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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Asie centrale, objet de toutes les convoitises

Objet de toutes les convoitises, en raison notamment de ses réserves pétrolifères abondantes, l’Asie centrale comprend cinq pays membres de la CEI (l’ex-URSS moins les États baltes) avec le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Essentiellement peuplée de musulmans turcophones – seul le Tadjikistan est persanophone –, cette région est au cœur d’une des zones les plus tendues au monde, entre l’Afghanistan et l’Iran. L’influence encore latente des talibans, autrefois au pouvoir à Kaboul, et l’autoritarisme des régimes en place, conjugués à la misère, comme au Turkménistan, en Ouzbékistan ou au Tadjikistan (où la pauvreté atteint 64 % de la population), en font une région instable, en proie à la montée d’un islamisme radical. Le mouvement le plus connu, le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (IMU), qui s’est illustré par des prises d’otages et des incursions armées, prône, comme le Hizbi Tahrir (interdit), l’instauration d’un califat, un organisme supranational islamique en Asie centrale. Les leaders du Hizbi Tahrir sont issus de la vallée du Fergana, une région partagée par l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan, et minée par la surpopulation, l’extrême pauvreté, le chômage et le fondamentalisme. Ce mouvement compte plusieurs milliers de militants dans ces trois pays, mais aussi des milliers en Russie. Riche en ressources, notamment en hydrocarbures, l’Asie centrale est une région hautement stratégique. Le Kazakhstan, plus grande et plus riche des républiques d’Asie centrale, doit ainsi devenir dans les prochaines années un des principaux producteurs de pétrole au monde. Ce qui explique sans aucun doute la lutte d’influence accrue entre Moscou, qui considère cette région comme son pré carré, et l’Occident, notamment les États-Unis qui ont accru leur présence sur place après les attentats du 11 septembre 2001. Le Tadjikistan a ainsi collaboré activement avec la coalition mise en place par Washington pour renverser en 2001 le régime des talibans en Afghanistan. Une aide qui a débouché sur l’attribution d’importants crédits occidentaux à Douchanbé. Islam Karimov, qui dirige l’Ouzbékistan d’une main de fer, est devenu un fidèle allié des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme, en autorisant les forces américaines à utiliser une base aérienne proche de la frontière afghane lors de l’opération destinée à renverser le régime taliban à Kaboul, en 2001. L’Europe et surtout les États-Unis ont également proposé des coopérations stratégiques (Partenariat pour la paix de l’Otan) et économiques aux pays de la région. Le programme Inogate, mis en place en 1995 à l’initiative de la Commission européenne et destiné à désenclaver les pays producteurs comme l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan, gère par exemple le transport vers l’Europe de pétrole et de gaz naturel depuis le centre de l’Asie. Le programme Traceca (Corridor de transport Europe-Caucase-Asie), introduit deux ans plus tôt, en 1993, vise à encourager les liens commerciaux entre les républiques du Caucase et d’Asie centrale. Le projet d’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), soutenu par Washington, qui relie l’Azerbaïdjan à la Turquie, a été conçu pour éviter un passage aussi bien par la Russie que par l’Iran. Washington a également favorisé la création d’une organisation régionale indépendante de Moscou, le GUAM, qui regroupe la Géorgie, l’Ukraine, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan et la Moldavie. Le Kremlin a riposté en renforçant notamment l’Organisation pour la coopération de Shanghai, qui comprend, outre la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, la Chine. Avec Pékin, la Russie envisage ainsi la construction d’un oléoduc sur 2 400 km entre Angarsk, près du lac Baïkal en Sibérie, et Daqing, dans le nord-est de la Chine. Sur le plan militaire, la Russie a conclu en octobre 2004 un accord pour installer à demeure une base militaire au Tadjikistan, qui comptera près de 5 000 hommes, dont les membres de la 201e division russe déployée depuis 1991, notamment pour garder la frontière tadjiko-afghane. C’est la deuxième – et la plus importante – base militaire russe à être créée à l’étranger depuis 1991. En octobre 2003, Vladimir Poutine avait inauguré une base aérienne à Kant, au Kirghizstan, servie par 500 soldats. Le Kirghizstan abrite également une base militaire aérienne américaine à Manas, non loin de sa capitale Bichkek, à une trentaine de kilomètres de la base russe.
Objet de toutes les convoitises, en raison notamment de ses réserves pétrolifères abondantes, l’Asie centrale comprend cinq pays membres de la CEI (l’ex-URSS moins les États baltes) avec le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Essentiellement peuplée de musulmans turcophones – seul le Tadjikistan est persanophone –, cette région est au...