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La traduction italienne du texte en polonais aurait été « tronquée » Une phrase disparue du testament papal provoque une vive émotion en Pologne (Photo)

Une phrase du pape évoquant l’éventualité de ses obsèques en Pologne, mystérieusement disparue de la traduction italienne de son testament, a suscité une vive émotion dans son pays natal. L’avant-dernier paragraphe du texte en polonais, daté du 6 mars 1979, indique : « En ce qui concerne les funérailles, je répète les dispositions qu’avait prises le saint-père Paul VI (avec un ajout en marge : sépulture dans la terre, pas dans un sarcophage, 13 mars 1992). Quant au lieu, que décident le collège des cardinaux et les compatriotes ». L’absence de cette dernière phrase a été immédiatement relevée par les médias polonais. « Les cardinaux ont temporisé avec préméditation. Leur décision de ne publier le testament du pape qu’à la veille des funérailles a permis au sacré collège d’éviter des revendications éventuelles de Polonais d’être consultés sur le lieu des obsèques », a commenté la télévision publique TVP. « Encore lundi, Joaquin Navarro-Valls (le porte-parole du Vatican) affirmait qu’il n’y avait rien dans le testament du pape concernant ces funérailles, alors que nous voyons clairement que Jean-Paul II évoquait l’éventualité d’être inhumé en Pologne », a ajouté un journaliste de la chaîne. Dans les premiers jours suivant le décès de Jean-Paul II, l’idée de ses funérailles en Pologne, et tout au moins celle de l’inhumation de son cœur à Cracovie, où il a passé 40 ans de sa vie, avait été évoquée avec insistance pas ses compatriotes qui considèrent déjà leur pape comme un saint. Les médias et commentateurs polonais ont bien noté que la portée de la phrase rédigée en 1979 a été pratiquement réduite à zéro par les précisions apportées ultérieurement par le pape, mais déjà des centaines d’internautes polonais ont clamé leur indignation. « Le sacré collège nous a menés en bateau », « On a empêché le pape de reposer en Pologne », peut-on lire sur les portails polonais www.wp.pl et www.onet.pl. « Si le pape ne voulait pas être enterré en Pologne, il ne l’aurait pas mentionné dans son testament. Le Vatican a menti par la bouche de son porte-parole, affirmant que le testament ne contenait aucune consigne concernant les obsèques », s’indigne un internaute. Et un autre de s’interroger : « Pourquoi les Romains usurpent-ils le droit de diriger l’Église catholique ? C’est bien eux qui ont martyrisé le Christ et opprimé son peuple. » « Le pape a certainement voulu reposer dans son pays natal. Mais il remplissait une mission universelle, il aimait tous les hommes du monde et il n’a donc pas pu évoquer autrement que par des mots couverts son désir d’être enterré en Pologne », estime un troisième. Dans son testament rédigé en polonais, Jean-Paul II précise à la date du 5 mars 1982 que par « compatriotes » il entendait son successeur à l’archevêché de Cracovie et l’épiscopat polonais, et il donnait la voix décisive au collège des cardinaux, tout en lui demandant de tenir compte « dans la mesure du possible » des demandes qui lui seraient adressées. Et trois ans plus tard, il allait encore plus loin en précisant que le collège des cardinaux n’avait aucune obligation d’interroger les « compatriotes » sur cette question, tout en pouvant le faire s’il le jugeait utile. « Cette dernière note me semble être une claire déclaration que le pape appartient à l’Église universelle et non à celle de Pologne », a commenté un vaticaniste polonais, Zbigniew Nosowski.
Une phrase du pape évoquant l’éventualité de ses obsèques en Pologne, mystérieusement disparue de la traduction italienne de son testament, a suscité une vive émotion dans son pays natal.
L’avant-dernier paragraphe du texte en polonais, daté du 6 mars 1979, indique : « En ce qui concerne les funérailles, je répète les dispositions qu’avait prises le saint-père Paul VI (avec un...