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Actualités - CHRONOLOGIE

« Dès lors que ses fils musulmans, druzes et chrétiens s’unissent, le Liban obtient nécessairement ce qu’il veut », affirme le patriarche maronite Sfeir : Nous devons tourner la page et établir les meilleures relations avec la Syrie

Washington, de notre envoyé spécial Habib CHLOUK Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qui poursuit son périple américain, a prôné l’établissement des meilleures relations avec la Syrie sur la base de l’indépendance et de l’autodétermination des deux pays, estimant, devant une foule de partisans de la souveraineté du Liban, qu’il fallait tourner la page de « l’occupation et de ses inconvénients ». Jeudi après-midi (jeudi soir à Beyrouth), le patriarche maronite a consacré l’autel de la nouvelle église Notre-Dame du Liban à Washington, en présence d’un grand nombre de prêtres et de responsables au sein de l’archevêché. Cette église a été édifiée près d’une ancienne église Notre-Dame, qui est sur le point d’être transformée en centre d’études de la langue arabe. Mgr Sfeir a ensuite reçu les représentants des instances, des associations et des partis libanais aux États-Unis. L’entretien a porté sur les activités de ces associations dans les coulisses de l’Administration US. Il a par ailleurs accordé audience à une délégation du Mouvement réformiste Kataëb (MRK), présidée par Toufic Soueid et formée de MM. Jean Faddoul, Georges Kanaan, Rita Kroumi et Tony Hélou, puis à des délégations du Courant patriotique libre (CPL), des Forces libanaises (FL), du Parti socialiste progressiste (PSP) et du Rassemblement mondial de la communauté syrienne, qui ont remercié le patriarche pour les efforts qu’il déploie. Les délégations ont également rendu hommage à Mgr Sfeir pour ses positions nationales. Le prélat maronite a ensuite célébré l’office en la cathédrale de l’Immaculée Conception, qui est la deuxième plus grande du monde après la cathédrale Saint-Pierre du Vatican. La cour de la cathédrale est parsemée de cèdres, qui avaient été plantés lors de la visite du patriarche Méouchy aux États-Unis en 1962. Le patriarche maronite avait alors rencontré le président John Kennedy. La messe a été célébrée à l’occasion de la visite du patriarche Sfeir et de la Saint-Patrick, saint patron des Irlandais. Le patriarche était assisté des évêques Robert Chahine, Gregory Mansour, Roland Abou Jaoudé, Francis Zayeck, Estephan Hector Doueihy, Jean Chédid, et une centaine de prêtres. L’office s’est déroulé en présence de l’archevêque catholique des États-Unis, Mgr Theodore Mc Carrick, du nonce apostolique, l’archevêque Gabriel Montalvo, ainsi que de l’archevêque de Philadelphie, le cardinal Justin Francis Rigali. Étaient également présents Jean Aziz, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, ainsi que des délégations des FL, du CPL et du MRK. Un accueil chaleureux a ensuite été réservé à Mgr Sfeir au bâtiment du pape Jean-Paul II, situé près de la cathédrale. Répondant aux slogans scandés par la foule, notamment « unité, souveraineté, indépendance » et « la Syrie dehors », le prélat maronite a affirmé : « Ce que vous réclamez, nous l’avons souhaité depuis longtemps. Ce que vous répétez ne se réalisera pas par les slogans, mais par l’action silencieuse, qui est plus fructueuse que par l’action bruyante. Le Liban, dès lors que ses fils musulmans, druzes et chrétiens s’unissent, obtient nécessairement ce qu’il veut. Cependant, si chacune des communautés veut un Liban pour elle, à sa mesure, il est certain que nous n’obtiendrons rien. Cela, vous ne le voulez pas et nous non plus. » « Il faut, dans cette étape difficile de l’histoire de notre nation, unifier nos rangs comme nous sommes en train de le faire. Nous devons nous donner la main, ouvrir notre cœur et notre conscience les uns aux autres pour marcher ensemble dans l’intérêt de notre nation et pour gagner ce que vous réclamez maintenant : l’indépendance, la souveraineté et la libre décision. Les Libanais aspirent à cette revendication depuis près de trente ans. Nous ne voulons pas d’un retour dans le temps. Vous savez tous que nous avons connu l’occupation, ses inconvénients et toutes ces choses que les Libanais ne peuvent pas oublier », a poursuivi Mgr Sfeir. « La liberté, la souveraineté et l’indépendance ne se réalisent pas spontanément. Il faut peiner pour les gagner et consentir des sacrifices pour les préserver. Je vais être honnête avec vous, et si je ne suis pas honnête, cela veut dire que je ne vous veux pas du bien. Vous scandez “Syria Out”, et nous l’avons dit avant vous, mais par d’autres moyens. La Syrie est notre voisine. Nous entretenons des relations politiques, économiques et sociales avec elle, et il existe également des liens de parenté que nul ne peut ignorer. Nul ne peut vivre dans l’hostilité avec ses voisins. Ce qui est passé est passé, et nous devons tourner la page et établir de bonnes relations avec la Syrie, notre voisin le plus proche. Mais ces relations doivent être fondées sur la liberté du Liban et de la Syrie à choisir leurs responsables. La Syrie en Syrie nous est chère et respectée, et il en est de même pour le Liban au Liban », a-t-il ajouté. Et de conclure, en s’adressant toujours à la foule : « Je vous conseille de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. »
Washington, de notre envoyé spécial Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qui poursuit son périple américain, a prôné l’établissement des meilleures relations avec la Syrie sur la base de l’indépendance et de l’autodétermination des deux pays, estimant, devant une foule de partisans de la souveraineté du Liban, qu’il fallait tourner la page de «...