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ÉCLaIRAGE - Une participation à un cabinet de sages n’est pas à exclure L’opposition résolue à ôter au pouvoir tout prétexte pour retarder les élections

Il y a deux jours, l’opposition plurielle promettait au terme de sa réunion à Koraytem une attitude plus « positive » si le pouvoir cessait ses atermoiements à travers lesquels il espère retarder autant que possible les législatives dont les résultats ne lui sont pas forcément acquis. Dans le même temps, à Paris, le général Michel Aoun se disait favorable à une participation de cette opposition à un cabinet de transition. Pas plus tard qu’hier, Waël Abou Faour, membre de la Rencontre du Bristol, affirmait lors d’une interview télévisée qu’une éventuelle participation de l’opposition au gouvernement est « négociable ». Le discours de l’opposition s’est certes adouci depuis quelque temps, mais cet assouplissement ne modifie en rien les objectifs que celle-ci s’est fixés depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et dont une partie a été réalisée. Farouchement déterminée à obtenir la tenue des élections législatives dans les délais constitutionnels prévus, l’opposition est aujourd’hui résolue à ôter au camp loyaliste tout prétexte pour manœuvrer afin de retarder la tenue des élections et continuer ainsi à bloquer les institutions. Une éventuelle participation à un cabinet de transition s’inscrit donc dans ce cadre. « Si nous obtenons des garanties, nous pourrons prendre part à un gouvernement de transition », a confirmé hier M. Abou Faour à L’Orient-Le Jour. Ces garanties sont au nombre de deux principalement : la mise à pied des chefs des services de sécurité et la préparation d’élections parlementaires régulières, insiste-t-il. Si le « congé administratif » pris par le chef des services de renseignements militaires, le général Raymond Azar, est considéré comme un signe positif donné par le pouvoir, il reste que cette mesure orpheline demeure largement insuffisante pour être considérée comme une marque de bonne foi. Les atermoiements constatés au niveau de la formation du gouvernement et, par conséquent, de l’organisation des élections législatives dans les délais n’arrangent pas les choses. Paradoxalement, ces tergiversations sont aussi bien préjudiciables à l’opposition qu’au pouvoir lui-même. Elles sont préjudiciables aux opposants, d’abord, parce qu’elles risquent de compromettre le mécanisme à même de mettre le pays sur les rails d’une vraie démocratie et de favoriser, de ce fait, l’édification d’un vrai État de droit ou des « institutions », comme on se plaît à l’appeler au Liban. Elles sont préjudiciables ainsi au pouvoir, parce que ces tergiversations achèvent de détruire le peu de légitimité dont il peut encore bénéficier alors qu’il est désavoué par une majorité de Libanais et qu’il est montré du doigt sur le plan international. De quelle légitimité peut en effet se targuer un pouvoir qui s’emploie à bloquer les institutions et à détruire par conséquent les fondements mêmes d’un État dans une tentative désespérée de se maintenir en place et de sauver la structure politique mise en place par le tuteur syrien ? Le fait que le sort du cabinet, et donc des législatives, ait été rattaché au bon vouloir du Rassemblement de Aïn el-Tiné, qui s’est réuni hier soir – et qui regroupe les alliés de Damas dont font partie les chefs du Parlement et du gouvernement – met en évidence le dysfonctionnement des institutions. Dans le même temps, il montre à quel point il est urgent pour le Liban de passer, par le biais d’élections libres et régulières, de l’État de non-droit à l’État de droit. Tilda ABOU RIZK
Il y a deux jours, l’opposition plurielle promettait au terme de sa réunion à Koraytem une attitude plus « positive » si le pouvoir cessait ses atermoiements à travers lesquels il espère retarder autant que possible les législatives dont les résultats ne lui sont pas forcément acquis. Dans le même temps, à Paris, le général Michel Aoun se disait favorable à une participation de...