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Actualités - ANALYSE

La communauté internationale déterminée à obtenir un changement du pouvoir au Liban Des pressions politiques et économiques sur le Liban et la Syrie en cas de report des élections

Les grandes puissances et notamment les coparrains des résolutions 1559 et 1595 s’étonnent de l’indifférence affichée par les responsables libanais à l’égard de l’appel lancé par le Conseil de sécurité pour l’organisation des législatives dans les délais constitutionnels. Ces grandes puissances brandissent la menace de pressions politiques et économiques qui seraient exercées sur le Liban en cas de report des élections. Selon des sources diplomatiques, les ambassadeurs de ces pays accrédités au Liban minimisent l’importance des accusations d’ingérences occidentales dans les affaires intérieures libanaises, lancées par une partie des responsables libanais et des courants loyalistes. Ces accusations n’ont pas empêché les présidents américain, George Bush, et français, Jacques Chirac, ainsi que leurs ministres des Affaires étrangères d’insister régulièrement sur la nécessité d’organiser le scrutin dans les délais, sans compter que la Russie a elle aussi appelé Damas, à travers son ministère des Affaires étrangères, à aider Beyrouth à organiser les élections dans les délais. Les grandes puissances, a-t-on indiqué de même source, regrettent qu’un groupe de Libanais, notamment le Rassemblement de Aïn el-Tiné, n’ait toujours pas saisi le message que la communauté internationale lui a adressé en cette étape cruciale de l’histoire du Liban, dans la mesure où Aïn el-Tiné, estiment ces puissances, a obligé Omar Karamé à former malgré lui le gouvernement, après avoir échoué à mettre en place un cabinet d’union nationale. Les ambassadeurs susmentionnés jugent que Aïn el-Tiné fait tout ce qui est en son pouvoir pour provoquer un report du scrutin et mettent en relief dans ce cadre l’insistance de ce rassemblement à retirer le projet de loi électorale prévoyant le caza comme circonscription électorale, pour en élaborer un autre, fondé sur le mohafazat et la proportionnelle. Ces diplomates affirment ne pas comprendre ce qui a poussé le président de la Chambre, Nabih Berry, à réclamer un nouveau mode de scurtin si ce n’est cette volonté de report, et relèvent dans le même temps l’étonnement que la démarche du chef du Parlement a créé chez certains membres de Aïn el-Tiné. Si ces diplomates sont sévères à l’égard de Aïn el-Tiné, ils n’épargnent pas non plus l’opposition, puisqu’ils considèrent que ce sont les positions différentes de ses composantes au sujet des circonscriptions électorales qui ont renfloué le camp loyaliste et l’ont encouragé à pousser Karamé à former le gouvernement au moment où ce dernier s’apprêtait à y renoncer. Quoi qu’il en soit, pour eux, il est évident que le report des élections ne sera pas seulement technique, s’il faut tenir compte du temps que prendra le vote d’une nouvelle loi électorale et la convocation des électeurs, après la formation d’un nouveau cabinet. Citant l’ambassadeur d’une des puissances occidentales, les mêmes sources affirment que ce dernier a informé un haut responsable libanais que tout ajournement des élections entraînera davantage de pressions internationales, politiques et économiques, sur le Liban et la Syrie. Cet ambassadeur a expliqué cette détermination des puissances occidentales à œuvrer pour que les élections aient lieu avant le 31 mai, par la volonté de la communauté internationale d’obtenir un changement de l’appareil politique au Liban, qui sera remplacé par un pouvoir démocratique, libre, transparent et politiquement indépendant. Un report de la consultation populaire, a-t-on ajouté, risque aussi de retarder la signature de l’accord d’association entre l’Union européenne et la Syrie ainsi que le déblocage des aides financières que la Commission européenne était supposée accorder au Liban et qui avaient été gelées après la prorogation du mandat du président Émile Lahoud. Khalil FLEYHANE

Les grandes puissances et notamment les coparrains des résolutions 1559 et 1595 s’étonnent de l’indifférence affichée par les responsables libanais à l’égard de l’appel lancé par le Conseil de sécurité pour l’organisation des législatives dans les délais constitutionnels. Ces grandes puissances brandissent la menace de pressions politiques et économiques qui seraient...