Fléchettes N’avoue jamais...

C’est le titre d’un tube des années soixante. Et une règle intangible, universelle autant qu’historique, pour tout coupable. Autant que pour tout bon agent. Inventif. Ainsi, selon Mahmoud Hammoud, Farid Abboud, ambassadeur à Washington, ne s’est jamais présenté au palais de Verre à New York, où il n’a rien à faire, avec une note « libanaise » réclamant le gommage du terme « terroriste » qualifiant, dans le projet de résolution 1595, l’assassinat de Rafic Hariri. Toujours selon Hammoud, il n’y a jamais eu de cabinet noir au palais Bustros. Où Jamil Sayyed n’a pas mis les pieds, pour participer à l’élaboration d’un plan d’action visant à mettre les bâtons dans les roues de la commission d’enquête internationale. Techniquement, faute de preuves tangibles, ces démentis ne peuvent qu’être acceptés. Il reste que, malgré son haut degré de professionnalisme, Hammoud a laissé échapper un lourd aveu. Son département a planché sur un programme d’accords avec la commission internationale. Sous son égide de ministre démissionnaire. Uniquement chargé d’expédier les affaires courantes. Aucunement de planifier le proche ou lointain avenir. Surtout pas à un moment où un nouveau gouvernement est sur le feu, comme on dit. Sans compter, surtout, que les AE, d’après ses propres dires, ont à charge de préparer les projets d’accords avec des parties étrangères, au bénéfice du gouvernement. Or, et c’est là que le bât blesse, il n’y a aucun accord, au sens juridique international, à conclure avec la commission internationale. Tout au plus des arrangements d’ordre pratique, au jour le jour. Qui ne concernent du reste en rien les Affaires étrangères. Nuance à laquelle le fin diplomate qu’est Hammoud, auteur naguère de l’exploit retentissant d’une rupture avec le Koweït, semble encore assez étranger. J. I.