Exposition Sundus al-Khalidi chez Surface libre (Photo)

La galerie Surface libre (Jal-el-Dib, rue 77, face Banque Libano-Canadienne) présente, jusqu’au 9 avril, les œuvres récentes de Sundus al-Khalidi. Cette peintre irakienne, née en 1967 à Bagdad, où elle a fait ses études artistiques, s’est installée voilà trois ans à Beyrouth. C’est sa troisième exposition dans la capitale libanaise, après des participations à des foires artistiques en Allemagne, en Italie et en Espagne. De style abstrait, les toiles de cette artiste frappent de prime abord le regard par le choc des couleurs ardentes et fortes qu’elle emploie. Puis il y a cette sorte de zébrure, d’entaille, qui revient souvent au centre de ses compositions. Composées de petits aplats de tonalités vives formant un contraste avec le fond du tableau, elles jouent les lézardes, les estafilades, les déchirures… Les fulgurances aussi, comme ce sentiment pressant qui l’a poussée au matin du 14 février dernier à s’atteler à un grand diptyque noir au centre duquel éclate une tache rouge entourée d’un halo blanc. Une troublante œuvre spontanée, quasi prémonitoire! Mystère et contemplation L’ensemble des toiles accrochées (33 au total, à l’huile ou à l’acrylique et à l’huile, et globalement de grand format) délivrent, en dépit de leur facture inégale, une atmosphère de mystère et de contemplation. Regroupées sous le titre de «Moment de méditation», elles se livrent progressivement au regard du spectateur. Qui doit alors défricher les superpositions de surfaces géométriques, de touches de couleurs (souvent appliquées au couteau), de symboles divers tracés dans la pâte, de grattages et autres effets de matières, pour discerner çà et là une ombre humaine, un visage de femme, une silhouette robotique ou encore un paysage intérieur. Voilà toute la peinture de Sundus al-Khalidi: un univers abstrait d’où jaillissent comme des bribes de réalité. Z.Z.