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Actualités - OPINION

Spéculations persistantes sur les intentions du pouvoir

Le pouvoir n’a toujours pas formé de gouvernement pour superviser les prochaines élections législatives. Le président de la République a tardé plusieurs jours avant de procéder aux consultations parlementaires. Et le président du Conseil désigné prend son temps, à son tour, en prétendant vouloir former un cabinet d’union nationale, alors qu’il savait d’avance, sans l’ombre d’un doute, que l’opposition n’accepterait pas d’y participer. Pourquoi tous ces atermoiements ? Beaucoup pensent que le but est d’outrepasser les délais légaux, afin de faire reporter les élections. Ce qui entraînerait, dans le sillage du précédent de la présidence de la République, la prorogation du mandat de la Chambre actuelle. Qui a d’ailleurs bénéficié, dès le départ, d’une rallonge artificielle de huit mois pleins, sous prétexte que l’on voulait éviter de placer les élections en été, pour ne pas perturber la saison de tourisme-villégiature. Il s’agirait donc d’attendre pour voir venir. Dans l’espoir que d’ici à un an l’élan de l’opposition se serait brisé. Et qu’elle se retrouverait divisée. Il est évident que s’il n’avait pas opté pour la fuite en avant, le pouvoir n’aurait jamais proposé un cabinet d’union nationale, sachant que l’opposition ne pourrait accepter d’y participer. Car elle répète que les dirigeants n’ont qu’à prendre leurs responsabilités, puisqu’ils se targuent de disposer d’une confortable majorité parlementaire, en formant une équipe bien à eux. Une formation monochrome de défi et de confrontation, que dirigerait une autre personnalité que Karamé, puisque ce dernier s’y refuse. Un cabinet pour des élections qui ne seraient ni libres ni régulières. Ou, au contraire, une formule de non-candidats, formée de figures de proue fiables et respectées, qui sauraient gérer impartialement les élections. Comme Fouad Boutros, Fayez Hajj-Chahine, Fouad Turk, le général Ahmed el-Hajj, Hicham Chaar, Joseph Torbey, Riad Salamé, Hassan Kanaan, Karam Karam, Nasser Seaïdi, Ralph Riachi, Adel Hamiyé, Abbas Halabi, Charles Rizk, etc. Cela sans que l’opposition, noyée dans la masse d’un cabinet dit d’union, ne soit obligée de couvrir des décisions qu’elle n’approuverait pas. Ou de claquer la porte, en se voyant imputer la responsabilité d’une crise de pouvoir secouant dangereusement le pays. Les dirigeants accusent l’opposition d’avancer des conditions rédhibitoires. Elle leur répond que l’obstruction émane d’eux. Car, si elle reste évidemment libre de refuser de participer, eux par contre sont tenus d’assumer ces responsabilités qu’ils ont tant tenu à obtenir. Ils n’ont donc pas le droit, fait valoir l’opposition, d’exercer un déni de pouvoir, en s’abstenant de mettre sur pied un cabinet, sur base de la majorité parlementaire dont ils disposent grâce aux parachutages. Selon certains, si le pouvoir atermoie, c’est surtout parce qu’il veut voir ce que le retrait syrien va donner, une fois parachevé. Et aussi, dans l’attente des retombées des conclusions à venir du comité onusien d’investigations sur l’assassinat du président Rafic Hariri. Il veut également être fixé sur les résultats effectifs de la visite aux États-Unis du patriarche Sfeir. Pour décider, à la lumière de ces différentes données, de la nature et de la composition du prochain cabinet. Selon ces sources, la proposition officielle de gouvernement d’union nationale n’était que de la poudre aux yeux, pour temporiser. Toutes les parties opposantes se rejoignent, dans leurs explications, pour estimer qu’un autre faux-fuyant consiste pour le pouvoir à soutenir, comme l’a fait Karamé, qu’il faut attendre le patriarche. Afin qu’il aide, éventuellement, à convaincre l’opposition d’accepter de participer au prochain gouvernement. En effet, ajoutent les opposants, tout le monde sait, et le patriarche en premier, que la décision de ne pas participer est irrévocable. Tant que les conditions essentielles de base posées n’ont pas été satisfaites. Émile KHOURY
Le pouvoir n’a toujours pas formé de gouvernement pour superviser les prochaines élections législatives. Le président de la République a tardé plusieurs jours avant de procéder aux consultations parlementaires. Et le président du Conseil désigné prend son temps, à son tour, en prétendant vouloir former un cabinet d’union nationale, alors qu’il savait d’avance, sans l’ombre...