Le président du Conseil désigné défend l’équilibre au sein de son équipe Mikati : Un gouvernement qui représente toutes les parties

Le Premier ministre désigné, Négib Mikati, a assuré hier que son gouvernement représente « toutes les parties libanaises » et a anticipé certaines critiques éventuelles à l’encontre de la composition de son équipe en affirmant que la formation du cabinet transitoire sera saluée par certains et dénigrée par d’autres. Il a aussi anticipé la déclaration ministérielle en fixant les principaux objectifs de son cabinet : organiser les élections législatives, renforcer l’unité nationale, se pencher sur tous les dossiers fondamentaux au Liban, consolider les relations avec la Syrie et protéger la Résistance. Même si son cabinet doit assumer la transition en attendant la mise en place d’un nouveau gouvernement, M. Mikati a indiqué que son équipe représente « le début de la construction du futur ». « J’ai étudié tous les noms, j’ai pris en considération tous les points de vue et j’ai pu trouver un équilibre au sein du Conseil des ministres », a déclaré M. Mikati dans une conférence de presse qu’il a tenue à Baabda, après la lecture du communiqué officiel annonçant la composition du cabinet. Il a qualifié d’« utiles la fusion et la diversité » qu’il a dit avoir privilégiées pour mettre en place son équipe, « qui représente toutes les parties libanaises », estimant que le clientélisme n’avait pas cette fois sa place dans la formation de l’équipe ministérielle. « Nous avons tablé sur le meilleur », a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il y a eu « des calculs déterminés qui ont commandé la présence de certaines personnes » au sein du cabinet. Il n’a pas donné davantage de précisions, se contentant de déclarer : « Soyons réalistes, nous connaissons le Liban et nous vivons dans ce pays. Agissons donc dans ce cadre. » Pour présenter son équipe, il a affirmé : « C’est un gouvernement de la non-rancune et du coup d’envoi de la construction du futur. Durant sa courte durée de vie, il doit organiser les élections, et s’il réussit, un gouvernement d’entente nationale regroupant tout le monde verra le jour », a ajouté M. Mikati. Le Premier ministre désigné a reconnu que l’opposition exprime des réserves sur la composition de son équipe. « Mais l’opposition doit aussi tenir compte de l’équilibre dont j’ai fait état. Elle ne peut pas tout avoir. Les loyalistes non plus. Certains opposants exprimeront des réserves sur les loyalistes et vice versa, mais nous devons tous agir comme un seul homme en Conseil des ministres, surtout que notre objectif à tous est le même : assurer l’organisation des élections », a-t-il soutenu, tout en soulignant que certains ministres bénéficient du soutien de l’opposition. Il n’a pas voulu répondre à la question de savoir si son équipe retirera le projet de loi électorale présenté par le cabinet Karamé au Parlement, affirmant qu’il appartient au Conseil des ministres de se prononcer sur la question, même s’il a son propre point de vue à ce sujet. En ce qui concerne les services de sécurité, M. Mikati a réitéré son appel à la démission de leurs chefs, précisant qu’il avait réclamé durant son entretien avec le chef de la délégation d’experts de l’Onu, Peter Fitzgerald, la formation d’une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Hariri. « Nous voulons connaître la vérité sur la mort de Hariri. Aussi faut-il réviser la situation des chefs des services de sécurité. Mais cette question doit aussi être examinée par les membres du gouvernement auxquels je vais communiquer mon point de vue. Je vous promets que le Conseil des ministres tranchera parce qu’il y va de l’intérêt du Liban qui est au-dessus de toute autre considération », a-t-il fait valoir. M. Mikati a lancé un appel à une coopération entre toutes les forces actives politiques en cette période précise pour paver la voie à l’étape postélectorale. « Aujourd’hui, nous préparons le terrain à cette étape. Mais, pour le moment, notre objectif n’est pas le chantier géant auquel il faudra s’attaquer dans quelques semaines ou quelques mois, mais l’organisation des législatives, la consolidation de l’unité nationale, l’examen de tous les dossiers fondamentaux, le renforcement des relations avec la Syrie et la protection de la Résistance », a-t-il observé.