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Actualités - OPINION

Eclairage - Les élections seraient reportées de quelques semaines pour des raisons techniques Pour les loyalistes, le nouveau découpage sur base du mohafazat pourrait changer la donne

Quelle mouche a donc piqué «Aïn el-Tiné III », pour que brusquement ses membres renoncent au gouvernement d’union nationale, qu’ils réclamaient avec une synchronisation et une insistance étonnantes ? Selon des sources loyalistes, le Rassemblement aurait simplement voulu faire preuve de bonne volonté et débloquer une situation qui se dirigeait vers l’impasse. Désormais, selon les mêmes sources, la formation du futur gouvernement ne devrait plus être qu’une question de jours. Au début de la semaine prochaine, le Liban devrait donc être doté d’un gouvernement « crédible », comprenant des personnalités en mesure de rassurer l’opposition, sans toutefois que cette dernière participe à la nouvelle équipe ministérielle. Le nouveau gouvernement devrait ainsi regrouper des figures politiques et peut-être des candidats aux élections, mais il ne s’agirait pas de personnalités trop engagées dans un camp ou dans un autre, ou pouvant susciter une controverse. Les mêmes sources loyalistes ajoutent que le chef de l’État aurait refusé de désigner des candidats proches de lui au sein de la nouvelle équipe, son unique souhait étant que ce gouvernement puisse accomplir sa mission dans les meilleures conditions et organiser des élections irréprochables. Les sources loyalistes précisent que, sur le plan de l’échéance législative, particulièrement décisive pour l’avenir du Liban, le grand changement consiste dans la nouvelle loi électorale qui adopte le mohafazat comme circonscription, sur l’ensemble du territoire libanais. Ainsi, le Mont-Liban ne serait pas divisé, comme ce fut le cas dans les différentes lois électorales élaborées depuis l’adoption de l’accord de Taëf, pour satisfaire les intérêts électoraux de certaines parties. Les mêmes sources affirment que, désormais, les dispositions de l’accord de Taëf seraient appliquées à la lettre. Pourquoi ce changement, alors que le précédent gouvernement avait annoncé à cors et à cris avoir adopté le caza pour faire plaisir à l’opposition ? Les sources loyalistes expliquent que le président de la République avait alors mené une véritable bataille avec les autres pôles du pouvoir, ainsi qu’avec certains membres du gouvernement, pour que le caza soit considéré comme une circonscription électorale. Il souhaitait satisfaire le patriarche maronite et certains milieux de l’opposition. Aujourd’hui, Émile Lahoud ne veut plus intervenir, ni dans la formation ni dans l’action du gouvernement. Le chef de l’État se serait ainsi contenté de conseiller au Premier ministre désigné de choisir des personnalités « qui ne heurtent pas les sensibilités » des différentes parties libanaises. Dans ces conditions, les membres du Rassemblement de Aïn el-Tiné, notamment Nabih Berry et Omar Karamé, ainsi que d’autres personnalités estiment que l’adoption du mohafazat sert plus leurs intérêts, tout en étant conformes aux dispositions de l’accord de Taëf, qui fait aujourd’hui l’unanimité chez toutes les parties politiques libanaises. Les mêmes sources estiment que, pour l’instant, il n’est pas question d’adopter le système de la proportionnelle, jugé effectivement très efficace, mais compliqué. Les sources affirment qu’il faut du temps pour familiariser les Libanais avec ce mode de scrutin. Or le temps est aujourd’hui ce qui manque le plus au nouveau gouvernement. Les sources loyalistes sont convaincues qu’il est déjà trop tard pour organiser les élections avant l’échéance du 31 mai. Il faudrait donc, selon elles, prévoir un report technique de quelques semaines, pour que les listes électorales soient publiées et corrigées conformément aux délais prévus dans la Constitution. Mais, selon elles, il ne faudrait pas voir dans un tel report de la mauvaise volonté ou des intentions cachées. Les loyalistes considèrent en effet que c’est l’opposition qui a perdu un temps précieux, en refusant pendant des semaines de parler des élections, avant de modifier son échelle de priorités. En conclusion donc, les loyalistes estiment que le Liban a une chance sérieuse de sortir de la crise dans laquelle il se débat, mais il faut que toutes les parties y contribuent. L’opposition a déjà gagné de grands acquis. Il faut maintenant attendre les élections pour savoir si elle remportera toute la mise. Les loyalistes affirment qu’ils respecteront les règles démocratiques, sans doute parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix, à cause notamment de la pression internationale. Mais ils laissent aussi entendre que les résultats pourraient être surprenants. Avec le mohafazat comme circonscription, plus d’un discours électoral devrait changer et les alliances pourraient être différentes. De plus, il n’y aura plus le facteur syrien pour alimenter la polémique. C’est du moins le pari des loyalistes. Mais les jeux sont loin d’être faits. Scarlett HADDAD
Quelle mouche a donc piqué «Aïn el-Tiné III », pour que brusquement ses membres renoncent au gouvernement d’union nationale, qu’ils réclamaient avec une synchronisation et une insistance étonnantes ? Selon des sources loyalistes, le Rassemblement aurait simplement voulu faire preuve de bonne volonté et débloquer une situation qui se dirigeait vers l’impasse. Désormais, selon les...