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Actualités - OPINION

Le soutien international, un levier de redressement économique

Il est clair que le sponsoring international aide puissamment le Liban à traiter ses problèmes. La formation rapide du cabinet Mikati, en vue d’organiser les législatives dans les délais et d’ouvrir la voie à la commission internationale d’enquête, est notoirement le fruit de ce parrainage extérieur accentué. Lequel se fonde manifestement sur un agenda par étapes ou par secteurs. L’on a veillé tout d’abord à assurer avant tout la stabilité monétaire, la valeur de la livre, pour que l’impact de l’assassinat du président Hariri ne provoque pas de krach financier. Cette protection s’est maintenue, face au risque de déstabilisation monétaire découlant des tensions politiques intérieures qui ont suivi l’assassinat, des agitations de la rue, ainsi que de la crise ministérielle prolongée. Malgré les stratégies de la Banque centrale, malgré ses réserves en devises fortes, la confusion ambiante aurait affecté fatalement les cours de change, sans le mur de support psychologique, facteur essentiel en termes d’économie ou de finances, que constitue l’intérêt pointu porté du dehors au Liban. Des sources informées indiquent qu’avec une lucidité remarquable, le premier réflexe des Américains et des Européens avait été de demander, après l’assassinat du président Hariri, dans quelle mesure la Banque centrale pourrait résister non seulement au choc, mais à une crise prolongée potentielle. En proposant d’aider. Riad Salamé, architecte de la politique bouclier, est parvenu encore une fois à protéger la stabilité monétaire. Mais aussi, dans le cadre d’un plan de coopération avec le secteur bancaire privé initié depuis des années, à rassurer globalement les déposants, pour limiter les dégâts en termes de fuite des capitaux. Parallèlement, Salamé a prévu un financement partiel du lourd déficit budgétaire étatique, pour cette année et même pour l’année suivante. Grâce à l’apport du secteur bancaire ou aux opérations de swap ; mais aussi grâce à des emprunts extérieurs. Ces efforts auraient cependant pu avorter, sans la certitude que les pays amis ainsi que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international ne laisseraient pas tomber le Liban. Dans ce contexte, et en signe d’encouragement soutenu, les capitales concernées multiplient les déclarations prédisant à ce pays un avenir prospère. Confiance De leur côté, les hommes d’affaires et les investisseurs avertis se disent généralement optimistes. En raison justement du capital confiance dont les Libanais bénéficient dans le monde où l’on apprécie, par exemple, que les hôtels du front de mer, lourdement frappés lors de l’attentat du 14 février, aient si vite réparé, repris leurs activités, en les dynamisant par diverses prestations ou manifestations nouvelles. Tandis que la vie reprend progressivement dans les restaurants, les boîtes, les cafés du centre-ville. Les observateurs notent de leur côté que la stabilité monétaire a rassuré les investisseurs, les déposants, les institutions économiques. Et que le niveau de vie n’a pas fléchi sous le poids de la crise. Car un fort sentiment de confiance se dégage de l’espoir, tangible, d’un changement positif en direction de la liberté et de la démocratie. Une évolution qui ne peut qu’être bénéfique pour l’économie libanaise. Ainsi le gouvernement, qui sera formé après les élections, devra s’occuper sérieusement d’alléger la dette publique et de relancer le plan de marche de Paris II. Avec le soutien, formellement promis par les présidents Bush et Chirac ainsi que par d’autres, des pays amis. Cependant, pour que le Liban se dégage de l’ornière, il lui faut avant tout consolider sa stabilité politique et sécuritaire. Le processus commence par le retrait des troupes syriennes et de leurs services de renseignements. C’est-à-dire par la cessation du régime d’immixtion et de tutelle. Il doit se poursuivre, sous la supervision du cabinet Mikati, par des élections transparentes, libres, régulières, dans les délais constitutionnels. Car une éventuelle reconduction du mandat du Parlement actuel, issu d’un scrutin vicié, serait une prorogation de la crise. L’ancien vice-président du Conseil Issam Farès, qui suit toujours de près la situation économique, souligne qu’à ce niveau, ce serait mauvais de ne pas respecter les délais. La dernière étape de la normalisation tant attendue devrait s’articuler autour d’une vraie réconciliation nationale après le retour du général Michel Aoun et la libération de Samir Geagea. Une réconciliation assortie de la mise en place d’un cabinet d’union nationale qui engagerait un vaste plan de réformes. Émile KHOURY

Il est clair que le sponsoring international aide puissamment le Liban à traiter ses problèmes. La formation rapide du cabinet Mikati, en vue d’organiser les législatives dans les délais et d’ouvrir la voie à la commission internationale d’enquête, est notoirement le fruit de ce parrainage extérieur accentué. Lequel se fonde manifestement sur un agenda par étapes ou par secteurs....