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Selon les néoloyalistes, c’est bien un cabinet d’entente qui a été formé

Pas de ministres-candidats, le scrutin dans les délais. Mikati tient ses engagements, affirment ses proches. Qui passent outre à certains « détails » de défi, comme la présence de forts symboles d’allégeance à des postes-clés cités dans les conditions de l’opposition. Comme la Défense et les Affaires étrangères. Pour l’entourage du nouveau président du Conseil, les 14 constituent un cabinet d’entente nationale, puisqu’ils viennent des quatre points cardinaux de l’horizon politique local. Ils ajoutent que non seulement le gouvernement va gérer de saine manière les élections, mais encore qu’il va permettre au pays de se dégager du sombre tunnel où il se trouve depuis si longtemps. Les néoloyalistes reconnaissent que l’opposition pourrait murmurer. Ils indiquent que Mikati va discuter calmement avec ses pôles, loin des feux de la rampe. Pour les convaincre qu’en définitive, leurs aspirations fondamentales vont être satisfaites. Mikati lui-même ne cesse de répéter qu’il tient à honorer ses engagements. Mais il pousse en même temps un bémol de taille, lorsqu’il relève qu’il ne résume pas à lui tout seul le Conseil des ministres. Une façon de se dédouaner d’avance pour des décisions que le nouvel Exécutif prendrait et qui ne seraient pas conformes à ce que lui-même a pu promettre. Il indique, avec une modestie remarquable, que tout ce qu’il peut faire, c’est d’avancer des idées, qui seraient ou non retenues. Ajoutant qu’il va s’efforcer de dynamiser le rôle des institutions. Pour leur rendre une crédibilité perdue ces derniers temps, la décision se trouvant forgée en dehors des allées constitutionnelles du pouvoir. Du côté de l’opposition, la priorité déclarée restant à l’organisation des élections dans les délais, on déclare appuyer le gouvernement à cette fin. Ce qui ressemble bien plus à un pacte de non-agression qu’à un traité d’alliance. Et cela se comprend, répétons-le, au vu des aspects étranges qu’offre la sélection ministérielle. Plusieurs pôles opposants déclarent d’ailleurs en privé qu’ils réservent leur prise de position définitive à l’égard du cabinet. En attendant de voir ce que le Conseil des ministres va faire par rapport à la loi électorale. Certes, Mikati se dit favorable au caza. Mais en soulignant, répétons-le également, que le dernier mot ne lui appartient pas. Entraves Et n’appartient même pas au gouvernement, puisque la Chambre a toute latitude d’amender le projet de loi qui lui est transmis, de le transformer éventuellement de fond en comble. Au point de remplacer le caza par le mohafazat assorti d’une dose de proportionnelle, formule exigée par Berry et le Hezbollah, entre autres. Il reste que, toujours selon ses proches, Mikati, pour respectueux qu’il soit des prérogatives collégiales du Conseil des ministres, compte défendre fermement le caza lors du débat entre quatre murs. La mise en jeu de sa toute fraîche autorité pourrait sans doute faire la différence. Mais, notent les observateurs, ses alliés naturels avaient promis à Karamé monts et merveilles, avant de le poignarder pratiquement dans le dos. Une façon analogique de s’inquiéter des pièges que l’on pourrait tendre au nouveau chef du gouvernement. D’autant plus facilement, ou probablement, qu’il n’est pas l’un des porte-étendards patentés de la ligne dite nationale incarnée par la Rencontre de Aïn el-Tiné. Dont la dislocation, semblable à celle de feu le Rassemblement parlementaire loyaliste, n’ébrèche en rien, finalement, cette influence récurrente des décideurs. Qui ont d’ailleurs toujours aimé diviser, surtout leurs fidèles, pour régner. Toujours est-il qu’un passage important vient d’être effectué. On sort d’une crise avec un homme neuf. Qui, toujours au dire de ses proches, n’a pas l’intention de n’être qu’un président électoral de transition. Mais de jeter dès à présent les bases d’une action politique à long terme. Visant à remettre le pays sur pied, en tirant profit d’un large soutien international et régional. Ajoutant que d’ailleurs, le choix de Mikati est le fruit d’un consensus arabo-international évident articulé autour de Washington, Damas, Ryad, Paris et les Nations unies. Mikati, indique encore son entourage, espère jeter les ponts pour la cimentation de saines relations bilatérales libano-syriennes. En misant du reste sur la solide amitié qui le lie au président Bachar el-Assad. Ainsi que sur une tâche évidemment facilitée par la mise en œuvre de la 1559 ou du pacte de Taëf, à travers le retrait syrien. Ce qui devrait permettre, sans doute, une normalisation des relations syro-françaises, à travers peut-être une mission de bons offices libanaise. Il reste que, ponctuellement, Mikati espère décrocher rapidement la confiance du Parlement. Pour pouvoir organiser les législatives dans les délais légaux. Philippe ABI-AKL

Pas de ministres-candidats, le scrutin dans les délais. Mikati tient ses engagements, affirment ses proches. Qui passent outre à certains « détails » de défi, comme la présence de forts symboles d’allégeance à des postes-clés cités dans les conditions de l’opposition. Comme la Défense et les Affaires étrangères. Pour l’entourage du nouveau président du Conseil, les 14...