Hommage L’homme à la veste rouge s’en est allé

Fawzi Ghandour rêvait de recréer le cercle des habits rouges ; cette association française très sélecte, regroupant l’élite des cavaliers de saut d’obstacle arborant la traditionnelle veste rouge de concours. Ainsi et pendant plus de 30 ans, après avoir été le pionnier de l’équitation au Liban, il a defendu et préservé la cause de notre sport malgré les événements douloureux qui ont frappé notre pays. Grâce à lui, la Fédération équestre libanaise a pu rester sur la carte internationale du sport équestre alors que le Liban agonisait. Au risque de sa vie, il a sorti ses chevaux de l’enfer de la guerre à la Cité sportive. Pour eux, il a construit le paradis du cheval dans ses écuries de Chouiefat. Et finalement, il a engendré et soutenu plus d’une génération de cavaliers. Mais l’œuvre primordial de Fawzi bey dans notre sport restera sans aucun doute celle d’avoir rendu au cheval sa noblesse et de l’avoir rendu roi parmi nous, cavaliers. C’est cette même noblesse jaillissant de Fawzi bey qui faisait de lui un cavalier et homme de cheval d’une autre trempe, que l’on ne reverra probablement plus. Merci Fawzi bey de m’avoir pris sur ton chemin, soutenu, encadré et suivi pendant une longue période de ma carrière sportive. Merci de m’avoir offert la chance de goûter à des moments intenses avec ton cheval gris illusion. Tous les trois nous avions relevé des défis sportifs dont la saveur magique restera à jamais ancrée dans ma mémoire. Désormais, avec ton départ, une page de l’hisotire de notre sport est tournée. L’équitation ne sera plus comme avant. Mais je sais qu’en allant rejoindre tes compagnons les plus fidèles, nassim, mashallah et beaujoli, disparus de ton écurie, tu es heureux là où tu es. Repose en paix, Fawzi bey, et que le sens du respect du cheval que tu nous a inculqué perdure à jamais. Karim FARÈS