Bkerké affiche sa satisfaction à l’égard du gouvernement Mikati Les prélats maronites insistent sur le maintien de la loi sur le caza (Photo)

La réunion mensuelle des évêques maronites, hier à Bkerké, sous l’égide du patriarche, Mgr Nasrallah Sfeir, a débouché sur deux importantes prises de position, l’une concernant la formation du nouveau gouvernement et l’autre touchant à la loi électorale. Les prélats ont ainsi adopté une attitude positive à l’égard de la nouvelle équipe ministérielle et sont allés jusqu’à souligner que leur satisfaction n’était pas altérée par les observations négatives faites par certains milieux politiques à l’égard de quelques-uns des membres du cabinet. Ce bon point accordé par l’Église maronite au cabinet Mikati s’est toutefois accompagné d’une insistance sur la nécessité de maintenir le projet de loi électorale soumis par le précédent gouvernement à la Chambre et fondé sur le caza. Pour les évêques, la recherche d’une nouvelle loi est « une perte de temps ». « Les prélats accueillent avec satisfaction l’élection du nouveau pape Benoît XVI, nom choisi par le cardinal Joseph Ratzinger, ancien président de la Congrégation de la doctrine de la foi et bras droit du pape disparu Jean-Paul II pendant près d’un quart de siècle », rapporte un communiqué lu à l’issue de la réunion. « Ils souhaitent longue vie à Sa Sainteté au service de l’Église, lui qui avait vécu ses questions doctrinales et humaines, auxquelles il avait contribué par des écrits et des prises de position notoires, et demandent à leurs fils de prier pour que Dieu l’assiste dans sa mission, ajoute le communiqué. Ils demandent aussi aux prêtres des paroisses et des couvents de sonner les cloches en signe de joie pour une durée d’un quart d’heure dimanche prochain à midi, jour du début de son pontificat. » Les évêques ont en outre été « informés par Sa Béatitude et les prélats qui l’ont accompagnée à Rome des détails des obsèques grandioses du pape Jean-Paul II, auxquelles ont participé des représentants de presque tous les États et quelque deux millions de fidèles ». Cette participation est « l’illustration de la gratitude à l’égard de l’action menée (par Jean-Paul II) au service de l’Église et de l’humanité entière », estime le texte. Sur le plan local, les évêques maronites affirment avoir « accueilli avec satisfaction la formation du gouvernement après une période de longue attente, et cela en dépit des remarques formulées par certains milieux politiques au sujet de quelques-uns de ses membres ». « Ils espèrent que le temps ne sera pas gaspillé à la recherche d’une nouvelle loi électorale, le précédent gouvernement ayant soumis au Parlement un projet adoptant le caza comme circonscription électorale et permettant aux électeurs de choisir leurs députés librement et parmi des candidats qu’ils connaissent bien », souligne le commmuniqué. Pour les évêques, ce projet vaut mieux que « de perdre le temps à trouver une nouvelle loi, laquelle est censée avoir été adoptée au lendemain des précédentes législatives ». « En tout état de cause, poursuivent les évêques, il ne faut pas que des lois électorales soient élaborées chaque quatre ans, parce que cela est un signe de négligence, d’incapacité et de courte vue, et que la situation de l’économie ne supporte pas l’attente et les tergiversations. » Évoquant par ailleurs « le retrait de l’armée et des services de renseignements syriens du Liban après trente ans de séjour », le communiqué souligne que ce retrait, « qui s’est accompagné de considérations que nous n’avons pas l’intention d’évoquer, même si l’histoire le fera, est susceptible d’amener les deux peuples syrien et libanais à édifier des relations de coopération étroite et fructueuse entre eux, et cela sur la base de l’équité et de la cordialité ». Le texte des prélats maronites critique d’autre part « la confusion dans les rangs » et estime que la conjoncture actuelle requière « l’unification du discours afin de dégager le pays de ses crises à répétition ». Au sujet du décès du député Bassel Fleyhane, le communiqué souligne que cet événement « rouvre des blessures qui n’ont pas encore été cicatrisées » et souhaite que le Liban « en guérisse à tout jamais ». « Nous demandons à Dieu d’inciter tous ceux qui n’hésitent pas à recourir aux explosions et au terrorisme à bannir ces méthodes néfastes pour l’humanité entière ». À noter que le patriarche Sfeir doit se rendre demain vendredi au Vatican pour prendre part à la cérémonie d’intronisation du pape Benoît XVI, prévue dimanche prochain.