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Actualités - CHRONOLOGIE

Lahoud, Berry, Mikati et Murr sont arrivés hier au Vatican pour l’intronisation de Benoît XVI Atmosphère gaie et détendue dans l’avion emmenant la délégation officielle à Rome

Rome, de Scarlett HADDAD On les aurait pris pour de vieux amis qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Comme si le matin même ils ne s’étaient pas vus au Conseil des ministres. Mais dans l’avion qui a emmené à Rome le président Émile Lahoud, le Premier ministre Nagib Mikati, ainsi que le président de la Chambre Nabih Berry et le vice-président du Conseil Élias Murr, l’atmosphère était particulièrement gaie et détendue. Il est vrai que contrairement au voyage à Rome effectué il y a quinze jours, l’occasion est le commencement d’une nouvelle ère au Vatican avec l’intronisation du pape Benoît XVI, mais c’est aussi la célébration d’un début réel de détente au Liban. Accompagnés de leurs épouses, Andrée Lahoud, Randa Berry et May Mikati (Murr est venu seul), les responsables n’ont pas beaucoup parlé politique, préférant échanger des plaisanteries et des conversations amicales. Pour eux, le train est désormais en marche et, sauf imprévu, les élections doivent avoir lieu à la date prévue, puisque les obstacles sont en train d’être éliminés les uns après les autres. En tout cas, Lahoud, Mikati et Berry sont en train de remplir « leur part du contrat », même si tous les trois refusent de reconnaître l’existence d’un « deal » quelconque. Même la défection soudaine du ministre Ghassan Salamé qui, selon des sources bien informées, avait donné son accord préalable avant de changer d’avis pour des raisons qui ne sont pas encore tout à fait claires, ne semble pas leur poser de problème. Si Daoud Sayegh n’obtient pas l’aval de tout le monde, on pourra faire appel à l’ancien ministre Élias Hanna. Mais pour l’instant, les responsables ne veulent rien précipiter et attendent les réactions à la déclaration ministérielle. Ils sont en tout cas satisfaits de la formule trouvée pour les chefs des services de sécurité, notamment le directeur de la Sûreté générale et le commandant en chef des FSI. Le fait que tous les deux se soient placés à la disposition du Conseil des ministres leur permet une suspension honorable, en attendant la fin de l’enquête qui sera menée par la commission internationale. S’ils sont blanchis, ils pourront reprendre leurs fonctions. Sinon, la justice devra suivre son cours. Selon des sources bien informées, le décret de leur suspension a été déjà rédigé. Il ne reste qu’à remplir la date du début de la suspension qui reste liée à l’arrivée de la commission d’enquête internationale. Dès que celle-ci sera officialisée, ce qui devrait être fait la semaine prochaine, le décret sera soumis au Conseil des ministres et constituera une issue acceptable pour tout le monde, évitant de désagréables frictions entre les chefs des services de sécurité et certains ministres. Dans l’avion, c’était donc un Premier ministre très souriant qui est venu saluer les journalistes un à un, alors que le président de la République est venu lui aussi s’enquérir de leurs besoins. Berry et Murr sont restés dans le couloir central, bavardant en toute tranquillité. À 21h30 heure de Beyrouth, l’avion présidentiel a atterri à l’aéroport militaire de Rome, et la délégation officielle a été accueillie par un responsable du ministère des AE italien, un autre du Vatican, et les ambassadeurs Naji Abi Assi et Melhem Mesto, qui travaillent en équipe harmonieuse et efficace. Le chef de l’État en a profité pour exprimer l’importance que revêt pour le Liban l’intronisation d’un nouveau pape, surtout que Sa Sainteté Benoît XVI affirme vouloir poursuivre la politique de Jean-Paul II dans l’ouverture sur les autres religions. Le président a donc jugé tout à fait normal que le Liban participe à la cérémonie d’intronisation en offrant au pape et au monde le spectacle de l’unité de sa population et de ses responsables. Le Liban, selon Lahoud, s’est engagé sur cette voie et dans cette mission. Aujourd’hui, des rencontres sont prévues, notamment avec le patriarche maronite, le cardinal Sfeir. Mais pour les journalistes libanais, le grand moment sera l’audience qu’accordera le nouveau pape aux médias du monde entier.

Rome, de Scarlett HADDAD

On les aurait pris pour de vieux amis qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Comme si le matin même ils ne s’étaient pas vus au Conseil des ministres. Mais dans l’avion qui a emmené à Rome le président Émile Lahoud, le Premier ministre Nagib Mikati, ainsi que le président de la Chambre Nabih Berry et le vice-président du Conseil Élias Murr,...