Les préparatifs pour le retour d’exil du général et de ses compagnons ont déjà commencé En principe, Michel Aoun sera à Beyrouth le 7 mai

Plusieurs signes concrets le prouvent : l’ère syrienne au Liban, la « pax syriana », est en passe d’être définitivement révolue. Ce n’est donc pas un hasard si celui qui a été l’adversaire le plus acharné de l’influence syrienne sur le pays du Cèdre depuis dix-sept ans, l’ancien Premier ministre Michel Aoun, s’apprête à rentrer au bercail avec un grand nombre de ses compagnons qui avaient pris avec lui, en septembre 1991, le chemin de l’exil forcé après l’invasion syrienne du palais de Baabda, le 13 octobre 1990. Aussi bien à Paris qu’à Beyrouth, les préparatifs pour le retour du général Aoun ont commencé. Au cours de ses dernières conférences, le général a fixé le 7 mai comme date butoir pour son retour d’exil, mais il s’agit d’une date de principe. « Cette date devra être confirmée par un communiqué officiel du bureau du général Aoun à Paris », a indiqué le porte-parole de l’ancien Premier ministre au Liban, le général Nadim Lteif, au cours d’une conférence de presse tenue samedi au Century Park Hotel, à Kaslik. C’est dans une ambiance débordant d’enthousiasme que l’ensemble des cadres du courant aouniste ont assisté à la conférence de presse puis au séminaire à huis clos pour commencer à préparer le retour de Michel Aoun à Beyrouth. Prenant la parole, le général Lteif a indiqué qu’il avait « eu l’honneur de participer à toutes les étapes du combat de l’ancien Premier ministre » en faveur de la souveraineté du Liban, « notamment dans les moments difficiles, depuis 1988 jusqu’à présent ». « Mais ma connaissance du général Aoun ne se limite pas aux dix-sept dernières années. Nous nous connaissons depuis un demi-siècle », a poursuivi Nadim Lteif, aussitôt interrompu par l’un des nombreux militants présents dans la salle, qui a hurlé : « Quelle chance vous avez ! » Et il en sera ainsi durant toute la conférence de presse, l’annonce du retour de Michel Aoun étant à chaque fois applaudie, ovationnée par les militants. « Quelques jours encore nous séparent du retour du général Aoun. Nous percevons tous ce retour comme une condition principale pour la renaissance d’un Liban souverain, libre et indépendant », a-t-il conclu. Prenant la parole, Alain Aoun a mis l’accent sur l’amertume de l’exil vécu par Michel Aoun, soulignant sa détermination à regagner un jour un pays libre et souverain. « Lorsque le général Aoun et ses compagnons ont quitté le pays il y a quinze ans, ce n’est pas par choix personnel, mais c’était le prix à payer, au niveau du peuple libanais, pour avoir résisté à l’occupation syrienne du Liban », a indiqué M. Aoun. « (...) Mais le moment est venu pour que le peuple libanais accueille enfin ses frères », a-t-il indiqué. Réclamant « la libération des prisonniers politiques » et des détenus libanais en Syrie, il a replacé le retour de Aoun dans le contexte de l’intifada populaire de l’indépendance. Aussi bien Alain Aoun que Grace Haddad, une autre cadre du CPL, ont ensuite mis l’accent sur le fait qu’un imposant accueil populaire sera réservé au général Aoun le jour de son retour, et que le courant aouniste était en train de mettre au point toutes les facilités pour permettre à ceux qui le désirent de participer à cet événement. Ils ont enfin souligné que le retour du général devrait être considéré comme une victoire pour le peuple libanais, l’ensemble de l’opposition, et non pas comme un gain partiel pour une fraction contre une autre. « Il s’agit d’un message d’ouverture, de partenariat et d’espoir », a ajouté Alain Aoun. Sur un autre plan, il convient de signaler que, durant le week-end, Michel Aoun s’est adressé devant une foule de partisans à Jbeil, Zghorta et Jezzine.