple. Comment y remédier, encourager les handicapés à prendre part plus activement aux élections et intéresser les candidats à leur cause ? À un peu plus d’un mois des élections, vu que les bouleversements politiques ne leur ont pas permis de se lancer plus tôt, l’Union des handicapés du Liban et l’Association de la jeunesse non voyante entament un projet de sensibilisation, destiné autant aux handicapés qu’aux candidats. Cette initiative vise à aplanir les obstacles logistiques et politiques qui limitaient jusqu’à présent la participation des handicapés aux élections et à la vie politique, et à introduire en force la cause de leur réinsertion dans le débat public. Même s’il est difficile, dans un délai si court, d’atteindre tous les objectifs, les deux associations travaillent dans la limite du possible. Pour prendre contact avec un maximum de handicapés, leurs membres iront sillonner les régions et les centres locaux. Ils ont prévu de distribuer des affiches et des brochures explicatives dans les rues. Ils mèneront évidemment une campagne médiatique pour tenter de sensibiliser le plus grand nombre. Par ailleurs, les deux ONG coordonnent avec l’Association pour la démocratie des élections, qui va, de son côté, former des observateurs indépendants pour suivre de près les difficultés auxquelles sont confrontés les handicapés lors du scrutin. En tant que mesure pratique sur le terrain, les deux ONG ont prévu des projets pilotes dans quatre régions : elles choisiront un échantillon de bureaux de vote à Beyrouth, dans la banlieue sud de la capitale, à Nabatiyeh et dans la Békaa, pour tenter d’y créer les conditions idéales de vote pour les handicapés, ce qui prendra probablement la forme de tentes dressées à l’extérieur. Un bilan sera effectué après le scrutin. Les représentants des deux ONG assurent que ce mouvement ne vise pas à appuyer tel candidat ou tel autre. Un comité sera formé bientôt pour se réunir avec les différentes forces politiques, avec les responsables et avec les candidats, pour les amener à considérer de plus près la question du handicap qui pourrait toucher jusqu’à 10 % de la population (bien que des statistiques officielles et fiables n’existent pas). Enfin, dans le cadre du projet, les ONG proposeront d’ajouter des articles à la loi pour faciliter la participation des personnes handicapées aux élections. Ou alors l’adoption de décrets d’application de la loi-cadre sur les droits des handicapés, qui existe depuis trois ans environ.
Qui se rend compte des multiples obstacles qui entravent le chemin d’un handicapé quand il se rend aux urnes ? Les bureaux de vote sont souvent situés dans les étages, ce qui rend leur accès difficile aux handicapés moteurs, notamment. Parfois, ce sont les préjugés de la société qui sont l’ennemi, envers des non-voyants ou des malentendants par exemple. Et dans tous les cas, comme...