L’union princière d’aujourd’hui est la plus marquée par la malchance Charles et Camilla, un mariage entre deux enterrements (Photo)

Après 34 ans de patience et une série de contrariétés ou d’imprévus de dernière minute, dont la mort du pape, le prince Charles épouse enfin aujourd’hui Camilla Parker Bowles, un mariage certes princier mais qui ne suscite guère d’enthousiasme chez les sujets de sa gracieuse majesté. Le premier mariage de l’héritier de la couronne britannique avec Diana Spencer, 20 ans, en juillet 1981, avait été surnommé le « mariage du siècle », formidable conte de fées parfaitement chorégraphié qui avait suscité une ferveur quasi planétaire. Le deuxième restera probablement comme le mariage princier le plus marqué par la malchance, précédé par une cascade de déconvenues et célébré dans l’ombre de deux enterrements historiques, celui du pape Jean-Paul II hier – qui a contraint à repousser le mariage de 24 heures – et celui du prince Rainier de Monaco la semaine prochaine. Hier, à la veille du mariage, tout semblait pourtant enfin prêt à Windsor, paisible petite ville à 50 minutes en train de Londres. À 12h30, heure locale (11h30 GMT) aujourd’hui, Charles, 56 ans, prince austère et emprunté, épousera civilement Camilla Parker Bowles, 57 ans, extravertie décontractée, officialisant une histoire d’amour de plus de 30 ans ayant conduit à deux divorces, celui de Charles et Diana en 1996, et celui de Camilla et Andrew Parker Bowles en 1995. Vingt-huit personnes seront présentes dans la plus petite salle de la mairie de Windsor pour l’occasion, dont les quatre enfants adultes des mariés, et des membres de leur famille proche. Mais la mère du marié, la reine Élisabeth II, a préféré ne pas se joindre à cette cérémonie civile fort peu royale, et restera dans son château tout proche avec son mari le prince Philip. Vingt minutes plus tard, Camilla Parker Bowles sera Son Altesse Royale, duchesse de Cornouailles, et future reine si jamais Charles accède un jour au trône; une perspective qui fait enrager les 73% de Britanniques refusant l’idée d’une reine Camilla, qui devrait toutefois utiliser le titre de princesse consort. La reine n’a pas prévu de formellement saluer les nouveaux époux de retour au château de Windsor, et ne déjeunera pas avec eux. À 14h30, heure locale (13h30 GMT), le couple sera béni dans la chapelle du château de Windsor par l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, en présence de la reine et de quelque 800 invités: quelques rares célébrités – le chanteur Sting et le réalisateur Kenneth Branagh –, une poignée de membres de familles royales, le Premier ministre Tony Blair et les deux leaders de l’opposition, le reste étant composé de proches, d’amis et de membres du personnel. À 15h15, heure locale (14h15 GMT), dûment bénis après avoir prié pour leurs « péchés et leurs iniquités », Charles et Camilla, s’étant promis fidélité, quitteront la chapelle pour les appartements du château, où la reine offrira une réception à leurs invités. La seule musique sera celle d’une harpiste, et tout devrait être terminé à 17h45, heure locale (16h45 GMT). La météo devrait être exécrable, avec de la pluie et des températures largement inférieures aux normes saisonnières, et les Britanniques peu nombreux à regarder la bénédiction, qui sera télévisée. Mais après le déplacement du mariage civil au château, les objections légales au mariage, la décision de la reine de ne pas venir à la mairie, le report de 24 heures à cause de la mort du pape, Charles et Camilla n’en auront probablement cure. Leurs soucis derrière eux, ils partiront en voyage de noces à Birkhall en Écosse, dans une des résidences royales où ils ont déjà passé le week-end de Pâques.