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L’opposition syndicale obtient gain de cause La juge des référés inflige un camouflet aux loyalistes de la CGTL

C’est tard dans la soirée d’hier que la juge des référés, Zalfa al-Hassan, a rendu sa décision relative au recours présenté par un groupe de syndicats contre une décision du président du conseil exécutif de la CGTL, Ghassan Ghosn, et du vice-président de la centrale, Saadeddine Hamidi Sakr. Le recours conteste la légalité de la décision d’accepter les demandes d’adhésion de six nouvelles fédérations syndicales à la CGTL inféodées à des figures politiques prosyriennes, une initiative qui a fait monter d’un cran la tension entre le camp des opposants et celui des loyalistes au sein de la centrale syndicale. Dans son jugement, la magistrate a invalidé la réunion tenue le mardi 5 avril par la direction de la CGTL au cours de laquelle les 6 organismes ont été intégrés à la centrale, infligeant un véritable camouflet aux loyalistes de la CGTL. Elle a en outre annulé la réunion de la CGTL prévue aujourd’hui au cours de laquelle le corps électoral devait fixer la date des élections en sollicitant les parties concernées à recourir aux tribunaux spécialisés. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le secrétaire général du syndicat de la presse et des médias, Yasser Nehmeh, s’est dit satisfait de cette décision qui vient couronner une bataille menée depuis des années pour libérer la CGTL de l’emprise des loyalistes, notamment du ministère du Travail. Selon le syndicaliste, la CGTL a fait l’objet d’un scénario « semblable à celui qui marque, depuis pratiquement deux mois, la scène politique », à savoir une confrontation larvée entre les syndicats dits de l’opposition et ceux qui relèvent des loyalistes. À deux mois des élections au sein de la centrale syndicale, les syndicats loyalistes (17 en tout) tentent par tous les moyens de conforter leurs positions face aux « opposants » devenus majoritaires (20 au total) au sein de la centrale. Dernière hérésie en date : la création de 6 nouveaux syndicats de couleur loyaliste, dont certains ne sont qu’une duplication d’organisations déjà existantes. Initiés et soutenus par le ministère de l’Intérieur, les nouveaux venus au sein de la CGTL n’ont pas recueilli l’approbation des syndicats de l’opposition qui ont immédiatement contesté la manière « frauduleuse » dont les nouveaux syndicats ont été imposés. D’où le recours à la justice qui s’est immédiatement saisie du dossier. Selon M. Nehmeh, cette manœuvre a été « orchestrée par la direction de la CGTL, qui a adopté, de manière illégale, la décision de l’intégration des 6 syndicats malgré le vote opposé exprimé par la majorité ». Plus tôt dans la journée, M. Ghosn avait tenu une conférence de presse au siège de la CGTL au cours de laquelle il a souhaité la bienvenue aux nouveaux membres : « Une nouvelle pléiade de militants engagés est venue rejoindre la centrale syndicale. Elle a été admise sur base du règlement interne l’autorisant à adhérer à la CGTL, ce qui représente un droit inaliénable pour les forces syndicales », a-t-il dit. Et M. Ghosn de dénoncer le recours devant la justice intenté par l’opposition, qualifiant les informations avancées par cette dernière de « mensongères ». Il a en outre affirmé que la centrale désignera un avocat pour sa défense. Sur le terrain, le conflit qui oppose les deux camps s’est traduit par une course à l’occupation des locaux de la CGTL, où chacune des deux parties devait y tenir ses réunions. Refoulés par les loyalistes qui ont fermé la porte au nez de l’opposition, les membres du « Comité d’urgence syndicale » et de « l’Alliance syndicale et démocratique » ont fini par se réunir devant l’entrée du bâtiment, sous la présidence de Yasser Nehmeh. « Le slogan de la porte ouverte lancé par M. Ghosn est tombé », a ironisé M. Nehmeh, précisant que la direction était au courant de leur meeting. Les participants ont examiné la situation économique et sociale, l’aggravation de la crise financière dans le pays et ses répercussions sur le pouvoir d’achat des travailleurs et de l’ensemble des Libanais. À l’issue de la rencontre, les participants ont publié un communiqué dans lequel ils ont annoncé la relance du mouvement revendicatif, sur base du programme des doléances approuvé lors du premier congrès syndical qui s’est tenu à l’hôtel Beaurivage le 16 janvier dernier. Ils ont en outre dénoncé « la mainmise » du ministère du Travail sur la centrale syndicale, mettant en garde contre la poursuite d’une telle politique. À ce sujet, les membres de l’opposition syndicale ont exhorté le chef de l’État, Émile Lahoud, et le Premier ministre désigné, Omar Karamé, de nommer un nouveau ministre du Travail qui « soit indépendant », et dont « la réputation est irréprochable ». Les participants ont par ailleurs appelé à la tenue d’un congrès national de solidarité au siège de l’Ordre de la presse le jeudi 14 avril pour « défendre les moyens de subsistance du citoyen et la liberté ». Seront également évoqués, lors de ce congrès, les moyens de réactiver le rôle de la centrale syndicale qui « doit pouvoir agir en toute indépendance ». Reste à savoir si les prochaines élections au sein de la centrale syndicale connaîtront le même cheminement que celui des futures législatives, dont le sort ne semble pas encore tranché à ce jour.
C’est tard dans la soirée d’hier que la juge des référés, Zalfa al-Hassan, a rendu sa décision relative au recours présenté par un groupe de syndicats contre une décision du président du conseil exécutif de la CGTL, Ghassan Ghosn, et du vice-président de la centrale, Saadeddine Hamidi Sakr. Le recours conteste la légalité de la décision d’accepter les demandes d’adhésion de...