Disparition - Une grande figure parlementaire et politique depuis plus de 35 ans Ali el-Khalil sera inhumé aujourd’hui à midi à Tyr (Photo)

Avec le décès du député Ali el-Khalil, président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et des Émigrés, avant-hier soir, dans un terrible accident de la route, c’est une importante figure parlementaire et politique que perd le Liban. Ali el-Khalil, député depuis plus de 35 ans et plusieurs fois ministre, est mort sur le coup peu avant minuit dans la nuit de dimanche à lundi, sur l’autoroute de Khaldé, alors qu’il était installé avec son épouse Latifé (Nadia) à l’arrière de sa voiture, une Mercedes conduite à vive allure par son chauffeur. Mortellement blessée, son épouse n’a pas tardé à succomber à ses blessures, alors que le fils du couple, Ayad, âgé de trente ans, et le chauffeur étaient eux aussi grièvement blessés. Ali el-Khalil est né à Tyr le 17 avril 1937. C’est dans sa ville natale qu’il a fait ses études primaires avant de poursuivre ses études complémentaires et secondaires à Saïda. Il a ensuite suivi des études universitaires de sciences politiques et économiques à l’AUB, avant de partir pour les États-Unis, où il a obtenu un doctorat d’État en sciences politiques (PhD), à l’Université de Washington. Durant son séjour aux États-Unis, Ali el-Khalil a été élu président de l’association des étudiants arabes aux États-Unis et au Canada de 1959 à 1962. De retour au Liban, il a été élu député de Tyr en 1972 et jusqu’en 1992. Il a été réélu aux législatives de 1992, 1996 et 2000, et a participé à diverses commissions parlementaires, notamment les Affaires étrangères, les Finances, l’Économie et les Travaux publics. Il était président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et des Émigrés depuis 1996. Ali el-Khalil a été nommé ministre du Tourisme en avril 1973, dans le gouvernement présidé par le Premier ministre Amine el-Hafez, puis ministre d’État pour la Réforme administrative et ministre de l’Agriculture par intérim, en juillet 1973, dans le gouvernement du président Takieddine Solh, puis ministre des Finances en juillet 1979, dans le gouvernement du président Sélim Hoss, et en octobre 1980, dans le gouvernement de Chafic Wazzan. En novembre 1898, il est de nouveau nommé ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères par intérim, dans le gouvernement du président Sélim Hoss. En décembre 1990, il est ministre des Finances, et ministre de l’Industrie et du Pétrole par intérim, dans le gouvernement du président Omar Karamé, et enfin ministre des Émigrés en mai 1995, dans le gouvernement présidé par Rafic Hariri. Ali el-Khalil a participé à de nombreuses commissions, et à de nombreux congrès parlementaires arabes et internationaux. Il avait participé, dernièrement, aux congrès parlementaires euro-méditerranéens, à Bruxelles et au Caire. Il est d’ailleurs connu pour sa lutte pour le droit au retour du peuple palestinien. Ali el-Khalil était professeur, maître de conférences à la faculté de sciences politiques et de gestion de l’Université américaine de Beyrouth, entre 1968 et 1996, et à la faculté de droit et des sciences politiques et économiques de l’Université libanaise entre 1969 et 1979. L’annonce de son décès a provoqué un vif émoi dans la communauté parlementaire et politique. Le président de la Chambre, Nabih Berry, et son bloc parlementaire, duquel faisait partie le disparu, ont annoncé son décès aux Libanais et plus particulièrement aux habitants du Sud, « avec une grande douleur et une infinie tristesse », alors que les grandes figures politiques du pays ont déploré la mort tragique d’un grand homme. Ali el-Khalil sera inhumé aujourd’hui mardi à midi en sa ville natale de Tyr.