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Assassinat de Hariri - Réactions favorables de Lahoud, Berry et Karamé au vote de l’Onu Le Conseil de sécurité décide à l’unanimité la mise en place d’une commission internationale d’enquête

Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé hier à l’unanimité de ses quinze membres de mettre en place une commission internationale indépendante pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Deux amendements ont été introduits au texte parrainé par Washington, Paris et Londres, sachant que cinq autres pays membres ont coparrainé le texte juste avant le vote. La commission sera basée à Beyrouth (ce qui n’était pas prévu dans le texte initial) mais ne commencera pas sa mission avant plusieurs semaines, le temps que le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, achève le recrutement de ses membres qui doivent être « neutres et qualifiés ». Le deuxième amendement concerne l’extension du mandat de la commission : M. Annan doit en référer au Conseil de sécurité avant de le prolonger pour une période n’excédant pas les trois mois. « Nous avons été troublés par les questions soulevées dans le rapport Fitzgerald et nous voulons aller au fond des choses concernant cet assassinat que nous considérons comme un acte terroriste », a déclaré après le vote un diplomate américain, Stuart Holliday. Ces quelques mots sont suffisants pour expliquer la détermination manifestée par les auteurs de la résolution, Washington, Paris et Londres, pour faire toute la lumière sur l’attentat meurtrier du 14 février. Face aux réticences de la Russie et de la Chine, qui étaient hostiles à ce qu’elles considèrent comme une ingérence internationale dans les affaires d’un pays tiers et qui étaient favorables par conséquent aux réserves formulées par Beyrouth concernant la première mouture du texte, les auteurs du projet de résolution – qui porte le numéro 1595 – n’ont pas hésité à tenir compte de certaines remarques libanaises. Le texte, dont une copie nous a été envoyée par Wafic Ramadan, de Washington, a été ainsi légèrement amendé de manière à satisfaire le Liban sans pour autant modifier quoi que ce soit aux prérogatives ou à la nature de la mission de la commission. Ainsi, si les auteurs du projet de résolution ont accédé à la demande libanaise de ramener à trois mois, au lieu de six, le mandat de la commission, « à partir du début de ses travaux sur place », ils ont pris soin de prévoir une rallonge de trois mois supplémentaires, au cas où le secrétaire général de l’Onu jugerait nécessaire un complément d’enquête. Idem pour les prérogatives de la commission. Parce que Beyrouth juge que le droit d’accès de la commission à toutes les informations et aux sites qu’elle juge nécessaires pour son enquête, son droit d’interroger les personnes et les officiels de son choix dans ce même but ou la liberté de mouvement totale dont elle jouit sur le territoire libanais peuvent être en contradiction avec le principe de la souveraineté libanaise, Washington, Paris et Londres ont contourné cette difficulté en ajoutant la phrase « dans le respect de la législation libanaise ». C’est ainsi que le texte salue le fait que le gouvernement libanais est prêt à coopérer avec la commission « dans le cadre de la souveraineté du Liban et de son système légal, ainsi que l’a exprimé le chargé d’affaires par intérim du Liban à l’Onu dans une lettre au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, datée du 29 mars ». Cela ne les a pas empêchés de maintenir l’alinéa demandant aux autorités libanaises de coopérer « pleinement » avec la commission. Le vote a eu lieu alors que les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Omar Karamé, se trouvent au Vatican pour les obsèques du pape Jean-Paul II. Dès que le vote a eu lieu, les trois responsables ont tenu une réunion, rapporte notre envoyée spéciale au Vatican, Scarlett Haddad. Ils ont fait savoir que les membres de la commission seront tous les bienvenus, précisant que l’État ne manquera pas de coopérer avec eux « parce que nous voulons tous connaître la vérité » sur l’assassinat de Hariri. De source diplomatique à New York, citée par l’AFP, on indiquait avant le vote que la mise en place de la commission sur le terrain prendrait quelque temps, probablement plusieurs semaines. Ses membres devront être des experts en matière policière et judiciaire et leur recrutement devra être mené avec soin. Selon ces sources, une quinzaine d’équipes de deux spécialistes devraient être constituées, chacune devant être accompagnée d’un interprète. En comptant les membres de leur sécurité rapprochée, indispensable compte tenu des circonstances, le nombre total des personnes concernées pourrait atteindre la centaine. L’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-Marc de La Sablière, s’est dit « satisfait » du vote unanime du Conseil. « Ce soutien très fort souligne à quel point le Conseil, uni, veut que toute la lumière soit faite », a-t-il dit. Jean-Marc de La Sablière et Stuart Holliday se sont tous deux dit « confiants » que le gouvernement libanais coopérera avec la commission d’enquête, comme il s’y est engagé.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé hier à l’unanimité de ses quinze membres de mettre en place une commission internationale indépendante pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Deux amendements ont été introduits au texte parrainé par Washington, Paris et Londres, sachant que cinq autres pays membres ont coparrainé le texte...