Le ministre de l’Intérieur considère qu’il doit rester conséquent avec lui-même Frangié : J’appuie le gouvernement en gestation, mais je n’y participerai pas

Dans une volonté de mettre les points sur les « i » et de ne pas permettre des interprétations farfelues à son refus de participer au gouvernement en gestation, le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a tenu hier une conférence de presse. Selon lui, c’est parce qu’il est conséquent avec lui-même qu’il refuse de participer au gouvernement. « En tant que ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement démissionnaire, j’ai élaboré un projet de loi électorale dont j’étais convaincu et qui était destiné à satisfaire la plus grande partie des Libanais. Aujourd’hui, on veut retirer ce projet et le remplacer par l’adoption du mohafazat comme circonscription électorale. Je ne suis pas contre, mais je ne peux pas désavouer le projet que j’avais moi-même élaboré. » Frangié a répété qu’il ne compte pas faire partie du prochain gouvernement, malgré les pressions exercées sur lui en ce sens. « Mais mes alliés y seront présents et j’appuierai ce gouvernement », a ajouté le ministre. Selon M. Frangié, lorsque ses alliés avaient accepté le caza comme circonscription électorale, ils l’avaient fait pour faire plaisir à l’opposition. « Aujourd’hui, la lutte politique est telle qu’aucune partie ne veut faire plaisir à l’autre. Chacun cherche ses propres intérêts. Et M. Berry a proposé le mohafazat avec le système proportionnel », a déclaré M. Frangié, qui a estimé que l’on se dirige vers un gouvernement de confrontation. Interrogé sur la tenue des élections, M. Frangié a déclaré qu’il ne pouvait pas savoir si elles se tiendraient ou non. « Mais si on fait des calculs techniques, on est vraiment dans le délai limite et on n’a plus d’autre choix que de tenir les élections en un seul jour. Ce que, en tant que ministre de l’Intérieur, j’estime impossible. » Tout en affirmant qu’il restera membre du Rassemblement de Aïn el-Tiné, Sleimane Frangié a laissé percer une certaine amertume, en rappelant qu’il a voulu satisfaire le patriarche Sfeir alors que ce dernier a déclaré qu’il n’avait rien demandé à personne. « En somme, a-t-il dit, personne n’a été satisfait. Mais j’ai agi selon mes convictions. J’espère que les règles démocratiques finiront par prévaloir ».