Ghassan Salamé se récuse

L’élan que Négib Mikati cherche à imprimer au gouvernement de transition chargé d’organiser les élections législatives a été quelque peu compromis, hier, par la défection de M. Ghassan Salamé, qui devait y détenir le portefeuille de l’Éducation nationale. À l’issue d’une journée de suspense, M. Salamé a publié un communiqué annonçant qu’il refuse sa nomination « pour des raisons académiques ». Professeur de relations internationales à l’IEP (Institut d’études politiques – Paris), M. Salamé aurait fait valoir que l’acceptation du poste compromettrait le deuxième semestre des chercheurs qui travaillent sous sa direction. On apprenait aussi en soirée, de source ministérielle informée, que l’excuse invoquée par M. Salamé était parvenue au Premier ministre en cours de journée, mais que cette décision a été gardée secrète, dans l’espoir que M. Salamé finirait par céder aux insistances de M. Mikati. Certains milieux attribuent le refus de M. Salamé aux menaces et intimidations dont il aurait fait l’objet, après l’adoption de la résolution 1559, le 2 septembre dernier, par le Conseil de sécurité de l’Onu. M. Salamé a été accusé d’avoir été l’un des inspirateurs, sinon l’un des auteurs, du texte de la résolution.