Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

La lutte politique tourne autour du degré futur d’influence syrienne

Retrait militaire, certes. Mais retrait politique ? C’est plus que douteux. La vraie lutte politique entre l’opposition et le pouvoir tourne d’ailleurs autour du volume d’influence que la Syrie devrait garder. Les loyalistes souhaitent manifestement qu’elle continue à pouvoir jouer les arbitres. Ou du moins qu’elle ne soit pas évincée, qu’elle reste un recours. Les opposants, sans lui être hostiles, et parmi lesquels elle compte du reste nombre de vrais amis, rejettent la domination et le suivisme. Dans la logique des développements, le retrait des troupes et surtout des services de renseignements omnipotents doit modifier la nature des rapports libano-syriens. Sur des bases qui pourraient être, sans grande difficulté, consensuelles à l’intérieur du Liban même. La Syrie se tiendrait désormais à égale distance de toutes les parties locales. En se tenant, tout simplement, à distance des affaires intérieures de ce pays. Mais selon des sources informées, on cherche encore pour le moment, du côté des tuteurs comme des loyalistes, à sauvegarder les acquis politiques principaux. Des discussions ont ainsi lieu, depuis quelque temps déjà, entre des pôles libanais et des cadres syriens, pour mettre au point un tableau relationnel qui permettrait à la Syrie de ne pas trop perdre de sa présence politique au Liban par suite du retrait de ses forces et de ses services. Certains proposent une double opération permettant de prolonger de six ans la mainmise sur le pouvoir. En retardant les élections législatives et en anticipant l’élection présidentielle. Autrement dit, la Chambre actuelle, qui compte une majorité de 71 prosyriens, verrait son mandat prorogé d’au moins trois mois, venant s’ajouter aux huit qu’on lui a déjà donnés. Cette Chambre inoxydable se hâterait d’élire, pour six ans, un nouveau président de la République docile. Mais l’opposition, forte de l’appui populaire et du soutien de la communauté internationale à ses justes revendications, ne compte évidemment pas se laisser faire. Elle exige la tenue des élections législatives dans les délais légaux, à l’instar de Roed-Larsen. Elle veut un scrutin régulier et redit sa préférence globale pour le caza. Bien qu’en pratique, si les élections ont lieu dans des conditions de vraie transparence, elle soit convaincue de l’emporter même avec le mohafazat. La surveillance internationale est si serrée qu’il semble trop risqué pour le camp loyaliste de s’acharner à vouloir fausser le jeu. De plus, son éventuelle obstination à garder le pouvoir coûte déjà beaucoup à l’économie du pays, et lui coûterait davantage si les élections venaient à être reportées. Et si l’on ne devait pas réformer les structures institutionnelles pour les épurer d’une influence syrienne pour le moins abusive, afin d’initier une ère relationnelle nouvelle, normale et amicale ou sainement fraternelle. Émile KHOURY

Retrait militaire, certes. Mais retrait politique ? C’est plus que douteux. La vraie lutte politique entre l’opposition et le pouvoir tourne d’ailleurs autour du volume d’influence que la Syrie devrait garder. Les loyalistes souhaitent manifestement qu’elle continue à pouvoir jouer les arbitres. Ou du moins qu’elle ne soit pas évincée, qu’elle reste un recours. Les opposants,...