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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - Le deuil national a ajourné l’annonce de la formation du nouveau cabinet, souligne Karamé Les trois présidents rentreront du Vatican avec la formule du nouveau gouvernement en poche (Photo)

Le Premier ministre désigné, M. Omar Karamé, a annoncé hier que le processus conduisant à la formation d’un nouveau gouvernement était « dans un stade avancé », mais qu’en raison du deuil national décrété à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II, ce processus serait suspendu quelques jours. Interrogé par les journalistes, M. Karamé a affirmé que la composition du nouveau gouvernement pourrait être rendue publique samedi, mais il a refusé de se prononcer sur le nombre de ministres qu’il comprendra M. Karamé a précisé que l’opposition n’y figurera pas, mais qu’il avait bon espoir de former un gouvernement « qui ne sera considéré par personne comme une provocation ». De source informée, hier soir, on apprenait que les trois présidents se rendront à bord du même appareil, jeudi, aux obsèques du pape Jean-Paul II et qu’ils profiteront du temps qu’ils passeront ensemble à bord de l’avion, à l’aller comme au retour, pour parler à loisir du nouveau cabinet. Si tout va bien, le nouveau gouvernement sera donc effectivement prêt samedi. On rappelle que le président de la Chambre avait annoncé qu’au terme de tergiversations d’une vingtaine de jours, un nouveau gouvernement sera formé « avec ceux qui le veulent ». Selon certains recoupements, le gouvernement comprendrait au moins 18 ministres. Un premier recensement des personnalités pressenties se présenterait comme suit : – maronites : Nagi Boustany, Jean-Louis Cardahi et Wadih el-Khazen. Notons que le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Sleimane Frangié, a assuré hier qu’il ne fera pas partie du nouveau cabinet, mais y sera représenté par une personnalité qui lui est proche ; – grecs-orthodoxes : Élias Saba (Finances), Michel Tuéni, Issam Farès ; – grecs-catholiques : Albert Mansour (Information) et Élias Skaff ; – arméniens : Sebouh Hovnanian ; – druzes : Talal Arslane, Anouar el-Khalil ; – sunnites : Tammam Salam, Adnane Kassar, Ahmed Minkara, Abdel Rahim Mrad, Omar Karamé ; – chiites : Mahmoud Hammoud, Wafa’ Hamzé, Yassine Jaber ainsi que deux autres personnalités qui auraient l’aval du mouvement Amal. Loi électorale Par ailleurs, la décision des loyalistes de la rencontre de Aïn el-Tiné de renoncer à une loi électorale basée sur le caza et d’adopter le mohafazat et la proportionnelle provoquera un « report technique » des élections, estiment les observateurs. Ce report serait « de deux à trois mois », affirme-t-on dans certains milieux politiques. Mais il y a fort à parier que l’opposition ne renoncera pas facilement au projet de loi électorale basée sur le caza, d’autant que le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Sleimane Frangié, en aurait convenu avec le patriarche maronite et que des assurances auraient été données au patriarche, à ce sujet, par le chef de l’État lui-même. Mises en garde Pour l’opposition, les excuses avancées par les loyalistes pour l’ajournement de la formation du gouvernement, comme la décision d’adopter la proportionnelle, sur base du mohafazat, sont autant de prétextes inventés par le régime pour torpiller les élections et aboutir, en fin de compte, à une prorogation du mandat de la Chambre. L’ancien ministre de la Défense, Mohsen Dalloul, l’a affirmé à partir de Bkerké, où il avait été reçu par le patriarche Sfeir. Selon M. Dalloul, « la persistance des loyalistes à jouer le jeu de l’ajournement et de l’atermoiement dans la formation du nouveau gouvernement et l’organisation des élections, a de graves conséquences économiques. C’est une terrible erreur, qui pourrait provoquer un effondrement économique total », a-t-il affirmé. Pour l’ancien ministre, « tout ce qui est fait est destiné à gagner du temps ». « On cherche à faire parvenir le pays à une situation où le mandat présidentiel est prorogé et où le mandat du Parlement est prorogé, ce qui est de nature à saper toute confiance du monde dans notre système politique », a déclaré M. Dalloul. Tout en appréciant le système de la proportionnelle, M. Dalloul a affirmé qu’il exige une « culture politique » aujourd’hui inexistante, y compris auprès des scrutateurs et des responsables des bureaux de vote. Pour sa part, M. Edmond Rizk, prenant la parole à Bkerké au nom du Rassemblement des anciens députés de Taëf, a affirmé qu’un gouvernement démissionnaire avait parfaitement le droit d’organiser des élections. Le bloc parlementaire du président Hariri, qui se réunit aujourd’hui place de l’Étoile, a réaffirmé hier que la priorité absolue va à l’organisation des législatives et a fait assumer au pouvoir la responsabilité d’un éventuel ajournement. De son côté, le député Michel Pharaon n’a pas hésité à dire que 95 % du peuple libanais souhaite, aujourd’hui, l’organisation des élections législatives dans les délais prévus. Pour lui, une prorogation du mandat de la Chambre serait « une nouvelle violation de la Constitution », et toutes les décisions prises par les loyalistes visent à « perdre le temps ».
Le Premier ministre désigné, M. Omar Karamé, a annoncé hier que le processus conduisant à la formation d’un nouveau gouvernement était « dans un stade avancé », mais qu’en raison du deuil national décrété à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II, ce processus serait suspendu quelques jours.
Interrogé par les journalistes, M. Karamé a affirmé que la composition du...