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Diplomatie - Chirac évoque la situation au Liban avec Bouteflika et Khatami Le vote à l’Onu reporté à jeudi ou vendredi

Alors que les tractations se poursuivaient hier aux Nations unies au sujet du projet de résolution relatif à la formation d’une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, le président français Jacques Chirac évoquait à Paris la situation au Liban successivement avec les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika et iranien Mohammed Khatami. À New York, une réunion d’experts du Conseil de sécurité est parvenue à un accord sur une formulation visant à préserver la souveraineté libanaise dans le texte du projet de résolution présenté par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, rapporte de Washington notre correspondant Wafic Ramadan, citant des sources proches du dossier. En raison de ces tractations, il a été décidé de reporter le vote du texte à demain jeudi ou vendredi. Le président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, le Chinois Wang Guangya, a souligné que l’objectif de la commission d’enquête est d’assister les autorités libanaises dans la recherche de la vérité, et non de prendre leur place. Il semble que les objections de certains pays membres du Conseil de sécurité au sujet de la mouture originale du projet de résolution obéissent davantage à des considérations touchant ces pays eux-mêmes qu’aux tentatives menées par le Liban pour obtenir un assouplissement du texte, soulignent les observateurs. En tout état de cause, Washington et Paris ont indiqué ne pas avoir d’objection quant à une reformulation du texte dans un sens qui préserverait le principe de la souveraineté du Liban. Un autre problème qui devra être surmonté concerne la durée du mandat de la commission d’enquête. Les États-Unis et la France veulent une période de six mois, alors que des la Russie, l’Algérie, le Brésil, la Grèce et les Philippines préfèrent un mandat de trois mois. À Paris, la situation du Liban a figuré en bonne place des discussions du président Jacques Chirac avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, lors d’un déjeuner à l’Élysée, a-t-on appris à l’issue de la rencontre. « Les discussions ont porté sur les problèmes bilatéraux, sur les problèmes entre la France et l’Afrique, plus exactement entre la France et le monde arabe (...) Nous avons parlé de la situation du Liban, nous sommes pour l’indépendance du Liban et nous sommes pour l’application des résolutions internationales », a déclaré M. Bouteflika à l’issue de l’entretien. La France a rappelé au cours de cette rencontre qu’elle « souhaite un gouvernement dans le meilleur délai au Liban pour préparer les élections », a précisé l’Élysée. En outre, « la France souhaite l’adoption rapide d’une résolution » à l’Onu sur la mise en place de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, a indiqué la présidence française. De son côté, le président iranien Mohammed Khatami, également reçu par Jacques Chirac, a déclaré que le Hezbollah « symbolise la résistance face aux agressions étrangères », et que l’Iran œuvre en faveur d’un Liban « libre, démocratique, indépendant ». « Le Liban importe aussi bien pour l’Iran que pour la France. Nous sommes tous attachés à la stabilité et la sécurité du Liban. Nous avons insisté sur l’unité interne libanaise et sur la nécessité de régler le problème par le peuple libanais lui-même », a déclaré le président iranien à la presse à l’issue de son entretien avec M. Chirac Interrogé sur le rôle du Hezbollah, M. Khatami a souligné que celui-ci « constitue une force réelle au Liban ». « Ce parti symbolise en fait la résistance face aux agressions étrangères. Le Hezbollah est indépendant et n’est influencé par personne, et pas par l’Iran », a-t-il affirmé. Selon M. Khatami, « l’Iran et la France sont d’accord pour déployer tous leurs efforts afin de préserver la paix, la stabilité au Liban ». « Ce que nous cherchons, c’est un Liban libre, démocratique, indépendant ». Le porte-parole de l’Élysée, Jérôme Bonnafont, a indiqué pour sa part que lors de l’entretien, le président Chirac « a souligné l’importance du dialogue entre toutes les parties au Liban et exprimé le souhait que le Hezbollah trouve sa place comme un grand parti politique dans la démocratie libanaise ». Le chef de l’État français « a pris acte » de l’annonce par la Syrie du retrait de ses troupes du Liban, et rappelé que la France souhaite « l’application pleine et entière de la résolution 1559 et la restauration du Liban dans sa pleine souveraineté et sa tradition démocratique », a ajouté le porte-parole. Les présidents iranien et algérien devaient par ailleurs rencontrer séparément à Paris Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre assassiné.

Alors que les tractations se poursuivaient hier aux Nations unies au sujet du projet de résolution relatif à la formation d’une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, le président français Jacques Chirac évoquait à Paris la situation au Liban successivement avec les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika et iranien Mohammed Khatami.
À New York,...