Le Hezbollah et la Jamaa islamiya participent, avec des Américains, à une conférence sur la résolution des conflits

C’est une première dans le genre. Les représentants du Hezbollah, de la Jamaa islamiya (libanaise, pakistanaise et afghane) et du Hamas se sont réunis pendant deux jours avec des « experts américains et d’anciens responsables de l’Administration US », dans le cadre d’un séminaire portant sur la « résolution des conflits ». Animé par Alster Crook – ancien conseiller de Javier Solana, haut représentant de l’Union européenne et médiateur dans la crise israélo- palestinienne – le séminaire, qui se déroulait dans un club privé à Achrafieh, a porté sur le thème de la résolution des conflits. Les débats qui se sont étendus sur deux jours étaient fermés au public et à la presse. Outre les députés du Hezbollah, dont Mohammed Fneich et Abbas Moussawi, étaient notamment présents l’ancien député de la Jamaa islamiya, Assaad Harmouche, et le représentant du Hamas au Liban, Oussama Hamdane, ainsi que plusieurs représentants pakistanais et afghans. Interrogé hier par la presse au sujet de cette rencontre à huis clos, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah a affirmé qu’il s’agit « d’un séminaire d’études organisé par un institut indépendant relevant du secteur privé, qui n’a rien à voir avec l’Administration US ». Le dignitaire chiite a en outre précisé que le parti ne boycotte pas le peuple américain en rappelant que ses membres accueillent régulièrement des journalistes en provenance des États-Unis. Selon M. Harmouche qui a assisté aux travaux de la conférence, les discussions ont porté sur le conflit israélo-arabe, le point de vue islamique relatif à cette crise et sur le moyen d’instaurer le dialogue parmi les différentes formations en conflit. Les participants ont également évoqué « les raisons qui sont derrière la haine que portent certains Arabes à l’encontre des États-Unis ». Également à l’ordre du jour, « l’historique des relations entre l’Occident et l’Orient, et la nécessité de se diriger dans le sens d’une complémentarité entre les civilisations plutôt que vers un conflit des civilisations ». Les participants ont également convenu de mettre en place un mécanisme visant à activer le dialogue entre les différents protagonistes. Affaire à suivre.