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Actualités - CHRONOLOGIE

Le CPL se désolidarise des FL en faveur du Courant du futur Samir Doumit revient en force à la tête de l’Ordre des ingénieurs(PHOTOS)

C’est par 3 734 voix contre 2 617 pour Imad Wakim (FL) et 1 010 pour Frida al-Rayess Chammas (indépendante) sur un total de 7 700 voix que l’ancien président de l’Ordre des ingénieurs, Samir Doumit (Futur), a remporté les élections de la présidence de l’Ordre. Si la victoire du candidat haririen et de ses 5 colistiers (candidats au conseil de l’Ordre) peut être considérée comme un premier triomphe électoral pour les haririens, on ne peut pas en dire autant pour le camp de l’opposition dont le morcellement a gravement terni son slogan en faveur de l’unité. Le tableau des alliances qui se sont concoctées les deux derniers jours précédant le scrutin était d’autant plus « absurde » aux yeux de certains observateurs qu’ils considéraient cette élection comme un « tremplin » pour les consultations parlementaires à venir. Le retrait en dernière minute du candidat aouniste, Élie Bsaybès, effectué « au nom de l’unité de l’opposition », n’a fait que réduire le morcellement pour le limiter à deux candidats, les voix aounistes ayant été vite récupérées par le candidat du Futur aux dépens du candidat FL. Pour l’équipe victorieuse, cette logique n’est pas recevable puisqu’il s’agit d’une élection à caractère « professionnel » et « non politique ». Par conséquent, disent-ils, « toute alliance électorale se vaut tant qu’elle sert l’intérêt de l’Ordre », même si les alliances partisanes restent incontournables dans ce type d’équation. C’est en tout cas ce qu’a affirmé hier, une heure avant le début du dépouillement des voix, Samir Doumit, qui a estimé que son « mariage » avec le Hezbollah et Amal d’un côté et le CPL de l’autre a abouti à « rapprocher les camps adverses », ce qui, à son sens, « est une bonne chose ». « C’est l’Ordre qui, en définitive, en sortira victorieux », a-t-il dit. C’est un son de cloche différent qui s’est fait entendre au sein d’une partie de l’opposition chrétienne qui n’a pas caché sa « répugnance » face à ce qui s’est passé. « Je suis dégoûté », clame Imad Wakim, qui s’est trouvé lâché en dernière minute par les aounistes. Soutenu par le PSP, la Gauche démocratique et le Forum démocratique, le candidat des FL devait en principe compter sur les voix du CPL, dont le candidat s’est retiré samedi soir « pour sauvegarder l’unité de l’opposition ». Pour M. Wakim, cette manœuvre a servi de « camouflage » en faveur de M. Doumit, les voix aounistes ayant été majoritairement canalisées vers la liste haririenne. Toutefois, et malgré la présence de deux candidats aounistes (au conseil de l’Ordre) sur la liste de M. Doumit, certains membres du CPL ont tenu à voter pour Imad Wakim « par dépit ». C’est le cas de cette jeune ingénieur du CPL qui affirme ne pas apprécier la politique de « récupération » suivie par le candidat du Futur aussi bien que par le CPL. « Doumit a cherché à exploiter la mémoire de l’assassinat de Rafic Hariri, en s’attirant aussi bien les partis loyalistes que ceux de l’opposition, dit-elle. C’est une bête électorale qui sait très bien jouer sur les contradictions. » Également proche du courant du CPL, Léa déplore l’absence d’une commission chargée de trancher les litiges au sein de l’opposition, « qui aurait dû intervenir pour régler le différend entre Élie Bsaybès et M. Wakim ». « L’opposition a échoué au test de l’unité », affirme l’ingénieur qui reproche aux FL de n’avoir pas soutenu Bsaybès et au CPL d’avoir « vendu son âme » en s’alliant avec Doumit. À l’instar de sa collègue du CPL, Léa a préféré opter pour le « moindre mal » en se désolidarisant du courant «aouniste » et en votant pour le candidat FL. Du côté des partisans du Courant du futur, on « se félicite » de la coalition mise en place par M. Doumit, estimant qu’elle doit être considérée sous son seul angle tactique. « Politiquement, nous soutenons à fond l’opposition. Mais sur le plan syndical, l’alliance avec Amal et le Hezbollah est un appui ponctuel et sûr pour faire élire notre candidat », affirme Imad. Son collègue, tout aussi haririen, abonde dans le même sens, en vantant les compétences d’un Samir Doumit « dynamique et efficace » qui a « réussi à assurer plusieurs emplois aux chômeurs parmi les ingénieurs ». Candidat hezbollahi au conseil de l’Ordre, Saïd Ghosn tient le même discours, en soulignant que l’enjeu politique vient « en second lieu », la priorité étant d’assurer un président « qui a déjà fait ses preuves ». Quant à la lecture politique, elle doit se faire sous l’angle de l’alliance « naturelle » qui existait, depuis bien longtemps, entre Rafic Hariri, « grand défenseur de la résistance », et le Hezbollah, dit-il. Le candidat reconnaît toutefois que la thèse du rapprochement chiito-sunnite, qui s’est fait récemment à la lumière des tensions au sein de la rue mahométane, reste valable pour ce scrutin. Dans la mêlée, Frida Chammas, candidate « théoriquement » indépendante, a été évincée dans la cour des grands. Dans cette bataille, on ne peut plus politisée, la jeune candidate, qui tablait sur un programme électoral extrêmement sophistiqué pour recueillir les voix des ingénieurs indépendants, a fini par se rendre à l’évidence : seuls les partis politiques peuvent faire et défaire les présidents à l’Ordre. Jeanine JALKH Le résultat des élections Voici la liste des candidats victorieux aux élections de l’Ordre des ingénieurs : – Samir Doumit ( Futur) : 3 734 voix - président – Paul Nejm (CPL) : 3 541 voix - section de génie civil – Saïd Georges Aoun (CPL) : 4 509 voix - section de génie agricole – Moustapha Fawaz ( Amal) : 3 400 voix - assemblée générale – Saïd Ahmed Ghosn : 3 282 voix - assemblée générale – Bassem el-Oueini ( Futur) : 3 413 voix - assemblée générale.

C’est par 3 734 voix contre 2 617 pour Imad Wakim (FL) et 1 010 pour Frida al-Rayess Chammas (indépendante) sur un total de 7 700 voix que l’ancien président de l’Ordre des ingénieurs, Samir Doumit (Futur), a remporté les élections de la présidence de l’Ordre. Si la victoire du candidat haririen et de ses 5 colistiers (candidats au conseil de l’Ordre) peut être considérée...