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Actualités - OPINION

Le martyre de Hariri

4 août 1945, Hiroshima ; 11 septembre 2001, New York ; 11 mars 2004, Madrid ; 14 février 2005, Beyrouth. Quatre actes terroristes qui resteront gravés dans les mémoires des Japonais, des Américains, des Espagnols, des Libanais et de la population de la terre entière. Autant de crimes horribles, indescriptibles, ignobles, inconcevables et inacceptables. À partir de l’épicentre du tsunami situé en plein cœur de Beyrouth, ses « vagues » ont déferlé non seulement sur le Liban, mais également sur tous les pays arabes, surtout la Syrie, et sur tous les continents de la terre. À 12h55, le 14 février 2005, Rafic Hariri a été assassiné dans le cœur même de la ville qu’il avait fait sortir des cendres. Son corps et son cœur ont été enterrés dans les entrailles de cette terre qu’il avait tant aimée et chérie. Quelques mois auparavant, Marwan Hamadé avait échappé, par miracle, à un attentat moins bien préparé. D’autres martyrs avant lui avaient payé de leur vie pour avoir osé œuvrer pour l’indépendance et l’unité. Le sang de Rafic Hariri a réussi là où d’autres sangs avaient échoué. Son sang a fait pousser, en un temps record, des forêts humaines qui clament haut et fort : « Liberté, souveraineté, indépendance, unité nationale et vérité. » Oui, la vérité sur la mort de notre martyr que réclament tous les Libanais et surtout ses « orphelins ». Un grand Libanais de stature internationale nous a été volé par des criminels sans foi ni loi qui méritent d’être lapidés jusqu’à ce que mort s’ensuive par les pierres de la vérité. Le cèdre ne cesse, depuis le 14 février, de verser des larmes de sang qui n’ont pas fini de rendre encore plus rouge le rouge du drapeau national. Ce sang pur et écarlate a rassemblé sous son ombre tous les Libanais, de toutes les confessions. Le sang de Rafic Hariri a réveillé dans le cœur et les consciences de tous les Libanais la nécessité de s’unir, de s’aimer et de continuer l’œuvre gigantesque qu’il avait si bien entamée. Ah ! mon frère Rafic, si tu pouvais te réveiller et jeter un coup d’œil sur ce qui se passe autour de ta dernière demeure depuis ton assassinat. Le 14 mars 2005, grâce à ton martyre, le second « Independence Day » est né. Avant ta mort, on ne voyait que la partie visible de ton iceberg. Après ton assassinat, tout ton iceberg s’est mis à découvert, et nous ne cessons de découvrir sa partie cachée pleine de trésors inestimables. Ta mort a fait exploser un volcan qui a englouti dans ses laves tous ceux qui bloquaient et empêchaient la rencontre des Libanais, de cœur à cœur, et de s’unir spontanément sous l’ombre des cèdres. Ta mort nous a rendus, en 30 jours, l’indépendance du Liban perdue depuis 30 ans. Ta mort nous a rendus libres, libres, libres... Dors en paix car ton martyre a fait naître une nouvelle race de « tigres » pour défendre ton Liban qui restera toujours vivant, comme ton image souriante le restera dans nos cœurs. Après ta mort, tu n’es plus une simple personne, tu es devenu une nation. Après ta mort, tu incarnes l’indépendance même. Ce don du ciel, d’où tu nous regardes, est devenu un astre lumineux qui a fait du Liban le soleil de la liberté. Ta mort est devenue une source de rêve pour les enfants et un projet d’avenir pour les jeunes. Tes assassins terroristes croient qu’ils ont atteint leur but ignoble en te déchiquetant avec leurs tonnes d’explosifs. Qu’ils se détrompent, car ton corps, ton cœur et ta conscience sont de plus en plus incrustés dans nos cœurs. Sous la terre de la place des Martyrs où tu reposes, les Libanais de 7 à 77 ans te tiennent compagnie jour et nuit, t’entourent, te chérissent, parlent avec toi et suivent tes conseils. Tous les jours à l’aube, ta sœur Bahia vient prier à genoux et, à sa façon, s’entretenir avec toi. Tu as laissé derrière toi une armée, et non une milice, de jeunes universitaires qui, sans ta générosité, n’auraient jamais espéré atteindre les places qu’ils occupent. Tu as laissé derrière toi un empire qui a fait rayonner le soleil du Liban aux quatre coins de la terre. Tu as toujours été le meilleur ambassadeur des Arabes auprès de l’Occident et le meilleur interprète de l’Occident auprès des Arabes. Comme le monde va sentir le vide que ton assassinat a provoqué ! Après ta mort, le drapeau libanais et l’hymne national sont devenus le Coran et l’Évangile de tous les Libanais. Jamais depuis 1943 pareille unité nationale ne s’était manifestée. Le Liban a tellement besoin de ta « présence » après ton absence. Après ta mort, tu mérites plus que jamais le titre de rassembleur et surtout de bâtisseur. Comme tu vas nous manquer ! Mais tu resteras pour toujours vivant dans nos consciences et dans nos cœurs. Dr Zeidan KARAM
4 août 1945, Hiroshima ; 11 septembre 2001, New York ; 11 mars 2004, Madrid ; 14 février 2005, Beyrouth. Quatre actes terroristes qui resteront gravés dans les mémoires des Japonais, des Américains, des Espagnols, des Libanais et de la population de la terre entière.
Autant de crimes horribles, indescriptibles, ignobles, inconcevables et inacceptables.
À partir de l’épicentre du...