Rechercher
Rechercher

Actualités

JUSTICE - L’opposition salue l’initiative du magistrat et insiste pour une commission internationale Le juge Michel Abou Arrage demande à être déchargé de l’enquête sur l’assassinat de Hariri

Alors que le Liban politique, sécuritaire, judiciaire et populaire attend avec impatience la publication du rapport de la commission d’information de l’Onu formée par le secrétaire général des Nations unies, un nouveau rebondissement a eu lieu hier dans l’enquête locale sur l’assassinat, le 14 février dernier, de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le juge d’instruction, M. Michel Abou Arrage, chargé du dossier qui a été déféré devant la Cour de justice, a demandé hier à être déchargé de cette mission. Il a adressé une lettre en ce sens au Conseil supérieur de la magistrature. Le président de ce conseil, le magistrat Tanios Khoury, a remis une copie de cette lettre au ministre de la Justice et il a convoqué les membres du CSM à une réunion aujourd’hui pour étudier cette demande. Toutefois, selon des sources judiciaires, il y a peu de chances que le CSM rejette la demande du juge Abou Arrage, qui a argué d’une « surcharge de travail » pour justifier sa demande, car en plus de cette enquête, il préside la cour criminelle de Beyrouth. Annan ouvre la voie à une « enquête plus complète » Mais de l’avis général, cette raison est plus invoquée pour la forme, la demande du juge Abou Arrage coïncidant avec la publication du rapport de la commission d’information et avec une revendication de plus en plus insistante concernant la formation d’une commission internationale d’enquête qui parviendrait à mener des investigations sérieuses, destinées à déterminer les auteurs de l’assassinat et ses commanditaires. D’ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, a annoncé hier devant les chefs d’État et de délégation arabes réunis au sommet d’Alger, qu’« une enquête plus complète pourrait être nécessaire », ouvrant ainsi la voie à la formation d’une commission spéciale chargée de cette enquête, après la publication du rapport de la mission d’information qu’il avait envoyée à Beyrouth. Cette commission spéciale serait placée sous la supervision du Conseil de sécurité de l’Onu et aurait les pouvoirs d’un tribunal spécial chargé d’un dossier. Ces développements sont accueillis favorablement par l’opposition libanaise qui y voit, comme le dit le député Marwan Hamadé, « la preuve que les instruments de l’enquête menée jusqu’à présent ne sont pas adéquats. Cela revient à dire que l’enquête est incomplète. Le peuple libanais va rester suspendu aux résultats définitifs car les responsables de la crise politique que traverse actuellement le pays sont les mêmes que les auteurs de l’attentat », a déclaré M. Hamadé à l’AFP. De son côté, le député Walid Eido a rendu un vibrant hommage au juge Abou Arrage, qui, selon lui, donne la preuve qu’il existe encore au Liban « de grands magistrats, capables de dire non au régime policier et judiciaire actuellement en place ». Le quotidien al-Moustaqbal, qui avait d’ailleurs été le premier à annoncer la nouvelle de la demande du juge Abou Arrage, estime, de son côté, que la démarche du juge est due au fait que le dossier est vide et qu’aucune enquête sérieuse n’est menée jusqu’à présent. En tout état de cause, cette initiative facilite encore plus la formation d’une commission d’enquête internationale, puisque la justice locale ne s’est pas encore réellement saisie du dossier. Mais rien ne devrait être décidé avant la publication du rapport de la mission d’information envoyée par le secrétaire général des Nations unies. D’ailleurs, le contenu de ce rapport fait l’objet de nombreuses supputations dans les milieux politiques libanais. L’opposition estime qu’il comportera une condamnation claire des services de sécurité libanais, accusés de négligence et de non-coopération, alors que les milieux loyalistes pensent que ce rapport évoquera une négligence de la part de certains services, mais fera aussi l’éloge d’autres qui auraient facilité la mission des enquêteurs. De plus, le rapport devrait permettre de déterminer la façon dont a eu lieu l’explosion qui a causé la mort de Rafic Hariri et de dix-huit autres personnes. Mais ce ne sera qu’une première étape dans une enquête qui s’avère compliquée.
Alors que le Liban politique, sécuritaire, judiciaire et populaire attend avec impatience la publication du rapport de la commission d’information de l’Onu formée par le secrétaire général des Nations unies, un nouveau rebondissement a eu lieu hier dans l’enquête locale sur l’assassinat, le 14 février dernier, de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le juge d’instruction, M....