Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Cascade de condamnations locales et internationales L’attentat de Sid el-Bauchrieh : huit blessés et 140 entreprises endommagées(photos)

La scène est devenue commune. En l’espace d’une semaine, trois explosions ont secoué Jounieh et la banlieue de Beyrouth, à raison d’un attentat tous les quatre jours. Pour la veille de Pâques, c’est une charge explosive d’environ 30 kilogrammes, placée sous une voiture au coin d’un immeuble, qui a explosé à Sid el-Bauchrieh, au Metn. Il était 21 heures 20, samedi dernier, quand Beyrouth et sa banlieue ont été secoués par le bruit d’une déflagration. Et comme les Libanais ont repris leurs réflexes de guerre, la question qui s’est posée n’était pas : « Que s’est-il passé ? » mais « Où a eu lieu l’explosion ? ». Cette fois-ci, c’était à Sid el-Bauchrieh, dans la zone industrielle. Comme d’habitude après chaque attentat, les réseaux téléphoniques des lignes portables et fixes ont été sursaturés, les automobilistes ont été pris de panique, et les badauds et les proches des personnes habitant la zone sinistrée sont accourus à pied vers le lieu de l’attentat. Le bruit des sirènes des pompiers et des ambulances, les forces de l’ordre tentant d’empêcher les curieux d’approcher de peur d’une deuxième bombe, le défilé de personnalités – loyalistes et opposantes – débarquant sur les lieux pour dénoncer l’attentat et avoir le droit à quelques minutes de gloire, est devenu un spectacle familier. Spectacle trop familier : les débris de glace et de béton qui jonchent un sol imbibé d’eau, les façades d’immeubles soufflées, les portes des garages éventrés, et les marchandises dans les magasins complètement éparpillées. L’explosion a fait huit blessés, deux femmes, dans leurs maisons, touchées par les débris de verre, deux gardiens de nationalité indienne pris de suffocations, et quatre membres de la Défense civile, blessés alors qu’ils essayaient d’éteindre l’incendie. Les pertes matérielles, elles, se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de dollars, plus de 140 entreprises ayant été touchées. L’incendie provoqué par l’explosion s’est propagé à plusieurs immeubles, qui abritent notamment des ateliers de menuiserie, une imprimerie et des dépôts de produits de peinture, hautement inflammables. D’ailleurs ce n’est qu’à l’aube de dimanche que les pompiers ont réussi à éteindre les flammes d’un bâtiment qui risquait de s’effondrer. Jusqu’à hier, les industriels de la zone n’avaient pas pu évaluer les dégâts qui avaient touché leurs usines. Dans certaines industries, les pertes se chiffrent à plus de cinq millions de dollars. C’est le cas, par exemple, d’une imprimerie qui venait d’être dotée de nouvelles rotatives. Il faut aussi compter les centaines d’ouvriers qui resteront au chômage, le temps que les usines soient reconstruites... Menaces contre al-Jazira et cascade de condamnations L’attentat de samedi a provoqué une série de réactions internationales. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a condamné l’explosion et s’est dit « particulièrement attristé que cet attentat, le troisième en une semaine au Liban, ait été perpétré la veille de Pâques, alors que de nombreux chrétiens du pays s’apprêtaient à se rendre à la messe ». « Le secrétaire général pense que cette violence doit cesser et que les Libanais sont autorisés à décider eux-même de l’avenir de leur pays sans violence ni intimidation », a indiqué son porte-parole Fred Eckhard M. Annan a appelé le « gouvernement libanais à agir rapidement pour éviter que la situation ne se détériore et a lancé un appel urgent à toutes les parties concernées pour qu’elles fassent tout ce qu’elles peuvent pour sauvegarder la stabilité et l’unité nationale ». La France a « fermement condamné » l’attentat et réitéré son appel à la stabilité de ce pays, dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères. Le Koweït a énergiquement condamné l’attentat. Dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire, le Conseil des ministres koweïtien a souligné qu’il « condamne avec force l’explosion qui a eu lieu à Beyrouth et qui a fait des victimes innocentes ». Il se dit en outre convaincu que le peuple libanais est en mesure de surmonter la crise politique dans le pays. Au Liban, l’explosion de Sid el-Bauchrieh a provoqué une cascade de réactions et des dizaines de personnalités se sont rendues sur place dans la nuit de samedi à dimanche. Plusieurs personnalités de l’opposition ont appelé les chefs des services de sécurité à la démission, soulignant que ce genre d’attentat ne mettra en aucun cas l’unité nationale en danger. Par ailleurs, la chaîne de télévision al-Jazira a annoncé dimanche qu’un individu avait menacé par téléphone de faire sauter un bâtiment de Beyrouth hébergeant plusieurs médias en raison de leur couverture de l’attentat. Jihad Ballout, porte-parole de la chaîne, a dit que ce correspondant anonyme avait appelé le standard de l’immeuble. « Al-Jazira est l’un des médias du bâtiment qui a reçu l’avertissement. L’individu n’a mentionné aucune organisation », a-t-il déclaré. En février, une autre chaîne de télévision arabophone, al-Arabiya, avait affirmé que son personnel avait été menacé de mort par des services de sécurité syriens à la suite de la diffusion d’un entretien avec le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, dans lequel il invitait Damas à se retirer du Liban d’ici au mois d’avril. Hier, à 18 heures, à l’invitation de l’opposition, un sit-in a été organisé sur les lieux de l’attentat. Pat.K.

La scène est devenue commune. En l’espace d’une semaine, trois explosions ont secoué Jounieh et la banlieue de Beyrouth, à raison d’un attentat tous les quatre jours. Pour la veille de Pâques, c’est une charge explosive d’environ 30 kilogrammes, placée sous une voiture au coin d’un immeuble, qui a explosé à Sid el-Bauchrieh, au Metn.
Il était 21 heures 20, samedi dernier,...