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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un même deuil Le sang, les années passées n’ont pas été oubliés Le Liban d’aujourd’hui a tenté de les exorciser Mais trêve de paroles, avec l’État syrien L’assassinat de Hariri a remis en question le lien Musulmans, chrétiens, tous unis dans un même deuil Le temps d’un enterrement ont porté le cercueil De celui qui aujourd’hui, par-delà la mort Demeure plus puissant que s’il vivait encore. Maya ABOU DIB Restons unis Pourquoi manifeste-t-on ? Que cherche-t-on ? Liberté ? Souveraineté ? Indépendance ? Pour moi, ce n’était là que des mots. Mais voilà que le peuple se réveille comme un volcan. Un peuple qui cherche à s’unir, Un peuple qui cherche liberté et joie de vivre, Un peuple qui, pour une fois, crie : « Indépendance ! » Un peuple qui se remet de son aliénation et brise ses chaînes. Restons unis. Naïm KSEIB Nice Un pays unique Bravo à tous les Libanais qui ont compris que l’intérêt du Liban passe par la réunification de tous. Il est temps de montrer à tous les autres pays que nos conflits font partie du passé, que nous sommes un seul peuple, unis par une même foi, notre foi en une seule patrie. Nous avons un seul pays, et ce pays est unique, il doit être le berceau de la fraternité, de la tolérance et de la liberté. Si tu es libanais, suis-moi. Si tu travailles pur l’intérêt de ce pays, prends ma main. Si tu es pacifiste, alors tu es mon frère. Si tu aimes la liberté, la justice et le respect des autres, tu pourras être mon chef. R. BASSOUL Je n’émigre plus Je suis une personne qui a vécu la guerre. Et depuis, je ne crois plus en mon pays. J’ai grandi en me ntenant éloignée des sujets politiques et en me moquant de ceux qui manifestaient. D’ailleurs, jeme préparais à gagner le Canada. Mais depuis le 14 février, mon sens patriotique s’est réveillé. Un sentiment refoulé depuis des années que je ne peux plus retenir. Je participe à presque toutes les manifestations, je suis les nouvelles minute par minute, j’en discute constamment à l’université avec mes camarades. Je ne pense même plus émigrer au Canada. Je veux la liberté, la souveraineté et l’indépendance de mon pays. Nous allons réaliser notre rêve. Pascale CHÉHADÉ Le Liban Je n’veux que le Liban (2x). Je n’veux pas la guerre, mais oui je ne veux pas la guerre (2x). Moi le Liban mon pays. Je n’veux plus la Syrie. Mais moi je ne suis pas une présidente Pour faire ce que moi je désire. Mais je veux mon pays libre. Je n’veux plus la Syrie Et je n’veux plus la guerre. Mais je veux seulement la paix. Moi je veux grandir Mais pas amie avec la guerre, Simplement amie avec la paix. Jana MRAD 9 ans Un souffle de liberté Il est incontestable que le 14 mars 2005, il y eut au Liban un souffle de liberté. Les Libanais n’ont, hélas, qu’un seul souhait: qu’on les rétablisse dans leurs droits car ils sont conscients de leurs obligations. Désormais, notre pays doit être gouverné par un homme à poigne. Enfin, je cite Émile Zola qui disait : « En démocratie, l’essentiel est entre les mains du peuple et les institutions valent ce que les citoyens en font. » Denise LABAKI France PS : Pour écrire cela, je me suis inspirée d’une chronique de mon père, José Labaki. À qui de droit Émigré veut dire continuer d’appartenir, malgré l’éloignement, à sa patrie. Mais le cœur de l’émigré libanais, lui, est toujours là, ne s’est jamais éloigné, ne s’est jamais arrêté de battre pour ce pays que nous aimons tant. Nous sommes nombreux à vouloir venir au Liban au moment du vote, mais avons tous besoin de votre aide (organismes politiques, personnes influentes, financièrement et autres...) afin de vous associer aux agences de voyages et compagnies aériennes dans le but de réduire de moitié le coût du billet pour permettre aux électeurs de quitter leur travail, pour venir voter, comme la loi l’exige. Danièle ZÉHIL GEORGES Paris Oublier le Liban? impossible! Dans ce pays où, sans être moi-même libanais de nationalité, Je dus affronter de 1982 à 1985 un dramatique conflit armé, De ce Liban où je fus kidnappé puis heureusement libéré, Je n’ai ni pu ni voulu rien oublier. Jamais pourtant je n’ai regretté d’avoir pu y vivre Et de ces années dramatiques que je n’oublierai pas Est sorti un livre. Son titre ? « Le jour où mon destin bascula » Cette trace de vie, je la dédie à vous tous, amis libanais Vous qui, forts et confiants dorénavant, Ferez tout désormais, je le sais. Pour reconstruire votre patrie, la Suisse du Proche-Orient. Eric WEHRLI Suisse Que des encouragements Que des encouragements pour votre pays dont je garde un vivant souvenir. Il doit croire en lui et en son propre génie pour rester vert, fort et grand comme un cèdre. Guy JOHNER Un ancien de Jamhour La «vérité» pour tous À l’heure actuelle et sur la scène politique libanaise, les acteurs ne manquent pas : opposants et loyalistes malgré leurs divergences multiples crient d’une même voix leur soif de connaître la vérité sur le crime abominable perpétré contre l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri et ses compagnons. Les manifestants de la place des Martyrs et ceux de la place Riad el-Solh, brandissant tous le drapeau libanais, réclament à l’unanimité la vérité. Mais de quelle vérité s’agit-il ? Je crois que chacun veut sa propre vérité. Cette ambiguïté dans la quête de la vérité se traduit par la volonté des uns de recourir à une commission d’enquête internationale et celle des autres qui refusent toute ingérence étrangère dans l’enquête, sans oublier certains responsables proposant des commissions mixtes étrangères et arabes. Il faut espérer aboutir à la « vérité » qui calmerait les esprits des Libanais, dans le souci de faire la lumière sur ce crime du siècle qui a suscité la colère du monde entier. Jusqu’à ce que la « vérité » soit dévoilée, Rafic Hariri, qui repose en paix loin de toutes les divergences, est devenu, par sa mort, dans la conscience collective un héros national. Claude MISK On ne peut étouffer la liberté Ceux qui nous gouvernent actuellement sont un reliquat du passé. Ils l’ont démontré en nous menaçant de désastre, de guerre ou d’autres calamités si les manifestations continuaient, si l’armée syrienne se retirait ou si les contre-manifestations se faisaient. Rien de tout cela ne s’est passé, à leur grand désespoir, même si les éternels poseurs de bombes essaient désespérément de semer la discorde. Jusqu’à la dernière minute, ils espèrent que les Libanais vont s’entretuer et s’égorger, en multipliant les actes criminels et les destructions. Les fauteurs de troubles ont envoyé auparavant leurs sbires pour tirer en l’air et quelquefois tirer sur des personnes pour attiser la haine. Mais entre qui et qui ? Pourquoi rien ne se passe, se disent-ils ? Ils ne comprennent pas pourquoi les Libanais ne s’entretuent plus. Ils n’ont pas encore compris que la lutte que ces Libanais mènent est une lutte d’indépendance et d’évolution, que ce n’est pas du tout une lutte intestine, comme ils veulent la dépeindre. Ils n’ont pas compris que la majorité des Libanais: – a été écrasée pendant des décennies par les services de renseignements libano-syriens. Combien de villas Jabre et de Beaurivage existe-t-il au Liban ? – a évolué, contrairement à ses tortionnaires, dans l’humanisme et dans la culture, et donc les armes ne lui disent plus rien. Ce sont plutôt les idées qui priment ; – Ne pense faire confiance qu’à ceux qui la mènent vers le recouvrement de leur dignité, de leur liberté et de leur bien-être, quelles que soit les personnes et la communauté à laquelle cette majorité appartient. Cette appartenance ne dicte plus son choix. Ce sont les idées et les principes qui la guident. Il y a là le début d’un droit à la différence dans la laïcité ; – n’est plus dupe car l’âge de la communication sans frontière a ouvert ses yeux et son cœur sur des horizons plus larges que ceux du communautarisme étroit et des idées préconçues ; – veut vivre en paix, dans un environnement stable, ouvert et paisible qui puisse l’épanouir et lui rendre la fierté d’être libanais dans un futur environnement arabe ouvert et démocratique, qui commence à s’exprimer grâce au courage de cette majorité ; – vit actuellement une renaissance. La renaissance de sa nation une et indivisible, la renaissance de son peuple un et fier, une fierté longtemps perdue quand il était malaisé d’avouer sa nationalité ; – veut retrouver sa place d’avant-garde du monde arabe, et après avoir été le premier acteurs de sa renaissance devenir le précurseur de son émancipation ; – veut aussi retrouver sa place dans le monde, une place qui lui a été interdite par sa diabolisation et son écrasement collectif. On peut tout étouffer, sauf le souffle de liberté. Joseph W. ZOGHBI Paris Les leçons de l’histoire À la libération de la France en 1945, les Américains voulaient que la France les aide à contrer l’avancée du communisme triomphant de l’autre côté de l’Allemagne. Le général de Gaulle a su et réussi à donner à son pays la place digne de son rang. Un an après, il regagnait Colombey-les-Deux-Églises, les partis politiques traditionnels ayant gagné les elections. Ce fut la IVe République. On connaît la suite. Le Liban a connu le même cheminement avec quelques nuances. Le général Aoun aurait-il pu être le général de Gaulle ? En 1989, il a voulu libérer le Liban de la présence syrienne. Les appuis n’étaient pas là. Fallait-il attendre ? Et que faire de la pression populaire ? Conséquence, le Liban est sorti moins libre et plus affaibli, mais a pris date. En attendant, un homme, Rafic Hariri, apparaît. Un homme d’action qui crée une dynamique de mouvement exceptionnelle avec un effet d’entraînement qui n’est pas prêt de s’arrêter. Sa devise était : en attendant la libération et la paix dans la région, rien ne nous empêche de bâtir. Certains voulaient rebâtir l’homme avant la pierre. Le Liban humain était aussi en marche. La preuve s’est faite par l’épreuve : l’assassinat de l’ancien Premier ministre vise à stopper la dynamique du mouvement d’impulsion. Mais qui peut arrêter l’histoire ? Henri K. SAMAHA Notre « Dame de fer » Je profite de votre tribune pour saluer les efforts de notre « Dame de fer » aux gants de velours qu’est Mme Bahia Hariri. C’est incroyable comme la souffrance transfigure les personnes ! Il est de notre devoir de louer la lucidité et le sens politique d’une dame qui a su assumer la tristesse avec dignité, en la transformant en un sursaut patriotique et en un optimisme infaillible. Si l’on adhère aux opinions de feu Rafic Hariri, il est impératif de continuer à espérer contre vents et marées car c’est à travers cet optimisme contagieux que l’on a pu réaliser tant de projets. Il nous est demandé à chacun de relever la tête et surtout de relever les défis. Chacun de nous, comme l’a si bien dit Mme Bahia Hariri, peut apporter une contribution, si petite soit-elle, à notre pays meurtri. Profitons du fait que la communauté internationale a les yeux braqués sur nous pour mettre en avant toutes les qualités de notre peuple fort et uni, et prouvons au monde que le passé est bel et bien dépassé, et que c’est le futur qui nous importe le plus. C’est là notre devoir de citoyen envers nous-mêmes et envers les générations à venir. Le Liban, qui a tant donné au monde, ne peut reculer et ne recule jamais devant les difficultés. Main dans la main, continuons à espérer et, main dans la main, construisons un Liban fort de ses qualités. Et que vive en chacun de nous le Liban ! Carole MOUNZANNAR NAWAR Dieu est grand, il est là Aujourd’hui, un vent de liberté souffle sur le Liban même s’il est condamné à attendre une conjoncture politique favorable pour s’installer définitivement. En attendant, seule notre foi peut nous aider à rêver d’un Liban meilleur. Dans l’Ancien Testament, les prophètes nous ont laissé des témoignages de la parole de Dieu qui peuvent atteindre encore les hommes d’aujourd’hui pour les interpeller, les éclairer et proposer à leur vie un sens nouveau. Habaquq lance à l’oppresseur un avertissement : « La violence faite au Liban te submergera, et les bêtes qui ravageaient seront écrasés à cause du sang humain, à cause de la violence faite au pays, à la cité et à tous ses habitants » (Habaquq 3,17). Isaïe dit : « Depuis que tu es étendu, les cèdres du Liban disent : il ne montera plus, celui qui venait nous abattre » ; et « Dans très peu de temps, le Liban ne sera-t-il pas changé en verger, tandis que le verger aura la valeur d’une grande forêt ? » (Isaïe 14,8 et 29,17). Dieu est grand, Il est là. Attendons et espérons. Georges Gharios Étudiant à l’AUB Écouter la volonté populaire Le président Sélim Hoss ne veut pas admettre que le Liban rejette désormais la politique de l’autruche. Oui au dialogue, mais pas avant d’avoir assaini l’espace réservé à ce dialogue. Il existe désormais une volonté populaire sans précédent qui s’est exprimée pour exiger un autre Liban que celui des bonnes formules. Le Liban a besoin de grandir, de sortir de l’enfance, et pour cela rien ne vaut le langage de la vérité. Cessons d’occulter la volonté manifeste du peuple comme si la politique n’était l’affaire que de quelques politiciens ou de quelques élites. Le dialogue véritable ne peut se contenter de phrases à l’eau de rose et se bâtir sur de fausses constantes. Et de grâce, évitons l’éternelle thèse des « vendus » aux États-Unis et à la France, ou aussi à l’Onu. Ce n’est pas parce que nos intérêts nationaux vont à la rencontre de l’opinion internationale que nous y sommes pour autant assujettis. Il est après tout normal que les démocraties se rencontrent quelque part. N’oubliez pas, Monsieur Hoss, la volonté populaire. Elle mérite que vous l’écoutiez si vous souhaitez construire l’avenir avec elle. Philippe KANDALAFT Paris Plus déterminés que jamais Une bombinette qui casse et fait du bruit, On voit bien d’où cela vient… Allons, messieurs, un peu de sérieux, les Libanais sont loin de la maternelle. Ils en sont au projet de vie pour un Liban nouveau, et aucune pression ne les fera se précipiter là où ils ne veulent pas aller. N’oubliez pas qu’ils ont déjà tout connu et qu’ils en sortent. Regardez-les, plus forts et plus déterminés que jamais, et soyez-en bien certains : si leur force les abandonne, ceux qui les aiment viendront à la rescousse. Jacqueline PETMEZAKIS Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (Rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
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Le sang, les années passées n’ont pas été oubliés
Le Liban d’aujourd’hui a tenté de les exorciser
Mais trêve de paroles, avec l’État syrien
L’assassinat de Hariri a remis en question le lien
Musulmans, chrétiens, tous unis dans un même deuil
Le temps d’un enterrement ont porté le cercueil
De celui qui aujourd’hui, par-delà la mort
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