Conférence - Chéhayeb, Khoury et Kanaan à l’USJ Accord de Taëf et résolution 1559 : différences et similitudes

Quelles différences et quelles similitudes entre l’accord de Taëf et la résolution 1559 de l’Onu ? C’est sur ce sujet que le comité estudiantin des sciences politiques de l’Université Saint-Joseph (USJ) a organisé une conférence débat avec trois figures de l’opposition, les députés Akram Chéhayeb et Ghattas Khoury, et le membre du Courant patriotique libre (CPL) Ibrahim Kanaan. En marge du sujet principal, sur lequel les avis divergeaient sans être vraiment antagonistes, les trois intervenants ont insisté sur l’unité de l’opposition et la nécessité de tenir les élections dans les délais. M. Chéhayeb a expliqué que quand l’opposition a facilité la formation du gouvernement, elle l’a fait suivant les engagements tenus par le nouveau Premier ministre de démettre de leurs fonctions les responsables sécuritaires et le procureur général, et de démanteler le système policier syro-libanais. Il a réaffirmé que l’unité de l’opposition doit être préservée « aujourd’hui, demain et après-demain », et que la libération de Samir Geagea et le retour de Michel Aoun sont une nécessité. Dans son intervention, M. Kanaan a souligné qu’il n’y avait pas de différence fondamentale entre l’accord de Taëf et la 1559, s’étonnant du fait que l’on puisse approuver le premier et pas la seconde. Après un aperçu historique sur les circonstances de l’adoption de l’accord de Taëf, il a conclu que les circonstances avaient alors mené à une mainmise syrienne totale au lieu d’aider le Liban à recouvrer sa souveraineté et son indépendance. Selon lui, la différence, aujourd’hui, c’est que les conditions pour l’application de la 1559 sont réunies, ce qui n’était pas le cas pour Taëf. M. Khoury a récapitulé les bouleversements qu’a connus le Liban depuis l’épisode de la prorogation du mandat du président de la République. Pour ce qui est du nouveau gouvernement, il a précisé que l’opposition n’avait pas choisi la personne de Négib Mikati, mais plutôt ses engagements pour l’organisation des élections législatives dans les délais constitutionnels et la démission des responsables sécuritaires. Il a assuré que le but recherché par l’opposition est de se faire représenter au Parlement pour ensuite arriver à un accord politique qui sorte le pays du système confessionnel.